Fête du Trône 2006

Le Maroc a mal à ses partis Le Maroc a mal à ses parties

30 Janvier 2006 À 16:15

Enfin! Le feuilleton Afilal vient de prendre fin après des péripéties aussi insipides les unes que les autres. Afilal s'en va donc après avoir trôné en maître absolu, plus de quarante ans durant, à la tête du syndicat istiqlalien.
Il a fallu à ses détracteurs soulever une véritable tempête qui occupa la galerie une année durant, pour arriver enfin à le déboulonner.

Inutile de rappeler les évènements qui ont émaillé cette affaire tant il est vrai que le phénomène est récursif dans le paysage politico-syndical du pays au point qu'il est devenu une sorte de tare, voire de malédiction, de fatalité qui entachent nos formations aussi bien syndicales que politiques.

Faut-il rappeler le branle-bas de combat qui a précédé la "déposition " de Abdelkrim Ghallab de la direction d'Al Alam ? Faut-il rappeler les combats de chefs qui ont jalonné l'histoire du l'USFP comme du Mouvement populaire ou de L'UC ? Faut-il rappeler le bras de fer qui s'engage depuis peu au sein du RNI entre les différentes factions du parti et dont l'enjeu récurrent est naturellement la destitution du chef omnipotent et souvent autoproclamé à vie, quand ce n'est pas une guerre de position entre factions ?
Inutile de s'attarder non plus sur le peu de confiance dont bénéficient les différentes formations toutes tendances confondues auprès du citoyen pour d'autres raisons déjà au point qu'il ne soit pas nécessaire d'en rajouter.

Il est certain que s'il fallait donner un nom aux carences dont souffre la vie politique marocaine, ce serait bien les formations politiques et syndicales dont le trait commun est le mépris total des règles élémentaires de la démocratie en leur sein. Oui, le Maroc a mal à ses partis politiques et à ses syndicats.
La lenteur du rythme du renouvellement des élites politiques, la médiocrité du discours politique, le peu de disposition du citoyen à leur égard, le manque d'engouement de la jeunesse à la chose politique viennent de là. C'est un vrai verrou qu'il faille bien un jour faire sauter pour faire tourner la machine démocratique dans le pays.

Pour l'heure, il faut bien se rendre à l'évidence : les partis politiques comme les syndicats sont le maillon faible dans le processus démocratique marocain.
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