Naissance de SAR Lalla Khadija

Les éclairages de la Lydec

Suite à notre article publié le 21 mai, Jean-Pierre Ermenault donne sa version des faits

13 Juin 2007 À 15:05

«Dans toutes les activités, il est normal de constater sur des périodes longues des écarts entre les prévisions et les réalisations. C'est tout particulièrement vrai en ce qui concerne les délégations de services publics dont la durée est de 20 ou 30 ans. En ce qui concerne la gestion des services délégués à Lydec et les investissements portant sur la période 1997-2006, il y a effectivement un écart d'environ 1,3 milliard de dirhams entre les prévisions et ce qui a été réalisé. Cet écart est très facile à expliquer. Je vais y revenir.

Mais il existe aussi d'autres écarts qui sont à prendre en compte par les parties prenantes : en particulier les recettes ; Lydec a perçu pour la même période (1997-2006) des recettes inférieures d'environ 3 milliards de dirhams aux recettes prévues en 1997. En résumé, s'agissant du passé, c'est l'ensemble des «plus» et des «moins» par rapport aux prévisions qui devront être considérés dans la révision du contrat en cours. Il faut aussi rappeler, et c'est essentiel, que Lydec a tenu ses engagements en terme de continuité et de qualité de service : les grands objectifs fixés en 1997 en matière d'amélioration du service aux clients, de lutte contre les inondations et de continuité du service de distribution de l'électricité ont été atteints.

Revenons aux investissements ; je voudrais souligner plusieurs points : - Tous les investissements nécessaires à la continuité du service ont bien été réalisés ; - Lydec a construit des ouvrages qui n'étaient pas prévus au contrat : à titre d'exemple la galerie qui a permis de protéger la zone d'El Fida des inondations ; - La ville a beaucoup évolué : certains investissements prévus il y a 10 ans, ne sont plus nécessaires aujourd'hui ou ne le sont pas encore ; de nouvelles zones se sont ouvertes à l'urbanisation ; par exemple contrairement à ce qui était projeté en 1997, la ville se développe vers le sud, la technopole de Nouaceur…; - Des projets sont bloqués aujourd'hui pour des raisons administratives ou foncières (par exemple les réservoirs d'eau potable de Tit Mellil, de Dar Bouazza, les stations d'épuration d'eaux usées de Nouaceur et de Dar Bouazza).

Les audits

Je ne crois pas qu'il existe de services publics qui soient plus transparents et qui fassent l'objet de plus de contrôles que les gestions déléguées. En ce qui nous concerne, je voudrai rappeler les contrôles auxquels nous sommes soumis : - Tout d'abord celui de nos actionnaires et des commissaires aux comptes ;
- Ensuite ceux de la Bourse des valeurs de Casablanca et du Conseil déontologique des valeurs mobilières qui impliquent une transparence totale vis-à-vis de tous ; les comptes de l'entreprise sont accessibles sur le site Internet www.lydec.ma et à la Bourse des valeurs de Casablanca ; - Enfin, celui de l'Autorité délégante qui a mandaté des cabinets spécialisés pour auditer nos comptes. Cela est tout à fait normal et conforme aux dispositions des contrats de gestion déléguée en vigueur partout dans le monde et en particulier ici à Casablanca. Les audits ne signifient pas suspicion ; ils font partie de la bonne gouvernance et sont source de progrès. Dans les entreprises aussi : déléguer, c'est faire confiance, tout en assurant un contrôle.

Lydec Services

Lydec Services a été créée en septembre 1998 pour réaliser des travaux nécessitant des technologies innovantes en respectant des règles strictes en matière de sécurité des employés au travail. Le contexte ayant changé depuis cette date, la poursuite de l'activité de cette entreprise ne s'imposait plus. Nous avons décidé en 2006 d'y mettre fin, ce qui a été fait.

Les dividendes

En ce qui concerne le résultat net de Lydec, il a été en moyenne entre 1997 et 2006 de 2,5% du chiffre d'affaires. Ces résultats mais aussi les dividendes sont très modestes par rapport à ceux des grandes sociétés marocaines du marché. Les dividendes ont effectivement été versés aux actionnaires plus tôt que ce qui était indiqué dans les prévisions. Cela n'a aucunement nui à la qualité du service, et ne peut être relié à l'écart sur les investissements dans la mesure où, celui-ci a des explications concrètes et objectives que j'ai précisées plus haut.

Au bout de 10 ans, soit au tiers de la durée du contrat, les actionnaires de Lydec n'ont récupéré au 31/12/2006 sous forme de dividendes que 70% de leur capital. Il faut d'ailleurs mettre en perspective ce que représentent les dividendes par rapport à d'autres facteurs clés de l'économie du contrat de gestion délégué et en particulier par rapport aux tarifs ou aux montants des achats d'eau et d'électricité de Lydec aux producteurs nationaux (voir graphique ci-joint).

Ouverture du capital

Lydec est une entreprise dont la moitié du capital est détenue par le groupe SUEZ et l'autre moitié par de grands institutionnels marocains : la CDG à travers Fipar Holding (20%) et RMA Watanya (15%) ont rejoint le capital de Lydec en 2004. En 2005, 14% du capital a été introduit en Bourse après information de l'Autorité délégante. Dans ces opérations concernant le capital de Lydec, les dispositions contractuelles ont été totalement respectées, tant en ce qui concerne l'arrivée de nouveaux actionnaires dans l'entreprise que lors de la mise en bourse. Il faut rappeler que l'Autorité délégante assiste de droit aux conseils d'administration de Lydec où ce type de décisions est pris. Le fait que la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et RMA Watanya soient actionnaires de Lydec doit être considéré comme un gage de bonne gestion et de contrôle pour les Marocains.

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Contrôle et transparence

Lors des réunions du comité élargi de révision du contrat présidées par le wali et le président de l'Autorité délégante, les membres ont souligné à plusieurs reprises la transparence et l'engagement dont nous faisons preuve. Je souhaite aussi que la confiance continue à se développer avec nos clients. Par exemple, nous avons créé en 2006 la fonction de Médiateur pour que nos clients puissent avoir un contact «impartial» pour traiter les dossiers difficiles.

Pour nos relations avec les entreprises de travaux publics, et en association avec l'Autorité délégante, nous avons lancé une consultation afin de construire un référentiel de prix pour que toutes les entreprises puissent concourir, sous réserve qu'elles travaillent selon des normes de qualité et de sécurité fixées. Je pourrais multiplier ainsi les exemples.
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