Les élus revendiquent l'intégration de Safi dans le schéma national de développement

Au terme d'une visite effectuée récemment à Safi, Mohamed Boutaleb, ministre de l'Energie et des Mines, a tenu une réunion de travail avec les députés, les conseillers, les élus locaux, les représentants des Chambres professionnelles et plusieurs autres personnalités de la province.

Cette séance de travail a été consacrée à l'examen des questions liées notamment au secteur de l'énergie et des mines dans la province de Safi.

Mohamed Boutaleb a, de prime abord, souligné l'importance que revêt le secteur de l'énergie et des mines dans le domaine économique et social, précisant que celui-ci procure de l'emploi direct à plus de 65.000 personnes et contribue indubitablement à la promotion de bon nombre d'activités relevant de bien d'autres secteurs, tels le transport et les ports. Les exportations minières représentent quelque 80 % de l'ensemble des exportations nationales et 18 % en terme de valeur. Le secteur génère également des recettes fiscales évaluées annuellement à 12 milliards de dirhams, ceci indépendamment de son rôle attractif en matière d'investissements.

La visite à Safi a été aussi une occasion propice pour le ministre de s'enquérir du système de fonctionnement et de production du groupe OCP dont le rôle est prépondérant dans les domaines de l'industrie et du développement tant sur le plan régional que national. Le phosphate constitue, selon M. Boutaleb, une richesse minière capitale dans cette région, dans la mesure où les activités qui lui sont liées se considèrent, de par leur impact positif sur les plans de l'emploi et du développement, comme étant la force motrice du tissu industriel local.

Les installations industrielles modernes dont dispose le groupe OCP et les mesures prises par ses soins dans les domaines de la prévention, la sécurité et la protection de l'environnement sont autant d'éléments que le ministère de l'Energie et des Mines a retenus comme composantes de base dans sa stratégie nationale, ajouta l'intervenant avant d'aborder la question concernant l'électrification rurale.

L'électrification rurale
généralisée d'ici fin 2007

Outre le rôle que s'accapare le secteur minier, l'activité énergétique constitue elle aussi, selon le ministre, un pilier fondamental dans le domaine du développement socio- économique de cette région. Cependant, pour contribuer activement à la mise en train effective de l'INDH, le ministère a décidé de placer dans son programme la question concernant la généralisation de l'électrification en milieu rural parmi ses préoccupations majeures. Des mesures et dispositions nécessaires sont prises dans ce cadre avec les différentes parties intéressées, a-t-il ajouté, afin de réaliser l'objectif essentiellement visé, celui de parachever l'exécution du PNERG et pouvoir relever avec succès ce défi d'ici, fin 2007.

Concernant la province de Safi, il convient d'indiquer que le programme projeté se vise de procéder à l'électrification de 1.729 douars regroupant quelque 72.300 habitants. Le coût que suscitera la réalisation de ce programme est de l'ordre de 1.557 millions de dirhams. La réalisation physique de ce programme est passée du taux de 17 % en 1996 à 73 % en 2005 et sera entièrement achevée en 2007. Même l'expérience menée aux fins d'instaurer le système de pré paiement à la carte est en train de se généraliser, compte tenu de son succès dans les communes pilotes.

Il est prévu pour cela l'installation cette année de 150.000 nouveaux compteurs, en plus du gaz butane dont l'accès en milieu rural se fera au vu de l'amélioration et du renforcement du réseau de distribution.
De son côté, le wali de la région de Safi a mis l'accent sur l'intérêt et l'importance de cette rencontre qui se tient à un moment très sensible ponctué par l'augmentation éminente des prix du pétrole et de ses dérivés avec toutes les répercussions aussi négatives que cela a dû engendrer pour l'économie nationale et locale.

C'est pourquoi, a-t-il souligné, nous sommes tous interpellés à réfléchir sérieusement sur l'invention des méthodes nouvelles et efficientes permettant de maîtriser l'énergie, promouvoir les énergies renouvelables et encourager la recherche scientifique dans le but de contribuer à la mise en place d'une stratégie mature basée sur la concertation et l'implication de l'ensemble des intéressés.

Le futur port, la qualité de l'air
et l'électrification au centre du débat

Lors du débat, nombreux étaient les députés et les élus ayant pris la parole pour s'interroger sur bon nombre de questions liées au secteur de l'énergie et des mines. Des questions pertinentes ont été posées à propos de plusieurs dossiers et pour ne citer que la suite réservée au projet de construction du futur port minéralier (en face du complexe chimique) pour épargner la ville des risques et dangers pouvant émaner de ces boules sphériques d'ammoniac implantées au centre du port et du pipeline servant de conduite d'amenée de ce gaz transitant le long de la falaise au cœur même de la ville.

La qualité de l'air, la réduction des émissions et rejets relevés 24 heures sur 24, si bien dans l'air qu'en mer, ainsi que la multiplication des espaces verts et le reboisement faisaient aussi partie du lot des problèmes soulevés en plus de l'électrification rurale, les dettes contractées par la plupart des communes rurales envers l'ONE, le droit à la communication, etc.

Il y en a même des idylles qui ont clamé l'intégration de Safi dans le schéma national de développement. Cette ville qui avance à petits pas, sinon à reculons, ne doit pas être abandonnée à son propre sort. Bien au contraire, il faut que sa réintégration dans le processus de développement national puisse intervenir rapidement, car Safi a toujours été et continuera d'être un pôle potentiellement économique et une manne génératrice de devises, grâce à son industrie, sa pêche, son artisanat et son tourisme. Priver Safi de tous ces grands projets (le futur port minéralier, l'autoroute, la voie expresse Marrakech-Safi, la réhabilitation du port, l'amélioration de l'environnement, la création d'une université autonome, etc.) serait une erreur à même préjudiciable pour l'économie tant nationale que locale.

Rendez-vous économiques
L'activité économique, cette semaine à Safi, sera dominée par l'organisation d'un certain nombre de journées d'étude, d'information, de rencontre, etc. L'agriculture, le port et l'enseignement constitueront le point d'orgue de ces journées dont le programme prévoit, le 22 février 2006 à la salle de conférences de la wilaya, une journée d'étude devant être organisée par la DPA de Safi sur l'introduction de caroubier comme culture alternative et génératrice de revenus.

Prévue d'être entamée à partir de 10h00, cette rencontre permettra aux participants de se faire une idée sur les résultats de la recherche menée sur les cultures alternatives, de s'informer sur la plantation du caroubier et d'en saisir les aspects techniques et économiques.

Le lendemain, 23 février 2006, sera, pour sa part, consacré à l'activité portuaire ; une rencontre que le CRI de Doukkala-Abda organise pour aborder la thématique du développement du transport maritime à l'issue d'une journée d'information intitulée «Challenge du transport des conteneurs au niveau du port de Safi».

Cette manifestation aura lieu, elle aussi, à la salle de conférences de la wilaya, à partir de 9h30 et son animation sera assurée par des spécialistes en la matière. Le 24 février 2006, la ville abritera les travaux du conseil d'administration de l'Académie de l'éducation et de la formation de la région de Doukkala-Abda.

L'évaluation des réalisations faites dans le cadre du plan d'action de l'année 2005 et les perspectives de l'année en cours seront au centre des travaux dudit conseil.
Nous y reviendrons pour présenter aux lecteurs des synthèses sur ces thèmes, eu égard à l'intérêt et l'importance qu'ils revêtent pour le développement de la ville et de la province.