Amir Al Mouminine préside une causerie religieuse consacrée au thème de la «protection des fonds publics dans l'Islam», animée par Mme Zineb El-Adaoui
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a présidé, lundi au Palais Royal de Fès, une nouvelle causerie religieuse du mois sacré de Ramadan.
MAP
08 Octobre 2007
À 22:29
Cette causerie a été animée par Mme Zineb El-Adaoui, présidente de la Cour régionale des comptes de Rabat, sur le thème : "La protection des fonds publics dans l'Islam" en s'inspirant du Verset coranique : "Il ne convient pas à un Prophète de frauder. Quiconque fraude, viendra avec son péché le jour de la Résurrection. Chaque homme recevra alors le prix de ce qu'il aura accompli. Personne ne sera lésé".
Mme El-Adaoui a entamé sa conférence en soulignant que le thème retenu pour cette causerie renvoie au concept moderne de moralisation de la vie publique, rappelant que plusieurs organisations 111110nales sont spécialisées dans le contrôle et la protection des deniers publics. Elle a fait remarquer, à ce propos, que l'Islam était le premier à avoir prôné la protection des deniers publics à travers une gestion judicieuse et rationnelle, en vue d'optimiser les ressources de la 110n, à la faveur notamment d'un autocontrôle.
Après avoir noté que le Verset, objet de cette causerie, est une mise en garde claire contre toute forme de fraude visant l'enrichissement illicite, la conférencière a rappelé la position de la Chariâ vis-à-vis du détournement des fonds publics, s'appuyant sur des Versets coraniques et Hadiths tout en établissant un parallèle entre ces derniers et les mécanismes mis en place, à cet effet, par les organisations 111110nales spécialisées.
Elle a indiqué que dans l'esprit de l'Islam, tout fonctionnaire doit se contenter du salaire que lui verse l'Etat, précisant qu'outre l'escroquerie, le fait de recevoir des cadeaux relève aussi de l'abus condamnable en matière de gestion des deniers publics.
La conférencière a précisé que pour assurer une meilleure gestion des deniers publics et privés, l'Islam a mis en place plusieurs normes qui sont d'ordre légal (Chariâ), organisationnel, éthique et cultuel. La première de ces normes est celle qui recommande de s'astreindre au licite dans les dépenses des deniers publics, qui doivent être affectés à l'intérêt général, outre la modération dans les dépenses et le souci d'optimiser les ressources.
Mme El-Adaoui a relevé que l'Islam insiste sur les exigences d'efficience et d'efficacité au moindre coût, ajoutant que l'Islam déconseille aussi toute tendance au gaspillage et à la dilapidation des deniers publics.
L'autre norme légale, a-t-elle précisé, est celle qui recommande que les deniers publics soient affectés selon les nécessités (la santé, l'enseignement, la défense, etc.), les besoins (secteurs économiques et services publics) et enfin pour assurer le confort des humains. Parmi ces normes, Mme El-Adaoui a également cité celle de la justice, qui doit être observée en matière de gestion des deniers publics, tant en ce qui concerne les dépenses que les recettes, tel que recommandé par Le Très-Haut.
Elle a rappelé que ce souci de justice s'appliquait notamment du temps du deuxième Khalif orthodoxe Omar Ben Al Khattab aux régions et aux provinces, qui bénéficiaient de mécanismes de gestion autonomes de leurs deniers. Omar Ben Al Khattab, a-t-elle encore rappelé, a été le premier à avoir exigé de ses gouverneurs de se soumettre à la règle de déclaration du patrimoine avant la prise de leurs fonctions.
La conférencière a, par la suite, traité des normes organisationnelles citant notamment la mise en place par Omar Ben Al Khattab de Beït Al Mal et Diwan Al Azimma, selon des règles précises de gestion qui n'ont rien à envier à celles en vigueur de nos jours. Elle a ensuite énuméré les qualités dont doivent faire preuve tous ceux qui sont appelés à assumer des responsabilités de gestion des deniers publics, insistant en particulier sur la capacité physique, la capacité intellectuelle et la compétence éthique.
A l'opposé, a-t-elle expliqué, l'Etat doit rémunérer ces fonctionnaires de façon à leur assurer une autonomie et à les prémunir contre toute tentation de corruption ou de malversation. S'agissant du contrôle des dépenses des deniers publics, Mme El-Adaoui a mis en exergue la rigueur et la précision du système de contrôle prôné par l'Islam, qui commence notamment par l'autocontrôle. Elle a cité à cet égard les propos du Khalif Omar Ben Al Khattab, qui, s'adressant à ses gouverneurs, disait : "Contrôlez-vous vous-mêmes avant que vous ne soyez contrôlés". Elle a fait observer que le contrôle extérieur est sans objet en l'absence de l'autocontrôle, qui implique de la part des croyants une foi inébranlable.
La conférencière s'est enfin attardée sur les chantiers de développement structurants initiés par S.M. le Roi Mohammed VI pour assurer l'équilibre entre développement économique et développement 116ial. Elle a aussi salué les efforts initiés au Maroc sous l'impulsion du Souverain en vue de la moralisation de la vie publique en assurant notamment une totale transparence dans la gestion des deniers publics et la lutte contre toute forme de corruption.
A l'issue de cette causerie, S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, a été salué par Mme Zineb El-Adaoui, Mohamed Yessef, secrétaire général du Conseil supérieur des Ouléma qui a remis au Souverain les publications du conseil contenant les réponses du conseil aux questions qui lui ont été soumises par le Souverain, relatives à la gestion des affaires religieuses, l'avis de la Chariâ sur les appels au terrorisme, les discours d'Amir Al Mouminine sur la chose religieuse, les textes organisant le conseil et le bilan de la première session ordinaire du conseil.
S.M. le Roi a également été salué par Yassine Datine, professeur à l'Université de Johannesburg en Afrique du Sud. Auparavant, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, avait présenté au Souverain un ouvrage sur "L'Islam, le fondamentalisme et la trahison du legs islamique", dont la copie originale parue en langue anglaise a été traduite sous la supervision du ministère.
S.M. le Roi a été également salué par le professeur Bachir Sidi, Imam au Centre islamique de Gabo, le vice-président et le conseiller général de l'As116iation Ambaconda de Gabo (Guinée-Bissau), le professeur Idriss Abdellah Méga, doyen de la faculté de la Charia au Niger, Abderrahmane Méga de la même Université, Abdellah Ishaq, professeur à la Faculté des filles des études islamiques et de la langue arabe au Niger, Abdelhakim Aniss, chercheur au Centre des études islamiques aux Emirats Arabes Unis, Malik Abderrahmane Ruiz, président de l'Université islamique en Espagne et Abdelhassib Kastinira, directeur du Centre islamique de Grenade en Espagne.
Le Souverain a, de même, été salué par Ahmed Cherlo Drami, président du Conseil supérieur des Affaires islamiques de Gambie, le professeur Abdeljabbar Kabra, Cheikh de la Tarika Al Qadiria à Kanu au Nigeria, Daoud Gazouit, directeur exécutif du Conseil américain pour l'échange culturel et pédagogique, qui a présenté au Souverain des publications de ce conseil à l'occasion du 25e anniversaire de cette institution.
S.M. le Roi a été également salué par Mohamed Bousoukri, Imam à Saint-Étienne (France), Lahcen Saou, Imam et président du conseil islamique de Catalogne, Noureddine Ziani, délégué d'un Centre islamique en Espagne, Driss Hajjaj, président de la section du Mouvement de la Communication (Finlande), et Larbi Alami, président de la section du Mouvement de la Communication (Norvège).