• La signification d'un vote avec 70 voix invalidéesR> >Désormais, l'institution parlementaire compte deux présidents du Rassemblement 110nal des indépendants. Comme prévu, c'est Mustapha Mansouri qui a été élu, mardi, pour siéger au perchoi
LE MATIN
17 Octobre 2007
À 16:53
Les 300 députés présents devaient choisir, par vote secret, entre lui et son adversaire, Abdellah Baha du PJD.
Cependant, avant même la tenue des élections, le résultat était presque garanti pour l'ex-ministre de l'Emploi, qui a gagné avec 172 voix contre 58 seulement pour le candidat du parti de la lampe. Dans les couloirs, les députés laissaient entendre de part et d'autre que le chef de file du RNI aurait le dernier mot face à ses concurrents. Cependant, le jeu démocratique a été joué jusqu'au bout.
Quels enseignements peut-on tirer des résultats du vote pour l'élection de Mustapha Mansouri à la tête de la première Chambre ? Le fait marquant, c'est que 70 bulletins de vote ont été invalidés. Si l'on fait le lien avec les 62 députés du groupe du Mouvement populaire, sûrement aigri d'avoir basculé subitement dans l'opposition, on serait fort bien amené à penser que ses membres ont préféré garder une neutralité négative.
Ni pour le candidat d'une majorité qui a laissé tomber les Harakis à la dernière minute, ni pour les islamistes avec lesquels ils sont obligés de composer au sein de l'opposition, mais sans pousser le zèle jusqu'à cautionner leur candidat à la présidence du Parlement. Cela montre aussi que le vote des députés du parti de Mohand Laenser est discipliné, contrairement aux informations glanées ici et là vouant le MP à des guerres intestines après son échec pour se maintenir au gouvernement.
Rencontré dans les couloirs du Parlement, avant le début du vote, Saïd Ameskane, porte-parole du parti de l'épi estime que son parti est en bonne santé. Il écarte ainsi d'un revers de main toutes les rumeurs qui ont circulé sur une éventuelle implosion. Ameskane est resté également vigilant, pour ne pas commettre l'erreur de se porter candidat au perchoir. «Je ne suis pas kamikaze et je reste contre l'idée d'une candidature purement militante.
Même pour la présidence du groupe parlementaire de mon parti, je ne me suis pas porté candidat», confia-t-il. Le responsable garde, toutefois, un sentiment d'aigreur face à la proposition de Abbas El Fassi : «Nous n'aurions jamais accepté des restes de portefeuilles ou des ministres parachutés», a-t-il tonné. Au-delà des remontrances, les Harakis adoptent déjà le discours propre à un parti de l'opposition, situation qu'ils qualifient désormais de plus confortable pour mieux agir, libres de toute contrainte gouvernementale.
A ce sujet, Ameskane s'engage à œuvrer pour une opposition constructive et de proposition. A quelques minutes de la séance de vote, le nom de Mustapha Mansouri était sur toutes les langues. 111rogés sur leur préférence, plusieurs députés UC ne juraient que par cet homme que l'on qualifie de conciliant et prêt à tous les compromis.
Idem pour les membres du groupe constitué autour de Fouad Ali El Himma, l'ex ministre délégué à l'Intérieur, qui auraient massivement voté pour Mansouri. En effet, la majorité gouve rnementale étant constituée de 146 députés, sachant, par ailleurs, que le nouveau président a récolté 172 voix, il est facile d'en déduire que le reste ne peut émaner que du groupe El Himma.
Quant aux députés PJD, au nombre de 48, ils ont montré encore une fois leur discipline «asiatique» au vote. Récoltant 58 voix, ils auront été gratifiés de 10 émanant d'autres partis.
El Himma, un aimant au Parlement Incontestablement, Fouad Ali El Himma était la star de cette séance parlementaire d'élection du président. Avec un grand sourire, il subissait l'assaut des photographes et journalistes. Gentiment, il les renvoyait chez Fatiha Layadi, qui assure, officieusement, le rôle de porte-parole du groupe. Cette ancienne responsable au département de la Communication sous Nabil Benabdallah, a affirmé au Matin que le groupe frôle les 35 députés. Un score qui en dit long sur la force de ce nouvel aimant politique qui tend à créer un groupe encore plus fourni.
Quant à la rumeur circulant sur le débauchage de membres du groupe UC, c'est un niet catégorique de Mme Layadi. «Les gens viennent à nous de leur plein grè et nous exigeons qu'ils démissionnent, d'abord, de leur parti pour rester conformes à l'éthique parlementaire», insiste-t-elle avant d'expliquer l'écartement de Abdallah Kadiri, chef du PND, pour «son manque de respect de la déontologie que le groupe a faite sienne».
Pour ce qui est de l'action du groupe à l'opposition, la députée de Rhamna table sur la présence et l'assiduité, ainsi que sur le bon choix des profils, selon la spécialité de chaque député, pour participer aux commissions sectorielles. Elle n'a pas manqué de glisser que son «groupe soutiendra le gouvernement», une position que l'on ne peut juger de surprenante, si l'on tient compte de la genèse même de la liste El Himma.
Les présidences de groupes se clarifient Quatre partis ont déjà élu leurs présidents de groupe. Il s'agit de l'Istiqlal, du PJD, de l'UC et du PPS. Le premier a mis à la tête du sien (52 membres) une femme, qui a été élue pour la première fois au Parlement en 1993.
Latifa Bennani Smires, cette istiqlalienne pure et dure, avait occupé le poste de présidente d'une commission parlementaire. Professeur d'histoire, elle lorgnait l'Enseignement supérieur. Au PJD et depuis le temps que les députés le réclament à la chefferie du groupe, le secrétariat général a fini par choisir Mustapha Ramid. Véritable rouleau compresseur du parti, il s'est vu maintes fois éloigné à cause de ses sorties démesurées, portant souvent préjudice à son parti.
Cet avocat et député de Casablanca est réputé être l'électron libre du PJD, ne trouvant aucune gêne à fustiger, quand il le faut, les positions même de ses ténors.
Quant au PPS, le choix du bureau politique s'est porté sur Rahou Al Hilaa, député de Tifelt-Rommani, qui a été agressé en pleine campagne électorale.
Il a été le fameux président de la commission d'enquête sur la CNSS qui a levé le voile sur un détournement de plusieurs milliards de dirhams.
Quant à l'Union constitutionnelle, le choix est tombé sur Chaoui Belassal, député du Gharb.