«Le pouvoir algérien s'est fixé pour mission la violation des droits de l'Homme pour se maintenir»
Le président d'honneur du Front des forces socialistes (FFS-opposition), Hocine Aït Ahmed, a affirmé que «depuis la promulgation de l'état d'urgence en février 1992, suite à l'annulation par le régime anti-populaire en place des premières élections plural
MAP
31 Mai 2006
À 21:32
Dans un mémorandum sur «la situation des droits de l'Homme en Algérie», adressé au Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Louise Harbour, le président du FFS a relevé que des milliers de personnes détenues de longs mois ont été, «de manière totalement illégale, enlevées et soumises à des traitements dégradants, dont certains y ont trouvé la mort», ajoutant qu'elles se sont toutes retrouvées sans recours face à «la machine répressive du pouvoir et à une situation de déni total de leurs droits les plus élémentaires».
«Obsédé par le souci de son auto-amnistie, le pouvoir algérien vient d'infliger à la société un crime supplémentaire en lui imposant de vivre sous un régime de crimes sans criminels», a fait remarquer M. Aït Ahmed, indiquant que «l'état de délabrement moral et politique d'un pays qui vit au rythme des émeutes et de la répression au quotidien est porteur de tous les dangers d'implosion».
M. Aït Ahmed a, en outre, souligné dans ce mémorandum dont la MAP a reçu copie, que «le système politique dans son pays, autant par la longévité de sa gouvernance à coups d'Etat répétés et de fraudes électorales, que par ses options internationales et ses menées militantes hostiles à la montée universelle des droits de la personne humaine, se trouve aux antipodes des valeurs et des idéaux de la révolution algérienne».
Les autorités «qui se sont imposées à notre pays» ont signé et même paraphé depuis des années les pactes des droits de l'Homme, ainsi que les conventions humanitaires, a rappelé M. Aït Ahmed, relevant que «ceci ne les a pas gênés pour les violer en permanence depuis quatre décennies, à ciel ouvert, massivement et le plus souvent systématiquement».
«Décidément, le principe de la compétence universelle en matière de violations des droits de l'Homme s'arrête aux frontières de notre pays, comme si la souveraineté nationale peut être exceptionnellement absolue en Algérie, même lorsqu'il s'agit de violations systématiques et massives des droits de la personne humaine», a-t-il affirmé.
Il a, d'autre part, indiqué que le système politique qui, aujourd'hui, «continue de se réclamer de la révolution algérienne, pense avoir définitivement effacé de la mémoire collective, la responsabilité pleine et entière qu'il avait déjà assumée dans la confiscation des compétences de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et, par voie de conséquence, dans la préfabrication du premier modèle constitutionnel stalino-baâthiste».
Le coup de force perpétré contre le gouvernement provisoire par la camarilla militaro-policière au lendemain même de l'indépendance, a rappelé le leader du FFS, «ne fut pas seulement une opération de déstabilisation politique qui a dégénéré en luttes de pouvoir meurtrières et insensées», précisant que ce coup de force s'inscrivait surtout dans «une tactique stalinienne planifiée pour s'emparer de tout le dispositif préparatoire de l'élection à l'ANC, avec pour finali-té stratégique de prendre en otage l'édification des institutions étatiques».