Abdelkader Chaoui, l'intellectuel engagé
Un vibrant hommage a été rendu à l'homme de lettres et au journaliste militant
LE MATIN
21 Octobre 2007
À 12:36
Avec le soutien de la Fondation CDG, la maison d'éditions Le Fennec a organisé, vendredi dernier, une conférence-hommage dédiée à l'écrivain et journaliste Abdelkader Chaoui.
Présidée par Hassan Nejmi qui n'a pas manqué d'éloges envers ce grand intellectuel, cette rencontre-débat a connu la présence de personnalités éminentes dans le monde des lettres et de la culture.
«Je suis très content que cette idée puisse voir le jour aujourd'hui, car c'est un honneur pour nous d'accueillir cette manifestation combien significative pour notre homme de culture Abdelkader Chaoui.
Cet homme, qui n'a jamais cessé de chercher la science là où elle se trouve, a fait de l'écriture son ami le plus fidèle l'ayant accompagné durant toute sa vie, dévoilant son énorme espoir dans le futur», affirme M'hammed Grine, représentant de la CDG.
En effet, malgré les souffrances qu'il met en exergue dans ses écrits, dénotant des douleurs qu'il a endurées, Abdelkader Chaoui est, également, un homme qui a beaucoup d'espoir dans l'avenir.
« Nous sommes très heureux de présenter l'écrivain Abdelkader Chaoui qui fait partie, chez nous, de la cour des grands avec, entre autres, Fatéma Mernissi et Mohamed Berrada. C'est quelqu'un qui a fait de l'écriture des moments de partage et de communication avec l'autre, puisqu'il est en même temps le critique, le journaliste, le romancier, le conteur… Autant de qualités qui font que sa personnalité se démarque», nous confie Layla Chaoui, directrice des Editions Le Fennec.
Quant à Hamid Akkar, président de l'Union des écrivains du Maroc, dont l'allocution a été très révélatrice vis-à-vis de la personnalité de Abdelkader Chaoui, il a souligné sa reconnaissance pour cette initiative louable de la part de la Fondation CDG et les Editions Le Fennec envers l'un des symboles de la créativité, de la critique constructive et de la mise en question de plusieurs sujets. « Une expérience bien fructueuse pour le dialogue et qui relate bien sa participation aux changements effectués au Maroc », a-t-il conclu.
Sa présence sur la scène politique marocaine a été ressentie depuis la fin des années 60 où cet écrivain de valeur, qui a fait entendre sa voix, fut, également, passionné par le journalisme, faisant de lui un miroir de sa génération.
« Histoire de vie », le documentaire réalisé par Mohamed Harradi et projeté au cours de la conférence-hommage, révèle un peu le riche parcours de A. Chaoui semé d'embûches, ainsi que son expérience de vie et de militantisme dévoué. Une trajectoire qui lui permet de s'enrichir et de devenir plus fort. « Même dans sa détention, Abdelkader Chaoui était très actif et menait des activités politiques et culturelles », assure Ahmed Harzni, président du CCDH.
Leader dans l'écriture, Abdelkader Chaoui a traité plusieurs sujets, dont des articles idéologiques, des récits d'autofiction, d'autobiographie, entre autres, dont ont parlé dans leur 111vention, l'écrivain et le traducteur Brahim El Khateb, l'écrivain Mohamed Berrada, ainsi que le professeur à l'Université autonome à Madrid, Gonzalo Fernandez et le professeur universitaire Najib El Aoufi.
Sa capacité journalistique et politique a été, par contre, relatée par le chercheur et journaliste Larbi Messari, les professeurs Abdelwahed Rami, Driss Bensaîd et Mohamed Sassi. La séance fut clôturée par des paroles émotionnelles du consacré, Abdelkader Chaoui, ayant reçu de vifs applaudissements de l'assistance venue nombreuse pour soutenir ce leader intellectuel.
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L'écrivain en bref
Né un 8 octobre 1950 à Bab Taza (province de Chefchaouen), Abdelkader Chaoui mène ses études secondaires au lycée « Al Qadi Ayad » à Tétouen. Lauréat de l'Ecole supérieure des professeurs en langue arabe, puis détenteur du diplôme des Etudes supérieures dans les Lettres arabes à la Faculté des Lettres de Rabat en 1996, A. Chaoui a exercé en tant que professeur à Casablanca.
Il fut emprisonné en 1974.
Dès 1968, A. Chaoui commence à participer avec ses écrits et poésies dans différents organes de presse tels «Al Kifah Al Watani», « Al Alam», «Al Ittihad Al Ichtiraki», «Aqlam», «Attaqafa Al Jadida », « Al Joussour», «Azzamane Al Maghribi», entre autres, tout en adhérant à l'Union des écrivains du Maroc en 1970.
Il a occupé plusieurs postes, dont celui de conseiller au cabinet du ministre des Droits de l'homme en 1993, conseiller du ministre de la Justice en 1997, conseiller au Conseil consultatif des droits de l'homme en 2002, puis, actuellement, conseiller à l'ambassade du Maroc en Espagne.