Fête du Trône 2006

L'année 2008 et ses défis

30 Décembre 2007 À 15:32

L'année 2007 s'achève sur une note dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle inspire l'amertume. Les guerres un peu partout, les conflits latents mobilisant diplomatie et moyens de persuasion, les crises sociales, les effets contestés d'une mondialisation rampante, les ravages sur l'environnement du réchauffement du climat, les pandémies - notamment le sida, et ce phénomène dont l'ampleur n'a d'égale quel'incompréhensible extension : le terrorisme! Sur tous ces paramètres, l'année 2007 n'a eu aucune prise.

Quand bien même, elle se serait illustrée également par l'espérance, elle demeure marquée du sceau de l'incapacité des Etats à juguler globalement une telle tendance lourde. Nous voici donc à quelques heures à la fois de l'année 2007 et à l'aube de celle de 2008. Placés entre deux angoisses, celle de l'année écoulée et celle d'un devenir que personne, quelle que soit sa force, ne saurait prédire.

Il faut espérer que la raison gagnera davantage les coeurs et prévalera pour que l'humanité change à la fois de nature et de méthode. Il faut lui souhaiter un sursaut pour éviter que le chaos ne déferle et que les problématiques globales, qui intéressent les hommes et les femmes de par le monde, soient prises à bras-le-corps avec détermination et une vision réaliste. L'année qui commence demain sera marquée par un changement à terme de président aux Etats-Unis, première puissance mondiale qui assume malgré elle le lourd fardeau de la sécurité collective et de la paix mais qui reste, paradoxalement, dans l'oeil du cyclone.

L'année 2008, pour ce qui nous concerne immédiatement, c'est aussi bientôt le cours des négociations sur le plan d'autonomie au Sahara que notre pays propose et défend. Comment ne pas espérer là aussi que la raison prévalera et qu'en fin de compte, polisario et Algérie se résoudront à comprendre la dimension novatrice d'un tel projet, fondateur de la paix et de la démocratie. L'année 2008 pourrait être, également, l'année de la relance du Maghreb, parce qu'il s'agit ici d'un impératif majeur, consubstantiel à la stabilité et à la prospérité de la région.

Pour ce qui est de l'Afrique, il faut espérer aussi que les guerres civiles, cauchemar des peuples, que les conflits latents qui sévissent comme des bombes à retardement et, enfin, la pauvreté puissent être jugulés, de manière à éviter aux peuples les drames et les déchirements connus par un passé récent. La paix au Moyen-Orient repose, bien évidemment, sur une solution simple mais pas toujours aussi évidente : la réconciliation entre Israël et la Palestine et, dans ce même mouvement, la création d'un Etat palestinien indépendant que Georges Bush promet de faire émerger avant son départ de la Maison Blanche. Sans oublier, ce qui n'est pas automatique, la normalisation en Irak, transformé en fournaise et en véritable charnier alors qu'il était l'un des plus grands pays, la civilisation admirable qui a donné au monde des règles de vie et de culture.

Le désir d'accéder à l'industrie nucléaire fait tourner la tête à beaucoup et l'ancien monde, caractérisé par l'existence d'un Club nucléaire (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France et Chine) a cédé la place à de petites puissances du même ordre qui ne manqueront pas de mettre à mal la politique internationale.
Nous voici au seuil de l'année nouvelle. Nous voici encore interpellés : la paix, la prospérité, la coexistence entre les peuples, la tolérance et l'acceptation de la Différence et, ce faisant, de l'Autre peuvent-elles être notre nouvelle culture ?
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