L'humain au centre de l'action future

Ce film qui a réveillé les consciences

25 Septembre 2006 À 16:18

Jamel Debbouze, l'un des acteurs du film "Indigènes" tourné par Rachid Bouchareb, estime que le film, qui revisite l'histoire de ces spahis, tirailleurs, goumiers, morts pour libérer la France, vise à "réveiller les consciences" et à "crever enfin l'abcès". Primé au Festival de Cannes, ce film a pour héros quatre militaires venus des colonies françaises et ayant participé à la libération de la France de l'ennemi nazi. Jamel Debbouze, Roschy Zem, Samy Naceri et Sami Bouajila incarnent les rôles de ces héros trop vite oubliés. Saïd, Yassir, Messaoud, Abdelkader: on suit le parcours de quatre personnages partis de leur terre natale en 1943 et débarquant, via l'Italie, sur le sol français qu'ils ne connaissaient pas.

L'intégration à l'Armée d'Afrique les conduira, en novembre 1944, sous la neige, à une mission de libération d'un village d'Alsace.
"Ce n'est pas revanchard, ce n'est pas politique", a souligné l'un des acteurs, Samy Naceri. Et le film évite effectivement tout manichéisme, règlement de comptes ou allusions aux questions politiques du moment (immigration et racisme, polémique sur la colonisation, conflits armés).

Film de guerre, de construction classique et accessible au grand public (sortie prévue le 27 septembre), ce film se termine simplement par le rappel que la question des pensions et retraites militaires des anciens combattants d'Afrique n'est toujours pas réglée.

Et c'est sans militantisme affiché, par petites touches, que le réalisateur décrit la discrimination dont étaient déjà victimes à l'époque ceux qu'un capitaine veut appeler, dans le film, "les indigènes" ou "les musulmans". Un sergent pied-noir, proche de ses troupes, le lui déconseille. Comment les appeler, alors ? Réponse du sergent : "Les hommes, mon capitaine, les hommes".
Selon Jamel Debbouze, après avoir visionné le film, Jacques Chirac a promis à ses producteurs la revalorisation des pensions.

Le film "Indigènes" a été tourné à Ouarzazate. S.M. le Roi Mohammed VI avait demandé à l'armée de fournir une assistance technique aux producteurs du film.

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