L'humain au centre de l'action future

Ali Baddou, un Marocain de Paris

17 Juin 2006 À 16:58

Hors des clichés réducteurs, des images préfabriquées, Ali Baddou, Marocain de 32 ans, professeur agrégé à l'Institut des études politiques (IEP) à Paris, s'est bien forgé un nom aussi bien dans les cercles intellectuels, le monde des médias, que celui de la politique.

Enfant de diplomate, né à Paris, il a résidé, entre autres, au Maroc et aux Etats-Unis. Ayant évolué dans le milieu diplomatique, ses centres d'intérêts semblent s'être définis par la nature de son vécu. «...étant jeune, j'ai eu à me poser des questions sur mon identité, mes racines, mes repères, mais j'ai eu la chance d'avoir des parents qui ont mis un point d'honneur à m'inculquer nos valeurs, notre culture, ce qui m'a permis d'avoir un véritable attachement au Maroc quoique je n'y aie pas vécu longtemps...» Pour ses études, il a choisi la voie de la philosophie.

Il enseigna cette matière dans le cycle secondaire avant son agrégation. Il est, par la suite, devenu maître de conférence en philosophie politique dans l'une des plus prestigieuses écoles de sciences politiques (IEP).

Au gouvernement Jospin, il a été conseiller technique (chargé des discours et des questions de discrimination positive) au cabinet de Jack Lang, alors ministre de l'Education. Mais ce qui semble être sa passion, c'est bien le journalisme. En effet, il a collaboré, entre autres, avec le magazine «Les Inrockuptibles» pour ensuite intégrer France Culture en février 2003. Il participe à l'émission quotidienne «Tout arrive» où il anime des débats, assure une chronique sur l'actualité des sciences humaines «...depuis trois ans, j'ai fait un plongeon dans le monde de la radio sans avoir de formation préalable en journalisme.

C'est un métier qui m'a passionné tout de suite, et depuis, j'ai un emploi du temps presque impossible à respecter. Si on y ajoute les cours à l'IEP, les colloques, il m'arrive d'avoir besoin de plus de 24 heures dans une journée !»
Depuis septembre 2003, il est animateur producteur de l'émission hebdomadaire «Le rendez-vous des politiques» en collaboration avec le magazine «L'Express», durant laquelle il reçoit une personnalité politique en compagnie d'intellectuels.

A la télévision, il a été chroniqueur dans l'émission «Field dans le poste» (Paris Première), collaborateur régulier de «Permis de penser» (de Laure Adler sur ARTE). Il a aussi co-animé le premier Sidaction du monde arabo-musulman sur 2M en décembre 2005.

«...C'était pour moi une expérience enrichissante parce que d'une part j'ai fait connaissance avec le monde de la télévision au Maroc, et d'autre part j'ai pu découvrir le tissu associatif marocain qui m'est apparu très dynamique et régulier sur la place publique. D'ailleurs, j'aimerais bien être plus présent justement pour m'impliquer davantage autant dans l'audiovisuel que dans les causes défendues par différentes associations.» Par ailleurs, il dirige la collection «Tapage» chez Hachette.
Une vie bien remplie pour un jeune homme de son âge.
Actuellement, il est sur le point de remplacer Nicolas Demorand dans «les matins de France Cultures», émission quotidienne d'information créée en septembre 2002, l'animateur y reçoit un invité pour une lecture approfondie de l'actualité : politique, géopolitique, vie intellectuelle, idées, arts plastiques, questions sociales et littérature.

Un rendez-vous qui compte quelque 300.000 auditeurs réguliers dans la tranche horaire la plus suivie.
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