Salon international de l'agriculture de Meknès

Programme national de villas économiques pour les classes moyennes

Des maisons proposées à partir de 400.000 DH
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24 Janvier 2006 À 01:00

Autre époque, autre mode d'habitat. Et si l'acquisition du logement familial est une priorité pour vous, la villa économique à partir de 400.000 DH est par excellence l'habitat qui convient à votre famille. Une maison bien «taillée» pour des ménages de la classe moyenne, dont les revenus sont situés entre 8.000 et 16.000 DH par mois. Témoignage. Mouna B., 32 ans, gère un petit commerce à Rabat, mariée et bientôt deux enfants : «Mon commerce marche bien et m'assure un revenu d'environ 6.000 DH par mois.

Mon époux, ingénieur dans une entreprise de construction, gagne mensuellement 10.000 DH. C'est correct, mais nous voulons quitter la maison de mes beaux parents et nous installer à part. Avec 16.000 DH/mois, on pourrait obtenir un crédit et payer des effets mensuels de 5.000 DH. Je rêve d'une maison individuelle et le jardin serait le bienvenu pour le bébé. Mais les villas sont hors de prix à Rabat, nous cherchons à Salé». Et c'est à ce moment-là qu'intervient l'argument commercial pour faire basculer le client. «Les modèles d'habitat traditionnel ont progressivement cédé la place à des concepts modernes qui n'ont pas toujours apporté le progrès escompté en termes de qualité de vie.

Les extensions de nos villes ont surtout perdu la notion de "quartier" : le morceau de ville où les gens se connaissent, s'entraident, vivent en communauté, autant de valeurs bien ancrées dans notre mémoire collective. La villa éco, organisée en résidence de grandeur moyenne taillée à l'échelle humaine, se propose de faire revivre ces valeurs avec l'objectif d'améliorer la vie quotidienne des citoyen», explique Toufiq Hjira, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du Logement et de l'Urbanisme, pour vendre ce nouveau concept d'habitat, qui représente pour le ministre le meilleur moyen de réduire la pression sur l'habitat social destiné plutôt aux défavorisés. «Faute de produits adaptés à ses moyens, une partie de la classe moyenne s'oriente vers les logements sociaux destinés aux populations défavorisées. Et en lançant ce nouveau concept d'habitat, les pouvoirs publics espèrent donc réduire la pression sur le parc de l'habitat social, inciter à une meilleure mobilité sociale, qui verra que les ménages possédant un logement social le remettent sur le marché lors de l'acquisition de leur nouvelle villa», ajoute-t-il.

Voilà donc pour la version officielle, qu'en est-il de celle de la société civile ? Certains voient de bon œil l'initiative, mais ne peuvent s'empêcher d'émettre des réserves. «Nous ne pouvons qu'applaudir à cette initiative, mais nous voulons savoir qu'avec les prix annoncés si ces villas économiques seront livrées en semi-fini ou clé en main. Autre précision, est-ce que ces nouveaux projets d'habitations seront-ils accompagnés de toutes les infrastructures pour leur éviter de se transformer en cités-dortoirs», lance Mohamed Rachid Senhaji, président de l'Ordre régional des architectes du centre.

Pour d'autres, ce programme risque de banaliser l'image que se font les Marocains de la villa. «Le projet des villas éco est en train de donner une mauvaise image de la villa comme nous l'entendons. De même, le Marocain n'a pas besoin de villa pour habiter. Son premier souci est d'avoir un logement en l'occurrence un appartement», estime sous l'anonymat un cadre bancaire.

Rappelons que ce programme d'habitation est déjà testé et des projets pilotes réalisés par trois opérateurs publics de l'habitat à Marrakech, Agadir et Meknès. Et comme nous sommes à la cité ismaélienne restons-y pour signaler que le projet Al Hadika, une résidence fermée située dans le pôle urbain Riad Toulal, à une dizaine de kilomètres de la ville s'est vu écouler ses pavillons en une année au prix de 500.000 DH. Depuis juillet dernier, l'horaire continu entré en vigueur est applicable au secteur public et une partie du privé. Cette mesure vise notamment la réduction de la fréquence des trajets domicile-travail, une économie de dépenses de transport et le désengorgement de la circulation urbaine. A terme, ce rythme de travail favorisera le développement de l'habitat périurbain.

Des titres fonciers individuels


Le ministère délégué chargé du Logement et de l'Urbanisme lance, à travers ses opérateurs, un programme pilote de près de 9.300 unités de villas éco à travers le territoire national. Ce programme est principalement à caractère démonstratif dont l'objectif est d'encourager le secteur privé à développer ce nouveau concept, qui verra que chaque résidence aura un personnel d'entretien, une gestion et un gardiennage confiés à une société spécialisées, un magasin, un point de collecte dotés d'accès indépendants et de titres fonciers individuels.
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