L'humain au centre de l'action future

Entretien avec Géraldine Bueken, responsable communication de la Film Industry

23 Septembre 2006 À 16:50

Pourquoi votre choix s'est-il porté sur la langue amazighe ?

La langue amazighe est intéressante d'un point de vue musical puisque c'est une langue chantée. De plus, cette langue vise une large région du Maroc ainsi qu'un certain public.
Notre implantation à Agadir interfère également dans ce choix puisque nous avons pu recevoir plusieurs candidats au casting parlant la langue amazighe.

Le casting est-il limité à une région ?

Pas du tout puisque nous nous sommes ouverts à toutes les villes du Maroc. Nous avons pris la ville d'Agadir comme point de départ mais nous avons ouvert nos portes au réseau national de comédiens. D'où le choix de la darija.
Les gens qui ne parlent pas berbère parlent la darija, donc tous les artistes sont les bienvenus. Ce projet a pour but de faire du cinéma amazigh et des productions amazighes en général une partie intégrante du cinéma marocain.

Qu'est-ce qui a motivé la décision de créer une comédie musicale ?

Faire des comédies musicales, ça rentre dans le projet global de films de genre, c'est-à-dire, le fait de réaliser des films de divertissement pouvant toucher le public le plus large possible.

C'est également l'occasion de mettre à l'honneur la musique, de lui donner une nouvelle voie de diffusion dans un Maroc qui souffre de l'absence de réseau de distribution organisé, de stimuler les collaborations entre les artistes,...
Mêler la danse, la musique, le cinéma dans un projet nourri par le folklore et tourné vers les nouvelles créations, c'est aussi chercher à affirmer l'identité artistique de la culture marocaine, à soutenir la nouvelle vague de créatifs qui participent au développement de la culture nationale.
 
Y a-t-il un profil type ?

On cherche des danseurs, des mannequins, des musiciens, des chanteurs... pour un tournage qui aura lieu à Agadir. Les 4 comédies musicales seront tournées entre le mois d'octobre 2006 et janvier 2007.

Existe-t-il un public pour ce genre?

Ce projet est pionnier. Le public qui aime les films de divertissement, la musique et la danse est nombreux. Jusqu'à présent, ce public se tournait vers le cinéma étranger (indien, américain, européen). 

Le public se constitue en fonction de l'offre. Proposer des comédies musicales marocaines drainera un public et l'avenir nous dira comment correspondre au mieux avec les attentes de ce public.

Cela s'imbrique dans le programme global de constitution d'une industrie cinématographique nationale, impliquant l'éducation du public aux codes des films de genre et la recherche constante de réalisateurs, scénaristes et producteurs soucieux de développer un cinéma riche des contrastes et de la diversité de la culture marocaine.
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Hicham Lasri : réalisateur, scénariste et directeur artistique du projet de la comédie musicale

Hicham Lasri est scénariste et réalisateur de nombreux courts-métrages dont « Ali J'nah Freestyle», « Lunati(K)a», « Jardin des Rides», Hicham Lasri a écrit et réalisé dans le cadre de la film Industry 2 long métrages: «Tiphinar» et «L'os de fer».
La musique de « L'os de fer , réalisé cet été par Hicham Lasri, est composée par des artistes tels Nass El Ghiwane, Jil Jilala à Hoba Hoba Spirit, Bigg, Amargh Fusion et Abs... « L'Os de Fer» est un ambitieux projet qui révélera aussi au public le terreau de jeunes talents présents sur la scène hip hop marocaine.

Les rappeurs sont nombreux à soutenir le projet : FnaÏre, Bigg, H-Kayne, Koman, Rass Derb, Casa Crew, Fes city clan, Hel-LMkane, Stylsouss, Awah, Ahmed Sultan, Negus4ever, Outcry… Les comédies musicales seront l'occasion de multiplier ce type de collaboration en donnant une visibilité à un large réseau d'artistes de la nouvelle vague artistique marocaine.
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