Le Parti travailliste joue la carte de la proximité

Placé sous le thème « La participation politique et le développement social : un choix stratégique pour le projet d'une démocratie modernisée », le Parti travailliste marocain a tenu le 13 mai dernier son congrès régional à Safi.
Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de l'agenda du parti en préparation des échéances électorales de septembre prochain, a connu l'intervention de la jeunesse du Parti et de son secteur féministe.

Dans son discours lors de ces rencontres, le leader du jeune parti, Abdelkrim Benatik, a insisté sur l'importance de la présence sur le terrain et l'adhésion au quotidien dans toute action politique. Par ailleurs, il a mis l'accent sur le fait que le Parti prône des idéaux nationaux. Il a en outre souligné qu'il œuvre à redonner la confiance des citoyens dans l'action politique et à mettre fin aux pratiques et aux irrégularités qui génèrent la démission de la jeunesse de la vie politique.

Contacté, M. Benatik a affirmé que « l'approche de proximité s'inscrit dans un processus de crédibilisation de la vie politique dans notre pays.

Il ne s'agit pas de faire de beaux discours. L'idée est de montrer l'efficacité de l'action politique sur le terrain et de faire adhérer le plus grand nombre dans ce processus de démocratisation afin de couper avec les pratiques du passé. » En tant que petit parti, cette formation politique multiplie les rencontres pour se construire une popularité. A ce propos, Benatik estime que son parti est « porteur d'une mission. Celle de faire participer les Marocains à la construction d'une vie politique démocratique et saine.

L'idée est de rapprocher la classe politique de son électorat. L'approche participative est une bonne manière de réconcilier les citoyens avec les urnes. D'ailleurs la crédibilité de la vie politique passe par la transparence des élections. Pour l'heure notre formation est contre tout pronostic. Il faut d'abord que les Marocains puissent croire au processus de démocratisation.

Les résultats des prochaines élections n'ont à ce propos qu'une importance secondaire.»
Concernant la question du Sahara marocain, Benatik considère que «le projet d'autonomie est une solution viable, à condition que l'Algérie laisse la place à des négociations directes entre le Maroc et le "front polisario", afin d'aboutir à des accords concertés eu égard aux efforts considérables fournis par notre pays afin d'outrepasser une crise qui dure depuis plus de trente ans.»
Le Parti travailliste en définitive, et malgré sa taille réduite, fait preuve de beaucoup de dynamisme et de présence sur le terrain.

Cependant, il y a lieu de penser que son approche très médiatique de l'action politique ne soit pas suffisante pour lui donner un positionnement intéressant, surtout lorsqu'on sait que ses programmes ne diffèrent pas beaucoup de ceux des partis qui se définissent de la gauche.