Le CORCAS dénonce à Genève les agissements du «polisario»
Forte présence marocaine aux travaux de la 1re session du Conseil des droits de l'Homme qui se tient du 19 au 30 juin à Genève. La délégation marocaine est composée de personnalités originaires des provinces du Sud, de membres du Conseil Royal consultatif
LE MATIN
26 Juin 2006
À 15:31
Plusieurs activités sont au menu de cet important déplacement. Il s'agit notamment de faire part aux organes de l'Onu des derniers développements de la question du Sahara marocain et des violations des droits de l'Homme perpétrées par le «polisario» dans les camps de Tindouf en Algérie.
L'événement sera aussi l'occasion de s'entretenir avec les représentants d'ONG internationales afin de les sensibiliser sur le calvaire des séquestrés devenu intolérable après les derniers événements dans les camps. Mais aussi sur les personnes portées disparues, la tragédie des enfants sahraouis déportés à Cuba et enfin le détournement de l'aide humanitaire par les dirigeants de la république fantoche.
Parallèlement à cela, l'Association le Sahara marocain (ASM), basée en Espagne, a dénoncé «l'hostilité pathologique» et «le harcèlement obsessionnel» de certaines communautés autonomes espagnoles contre l'intégrité territoriale du Royaume. Dans une lettre adressée, dimanche dernier, au Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, l'Association a mis en avant «les conduites et les positions hostiles envers un pays et un peuple voisins». A cet égard, l'ASM n'a pas manqué de relever le dernier fait grave en date à savoir la motion de l'Assemblée de Madrid dénonçant une prétendue «répression au Sahara».
S'y ajoute le fait que la même Assemblée a passé sous silence la dure répression dans les camps de Tindouf, le mois dernier ou encore l'annulation par le " polisario" de l'échange des visites entre familles sahraouies.
Sur un autre registre, l'ASM a crûment critiqué l'"illustre assemblée" qui, souligne-t-on, ignore complètement les avancées réalisées par le Maroc en matière des droits de l'Homme et des libertés publiques reconnues dans le monde entier et citées en exemple à suivre par les autres pays de la région.
Mais au-delà du caractère biaisé des allégations de l'assemblée de Madrid, celle-ci n'a pas la légitimité constitutionnelle, ni institutionnelle, pour s'immiscer dans des affaires de politique internationale entre le Maroc et l'Espagne, insiste l'ASM. Pire encore, l'institution espagnole se serait alignée sur les thèses algériennes faisant fi du droit international et ignorant les accords de Madrid, pourtant reconnus par l'Onu et jamais reniés par l'Etat espagnol.
L'Association a également pointé du doigt la volte-face du parti de la Gauche Unie (Izquierda Unida, IU), à l'origine de la fameuse motion et qui est motivée par des raisons conjoncturelles et tactiques. Elle lui a rappelé son passé politique du temps du parti communiste espagnol et son appui aux revendications des partis politiques marocains quant à la marocanité du Sahara.
Enfin, l'ASM, constituée essentiellement de militants sahraouis, dont certains avaient passé de longues années en captivité à Tindouf, lance un appel solennel au Président du gouvernement espagnol pour qu'il prenne les mesures qui s'imposent face à ces dérives. Et d'ajouter que les relations fraternelles avec le Maroc doivent rester loin des calculs conjoncturels, rappelant que la question du Sahara constitue pour le peuple marocain exactement ce que représente le problème basque pour l'Espagne.
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Une importante délégation marocaine à Genève
La délégation de personnalités originaires des provinces du Sud est composée de Kaltoum Khayati, présidente de l'Association de défense de la femme sahraouie, vice-président du Corcas, Baida Abdelaziz Hosein, président de l'Association des parents des Sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf "Pasverti", président de la Commission des droits de l'Homme du Corcas et Masgoula Baamar, ex-déportée à Cuba, membre du Corcas.
Il s'agit également de Mesaud Ramdan, président de l'Association sahraouie des droits de l'Homme, membre du Corcas, Mostafa Bouh, ex-membre du bureau politique du "polisario" et Sidi Abidi El Idrissi, cheikh de la tribu Rguibat Layaycha.
La délégation comprend aussi Bellali El Idrissi, président de l'Association de la marche et de l'Avenir, Yahia Alamine, président de l'Association de défense des séquestrés à Tindouf, Aabadila Semlali, président de l'Association pour la défense de la marocanité du Sahara et El Moussaoui Sidi Salem, membre de l'Association Tribune Sahraouie pour l'unité et la fraternité.