Naissance de SAR Lalla Khadija

Puanteur à Sidi Maârouf

Décidément, la malédiction qui s'abat sur les habitants de Sidi Maârouf ne cessera pas. Depuis quelques années, une puanteur insupportable s'abat sur le quartier avoisinant le lycée Bakillani.

Collecte des ordures

31 Décembre 2007 À 16:01

Cette odeur provenant d'un marché où des montagnes d'ordures, de sacs en plastique et de déchets de légumes pourrissent la vie des citoyens. Dans le voisinage de ce «souk», c'est l'indignation totale.
Tout le monde se pince le nez pour éviter de respirer cette odeur âcre. «On ne peut plus supporter cette puanteur», déplore un habitant du quartier. D'autres citoyens parlent ouvertement de catastrophe qui s'est abattue sur eux.
Ils estiment que le marché répugnant, implanté au cœur d'une zone résidentielle, a pourri leur vie. L'odeur infecte empêche les gens du voisinage d'ouvrir les fenêtres. Les automobilistes, qui sont de passage dans le coin, ferment leurs vitres. «C'est la même litanie partout.

On se plaint tous de maux de tête et de migraine à cause de ces désagréables émanations», confie un habitant de Bine Lamdoune qui doit passer chaque jour à côté des amas d'ordures. «Ce marché empeste le quartier et son entourage. Ses odeurs infectes nuisent aussi bien à la propreté de la place qu'à la santé des habitants. Même si plusieurs personnes continuent à s'approvisionner de ce souk, il faut vraiment avoir du courage pour oser s'y aventurer», rétorque un autre Casablancais.

En effet, ce marché dédié aux produits de consommation est loin de refléter l'image de propreté qui devrait y régner. Sur place, le constat est désolant. Des montagnes de légumes et fruits pourris s'étalent à perte de vue. Les déchets et les caisses de poulets et poissons se dispersent partout. Aucune norme d'hygiène n'est respectée. Les conséquences de cette situation peuvent être sérieuses pour les personnes souffrant par exemple de problèmes d'estomac ou de respiration, sans même parler de l'impact psychologique sur une population condamnée à vivre enfermée.

Il semble toutefois que cette odeur soit bien pire l'été du fait des fortes chaleurs. Pour l'heure, les autorités locales ne semblent pas se soucier du calvaire des habitants.
Aucun projet de transfert du marché n'est à l'ordre du jour. Ce qui veut dire que les résidents de cette partie de Sidi Maârouf devraient supporter pour longtemps cette situation intolérable. Il faut dire que la cité blanche est loin d'être la ville la plus propre du Royaume.
En sillonnant les rues de Casablanca, notamment les quartiers populaires, la première chose qui attire l'attention est le nombre d'ordures qui pullulent partout.
Au niveau de ladite zone de Sidi Maârouf, les bacs à ordures sont presque tout le temps surchargés.

«On croyait que le problème du ramassage des ordures à Casablanca a été résolu depuis l'avènement des sociétés de gestion déléguée. Et bien non ! D'énormes tas de détritus jonchent toujours des coins de rues de la métropole», indique un citoyen de la cité blanche. En effet, selon certains citoyens, «bien que la ville ait concédé ce service aux entreprises privées, les ordures s'accumulent encore dans les rues de Casablanca, sauf bien évidemment les grandes artères nettoyées quotidiennement. Dans le reste de la ville, notamment des zones périphériques, rien ou presque n'a changé. Les tas d'ordures amoncelés sont devenus un spectacle courant».

En effet, les restes de nourriture abandonnée créent de multiples nuisances: odeurs nauséabondes, dégagement de méthane, jus chargés de polluants …. Cette saleté éparpillée partout donne à certaines rues de Casablanca les allures de décharge.

«Nous avons l'impression que les éboueurs ne travaillent correctement que dans les quartiers chics ou durant les périodes de fête», indique un autre Casablancais.
Et d'ajouter «qu'une fois arrivés, avec un ou deux jours de retard, les camions-bennes lâchent des liquides fétides (appelés lixiviat), qui se propagent insidieusement en dégageant des odeurs infectes tout au long du boulevard emprunté». «C'est répugnant de voir ces rebuts envahir constamment nos rues et trottoirs, alors que les trois sociétés délégataires pour le ramassage des ordures ménagères (Sita El Beïda, Tec Med et Segedema) se sont engagées, au début de leur contrat, à venir à bout de ce problème», affirme un habitant de Aïn Chock. Cependant, selon les délégataires de la collecte de déchets, ainsi que les responsables communaux, la propreté est une question d'habitude et de réflexe quotidiens.

Pour eux, le changement du comportement des citoyens sera certainement d'une grande utilité pour le nettoiement de la ville.
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Système de contrôle

Le Conseil de la ville et la wilaya du Grand Casablanca ont mis sur place un service chargé des concessions de la collecte. Ce dernier a pour mission de superviser ces gestions déléguées. Ce service s'appuie sur des antennes installées au niveau de chaque arrondissement. Il est à signaler que dans le cadre de ce système de contrôle, la société Sita El Beida, un des opérateurs de la collecte des ordures à Casablanca, a écopé d'une amende financière pour avoir fraudé au niveau du tonnage des déchets.

Selon le Conseil de la ville, cette sanction pourra être renouvelée conformément aux lois en vigueur, chaque fois que l'une des entreprises responsables de la collecte des déchets est surprise en train de frauder.
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Contrat de gestion déléguée

Le Conseil de la commune urbaine de Casablanca a conclu, le mardi 24 février 2004, un accord avec Segedema, Tecmed et Sita El Beida visant la collecte, le transport et l'évacuation des déchets domestiques vers la décharge publique de Casablanca. Le coût global de cette opération est de l'ordre de 240 millions de dirhams par an.

Selon cette concession, Sita, filiale de la société Suez Environnement, s'est vu attribuer la zone I qui comprend Sidi Belyout, Anfa, Moulay Youssef et Mâarif. De son côté, Tecmed a été placé dans la zone II qui inclut El Fida, Mers Sultan, Drissia, Bouchentouf, Méchouar et Roches Noires, ainsi que la zone IV, composée de Hay Mohammadi, Aïn Sebaâ et Sidi Bernoussi, en plus d'une partie de la zone V, à savoir Sidi Moumen, Ahl Loghlam et Moulay Rachid. Segedema, quant à elle, s'est vu attribuer la zone III qui englobe Aïn Chock, Sidi Maârouf et Lissasfa en plus de la deuxième partie de la zone cinq constituée de Sidi Othmane, Sebata, Salmia et Ben M'Sik.
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