Un nouveau mécanisme financier en faveur des énergies propres
MAP
25 Avril 2006
À 01:00
Le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a salué dimanche la mise en place d'un mécanisme d'investissement dans les énergies propres et le développement durable, et la démarche de la Banque mondiale consistant à aborder le problème planétaire du changement climatique et à promouvoir un développement durable respectueux de l'environnement.
M. Oualalou, qui a représenté le Maroc aux réunions de printemps 2006 du FMI et de la Banque mondiale, tenues les 23 et 24 avril à Washington, a souligné que la démarche de la Banque mondiale vient conforter l'initiative prise par le G8 lors du sommet de Gleneagles en juillet 2005, qui a adopté un plan d'action sur le changement climatique comprenant notamment la mise en place d'un mécanisme d'investissement dans les énergies propres et le développement durable.
''Nous saluons le lancement de ce mécanisme qui doit permettre aux pays en développement d'accélérer l'accès de leurs populations à des services d'énergies nouvelles, renouvelables et à des prix abordables et ce, afin de réduire la pauvreté, augmenter la productivité, renforcer la compétitivité de ces pays et partant améliorer les perspectives de leur croissance économique", a dit le ministre, qui s'exprimait dimanche devant le Comité de développement, au nom du groupe comprenant en plus du Maroc, l'Afghanistan, l'Algérie, le Ghana, l'Iran, le Pakistan et la Tunisie.
" Si les choix actuels en matière de politique et de technologie énergétiques venaient à se perpétuer, ils risquent d'avoir des conséquences désastreuses aussi bien sur le plan environnemental que sur les plans économique et social'', a-t-il averti.
Relevant que l'éventail des technologies qui permettraient de gagner le pari de l'énergie propre et de l'économie à faible intensité de carbone est très large, allant de l'énergie éolienne, l'énergie hydroélectrique, l'énergie solaire, l'énergie géothermique ou l'énergie à base de biomasse jusqu'à l'énergie nucléaire, M. Oualalou a exprimé l'espoir que ''les nouvelles technologies, notamment, l'utilisation à des fins exclusivement pacifiques de l'énergie nucléaire, puisse être élargie aux pays qui démontrent leur capacité à se conformer aux normes et bonnes pratiques internationalement reconnues en la matière''.
Le ministre des Finances et de la Privatisation a, d'autre part, insisté sur le poids exorbitant qu'exerce le fardeau énergétique sur les pays en développement importateurs nets de pétrole et sur les risques qu'il fait peser sur leur croissance future et sur leurs efforts, pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Concernant le rapport de suivi mondial 2006 qui figurait à l'ordre du jour du Comité de développement -un Comité ministériel conjoint de la Banque mondiale et du FMI ayant pour objectif essentiel l'examen des questions relatives au transfert de ressources réelles vers les pays en développement-, M. Oualalou a signalé que le bilan de l'année 2005 a été positif et que des progrès en matière de réduction de la pauvreté ont été globalement réalisés grâce à un comportement favorable de la croissance.
Toutefois, a noté le ministre, en matière d'amélioration du climat d'investissement, les progrès dans de nombreux pays en développement restent faibles par rapport aux objectifs escomptés. Saluant les nouveaux engagements pris pour le renforcement de l'aide et l'allégement de la dette en faveur des pays à faible revenu, M. Oualalou a exprimé le souhait que ces engagements soient effectivement honorés et que l'allègement supplémentaire de la dette ne se fasse pas aux dépens de nouveaux financements nécessaires qui devraient, dans le cas de ces pays, prendre principalement la forme de dons.
''Il serait souhaitable que l'aide devienne plus flexible, plus prévisible et mieux alignée sur les priorités nationales et utilisée convenablement et ce, en application des recommandations des différentes rencontres internationales au sujet de l'aide au développement'', a déclaré M. Oualalou, qui a par ailleurs appelé à l'accélération du rythme des négociations dans le cadre du cycle de Doha. Abordant la question de la gouvernance, retenue par le rapport comme un élément central du cadre de responsabilité mutuelle qui est au cœur du processus de réalisation des ODM et comme un élément clé de la réduction de la pauvreté, il a réitéré le fait que l'amélioration de la gouvernance ne concerne pas seulement les récipiendaires de l'aide.
Les partenaires étrangers, aussi bien les institutions financières internationales que les donateurs, doivent soutenir le cadre mondial qui commence à émerger en matière de bonne gouvernance, a-t-il dit. En marge de sa participation aux réunions de printemps, M. Oualalou a tenu à Washington une série de réunions de travail avec les responsables d'institutions financières internationales, notamment le vice-président de la Banque mondiale chargé de la région MENA, Christian Poortman, et le vice-président exécutif de la Société financière internationale, Lars Henrik Thunell. Au niveau bilatéral, il s'est entretenu avec le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Thierry Breton, ainsi qu'avec le ministre des Finances égyptien, Youssef Boutros Ghali. Il a également rencontré les responsables du Millenium Challenge Corporation (MCC).
M. Oualalou a, en outre, participé aux réunions des ministres et gouverneurs de Banques centrales des pays du Maghreb sur la facilitation des échanges ainsi qu'à la rencontre que les gouverneurs du groupe africain ont tenues avec le président de la Banque mondiale, Paul Wolfovitz.
La délégation marocaine a également pris part à une réunion avec le directeur général du FMI, consacrée à l'examen des recommandations concernant la facilitation des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb et à la préparation de la réunion sur les réformes et l'intégration financières, qui se tiendra au Maroc en novembre 2006.
Il est à noter que les prochaines assemblées annuelles du FMI et de la BM se tiendront en septembre 2006, à Singapour.