Spécial Marche verte

Alopécie, lorsque les cheveux chutent

Principales causes : hérédité, stress, fatigue, troubles d'hormones et mauvais entretien
>Défini comme l'absence ou la perte de cheveux ou de poils, le terme alopécie trouve son origine dans le mot «alôpêx», qui veut dire (renard) en grec. Cette

11 Septembre 2007 À 15:27

Comment survient-elle? Quel traitement faut-il suivre et qu'en est il du facteur héréditaire ? Ayant le même principe que les cellules, nos cheveux se renouvellent périodiquement, en principe, de nouvelles repousses remplacent les 50 à 150 cheveux qui tombent quotidiennement.

Étant donné qu'un cheveu vit en moyenne cinq ans, la petite glande sébacée qui est à la base de ce dernier devrait assurer une vingtaine de renouvellements au cours d'une vie.
Toutefois, certains facteurs peuvent 111férer avec cette
«programmation capillaire».

Lorsque les cheveux se mettent à tomber par poignées, il y a tout lieu de se poser des questions et d'aller consulter un médecin ou un dermatologue afin de déterminer la nature exacte du problème.
Cette consultation enregistre le plus souvent une calvitie ou alopécie, qui prend quatre formes principales, dont la plus courante est l'alopécie androgénique. Celle-ci touche environ 70 % des hommes et apparaît parfois dès 18 ans.

Elle se caractérise par une miniaturisation progressive des cheveux qui sont remplacés par du duvet.
Bien que cette alopécie soit héréditaire et concerne surtout les hommes, les femmes peuvent également en être affectées. Chez ces dernières toutefois, l'alopécie se répartit sur l'ensemble du crâne et elle est moins spectaculaire.

Néanmoins, il faut savoir que le gène responsable ne se transmet pas automatiquement d'une génération à l'autre. Il peut très bien sauter quelques générations.

Bien que l'on puisse désormais en retarder l'échéance, cette forme d'alopécie reste inéluctable, tant que la médecine n'aura pas identifié
précisément le gène qui en est responsable.
En deuxième lieu, les spécialistes peuvent diagnostiquer une autre forme d'alopécie, congénitale et très rare, qui peut être due soit à l'absence de racines de cheveux, soit à une anomalie de la tige pilaire.

Quant à l'alopécie aiguë généralisée, elle présente une chute rapide d'une grande quantité de cheveux, à la suite d'un stress intense (divorce, choc psychologique, décès, etc.), une grossesse, une opération chirurgicale, une maladie générale, une chimiothérapie, etc. Tous les cheveux se mettent en repos, tombent au bout de trois mois, puis repoussent si la cause du stress disparaît.

«La chute de cheveux qui survient six mois après l'accouchement correspond aux cheveux qui auraient dû tomber durant la grossesse, mais qui sont restés en place à cause de facteurs hormonaux. Cette forme d'alopécie est donc tout à fait normale et tous les cheveux repoussent au bout de trois ou quatre mois», explique Hassan Bennani, spécialiste en dermatologie esthétique et chirurgicale.
Outre les médicaments anticancéreux qui déclenchent une chute importante des cheveux, ceux utilisés contre le cholestérol, l'acné et l'hypertension peuvent aussi provoquer une alopécie bénigne le temps que dure le traitement.

L'alopécie localisée, quant à elle, peut être causée par une lésion définitive du cuir chevelu (radiothérapie ou brûlure), une maladie de peau (lichen plan, lupus érythémateux, tumeurs de la peau) ou la pelade (zone habituellement pileuse dépourvue de tout poil, mais d'apparence normale) qu'on considère liée à des
facteurs psychologiques.

La pelade universelle (perte de tous les poils du corps) est très rare. En cas de pelade, la repousse est possible, mais incertaine.
Perte partielle ou généralisée de cheveux ou de poils, l'alopécie peut s'installer de façon aiguë ou progressive.
Plusieurs signes peuvent alerter: cheveux ternes, démangeaisons du cuir chevelu, racines douloureuses, excès de sébum ou apparition de pellicules.

Toutefois, la prévention demeure la meilleure solution. Entre la protection du cuir chevelu en cas de chimiothérapie, l'alimentation saine en oligo-éléments, vitamines et magnésium, et la bonne gestion du stress, les conseils ne manquent pas.

Concernant le traitement «chimio», la chute de cheveux est nettement moins importante lorsque la personne traitée peut se coiffer d'un casque Pingouin. Ce casque, une découverte d'origine britannique, maintient le cuir chevelu à une température de 15 °C pendant les traitements de chimiothérapie. Le port du casque Pingouin durant les traitements permet de réduire, voire d'éliminer l'absorption par les cheveux des substances chimiques, et réduit de façon importante la perte de cheveux.

Par rapport au stress, il est reconnu qu'il cause la sécrétion d'androgènes qui, en excès, provoquent la chute des cheveux. «En période de stress, la pratique de techniques de relaxation peut donc s'avérer utile pour le réduire, ainsi que les désordres qui pourraient en résulter», explique le docteur Bennani qui poursuit : «Quoique, si le mal est déjà fait, une action rapide s'avère importante, puisqu'il existe des recours pour freiner la perte des cheveux».
Il importe donc de consulter un spécialiste dès que survient le premier symptôme (des cheveux sur l'oreiller le matin).

Qu'en est-il du traitement ?
Entre traitement médical et chirugical, la polémique se pose. Le plus célébre des traitements médicaux est le Minoxidil.
Ce traitement non chirurgical stoppe ou freine la chute des cheveux dans 70 % des cas sans toutefois permettre la repousse. Il est plus efficace chez les jeunes hommes entre 20 et 30 ans dont la calvitie n'a pas plus de cinq ans, et à condition que le crâne ne soit pas complètement chauve.

Bien que le Minoxidil soit généralement bien toléré, il expose tout de même à quelques effets secondaires : irritation locale, baisse de la tension artérielle, perte de libido.

Un autre médicament est aussi en vogue, c'est le Finastéride. Approuvé en 1998 pour lutter contre l'alopécie, le Finastéride fut d'abord utilisé pour le traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate. Ce produit inhibe les récepteurs de l'enzyme 5-alpha-réductase, responsables de la production de dihydrote stostérone (DHT), un dérivé de la testostérone présent dans les deux affections. Selon les études cliniques, le Finastéride enraye la perte des cheveux chez 83 % des sujets et favorise une repousse capillaire chez 66 % d'entre eux. La perte de cheveux recommence lorsqu'on cesse de
prendre le médicament.

Loin des soins médicaux, des méthodes chirurgicales peuvent être utilisées pour le remplacement des cheveux, la plus populaire étant la technique des microgreffes.

Ce traitement nécessite temps et argent, mais il constitue une solution permanente à la calvitie, pour autant que la zone donneuse, située sur les côtés et à l'arrière de la tête, soit pourvue d'une chevelure saine.

Autre technique qui peut répondre à certaines indications très précises : la «chirurgie en lambeaux».
Cette méthode consiste à déplacer une petite partie du cuir chevelu encore garnie vers une partie dégarnie. Ce traitement nécessite une hospitalisation ainsi qu'une anesthésie générale.
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Qu'est-ce qu'un cheveu ?

Les cheveux, les sourcils et les cils, sont des variétés de poils. Ils sont issus des follicules pileux, implantés dans l'épiderme. Les glandes sébacées sont généralement annexées aux poils et se développent surtout à la période post-
pubertaire.

Poils particuliers, avec une densité de 200 à 250 au cm2, les cheveux sont au nombre de 90.000 à 140.000, et possèdent une gamme de couleur infinie. Ils représentent un caractère descriptif naturel utilisé par les anthropologues (noirs et crépus, droits et raides, ou ondulés de couleurs variées). La transmission de ces caractères est essentiellement génétique.

Le cheveu est vivant et chaque follicule génère environ 25 cycles biologiques : croissance durant 2 à 4 ans d'environ 0,75 à 1,5 cm par mois, repos de 3 semaines, déclin pendant 3 mois puis chute. Un nouveau cheveu commence sa pousse à la place de celui qui vient de tomber. La chute d'une cinquantaine de cheveux par jour est donc normale.
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