Naissance de SAR Lalla Khadija

Frénésie des achats pendant le ramadan

Toutes les bourses se délient pour faire plaisir aux papilles

01 Octobre 2007 À 15:19

Ramadan est synonyme d'abstinence le jour et de gloutonneries exaltées dès la tombée de la nuit. A nul autre pareil, il rythme nos habitudes et nos pulsions carnivores.
Comme toutes les autres années, les plaisirs du ventre et des yeux se conjuguent pour composer un mélange détonnant où les appétits s'aiguisent avant de donner libre cours aux instincts culinaires et gastronomiques une fois la table placée.

Cependant avant de songer à mettre la table, il importe de s'assurer que tous les ingrédients y figurent. C'est que le repas du « Ftour » ne saurait souffrir de manquements. Au diable l'avarice et les avaricieux ! Tous les consommateurs, en fonction de leurs moyens, n'hésitent pas à délier les cordons de la bourse.

Et Dieu sait si elle est rudement malmenée durant ce mois où l'estomac ne peut qu'ingurgiter les mets les plus divers et les plus raffinés. Et même si le mois sacré est apparu presque au même moment que la rentrée scolaire, une frénésie s'est emparée des consommateurs durant ce Ramadan 1428. Ainsi, la foule se masse à l'intérieur comme aux environs des marchés de la ville (Allal Kasmi et Lalla Zahra).

Au port comme au marché central (européen), le poisson se vend très cher qu'il soit frais ou congelé. Tout le monde se côtoie, se bouscule, s'111pelle dans un brouhaha indescriptible. Les commerçants s'en donnent à cœur de joie. Les premiers exaltés « reniflent » la recette des grands jours, les seconds, affamés ne se préoccupent guère des prix. A dire, ils déboursent sans compter. D'111minables files ménagères, côtoyant des cadres, se font, se défont et se refont à 111valles réguliers.

Avec une précision de métronome, les vendeurs s'évertuent à contenter tout le monde avec une rapidité et une dextérité hors du commun : « Un kilo de dattes, madame ? Cela fait 36 dirhams, et vous monsieur, 2 kilos ?». Partout des transactions se font publiquement et rapidement. La situation s'aggrave avec l'heure de sortie des bureaux, tout le monde converge vers l'épicentre des marchés. Certains curieux font le voyage dans l'unique but de passer le temps, les autres parfois en couple tentent de se frayer un chemin au milieu de la foule.

Des nuées de gosses, vraisemblablement désoeuvrés «contrôlent» tous les accès en fournissant les nécessaires sachets en plastique. Au milieu de la fourmilière, les étalages de fruits sont les plus sollicités. Littéralement assaillis par les plus frugivores, ils se vident à une cadence infernale. La faveur des plus endurcis intéresse les bananes très accessibles.

Les dattes ont également la cote malgré le prix dissuasif, voire prohibitif. Les fromages sont également très sollicités. Une fois encore, le produit 110nal se trouve désavantagé. Les différents fromages importés se démarquent nettement du reste du peloton. Le pain, cuit à souhait, donne des envies criminelles d'outrepasser le jeûne.

A mesure que les minutes s'égrènent, la fringale prend possession des estomacs les plus endurcis. Toutefois, cette profusion de produits ne doit pas faire oublier les moins nantis. Généreux, les Marocains le sont. Des élans spontanés de cœur se sont formés à travers toute la ville d'El Jadida.

Empreints d'une chaleur à nulle autre pareille, ils font vibrer l'intelligence du cœur et la luminosité des esprits. Autour d'une table conviviale grâce aux contributions de plus de 10 «restos de cœur», des milliers de personnes oublient l'espace d'un soir, les tristes alias de la vie pour profiter, dans un espace familial, des plaisirs
gustatifs.

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Les Jdidis friands de poissons

C'est vrai que les Jdidis consomment du poisson à longueur d'année, mais pendant le ramadan, ils en deviennent trop friands. Pour le « ftour », ils s'offrent soit un plat succulent de friture de poissons tout à fait frais, soit le fameux « tagine de sighaghe (congre) », l'une des des spécialités préférées des Jdidis. Ainsi les étalages de poissonneries deviennent de plus en plus riches et variés pendant le mois sacré du ramadan. Ils sont situés un peu partout à El Jadida.

On peut s'approvisionner en toutes sortes de poisson au marché Allal El Kasmi, quartier Sfaa, quartier Saâda, souk Bir Brahim, Dar El Bacha, quartier El Mouilha, marché central (européen), mais surtout au port de Mazagan.

On y trouve : pageot, sole, rouget, merlan, loup, dorade, colin, calamar, lotte, raie, bonite, anguille, murène, congre …
Les prix varient entre 30 et 100 DH le kg. Quant aux sardines, elles peuvent être livrées à domicile par les vendeurs ambulants à un prix allant de 8 à 12 DH le kg au lieu du prix habituel 4-5 DH le kg.
Sur la route côtière menant à Moulay Abdellah, Jorf Lasfar, Oualidia et Safi, on peut acheter du poisson frais.

Bien sûr, il y a toutes les gammes de poissons, mais il y a aussi les crustacés dont les crevettes royales ou les langoustes qui sont vendues en général à 400 DH et plus.
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