Coup d'envoi de la campagne dans les La campagne électorale pour les législatives du 25 janvier a démarré mardi dans des territoires palestiniens en proie à un chaos sécuritaire qui a suscité des appels au report du scrutin.
03 Janvier 2006
À 15:45
Les principaux groupes politiques et les candidats les plus en vue devaient organiser des rassemblements pour marquer le coup d'envoi d'une campagne qui devrait être dominée par la rivalité entre le Fatah, parti au pouvoir de l'Autorité palestinienne depuis une décennie, et le mouvement radical Hamas, qui participera aux élections pour la première fois.
Le Fatah, qui a mis de côté ses divergences pour présenter une liste unique aux élections, lancera sa campagne lors d'un rassemblement prévu dans la matinée au pied de la tombe de son fondateur et chef historique, Yasser Arafat, dans la cour de la Mouqataa, le QG de l'Autorité palestinienne à Ramallah.
Le directeur de campagne du Fatah, le vice-Premier ministre Nabil Chaath, donnera ensuite une conférence de presse. Quant au Hamas, il donnera le coup d'envoi de sa campagne dans son bastion de Gaza, Ismaël Hanniyeh, tête de liste, devrait haranguer les sympathisants du mouvement devant la maison de son fondateur, Ahmad Yassine, assassiné par Israkl en 2004.
D'autres candidats, comme l'indépendante Hanane Achrawi lancera symboliquement sa campagne à Jérusalem-est, au risque de se heurter aux forces de l'ordre israéliennes qui interdisent aux candidats aux élections palestiniennes de faire campagne dans la partie arabe de Jérusalem, occupée et annexée par Israël. Le leader palestinien Mahmoud Abbas a averti lundi qu'il suspendrait les élections législatives si les Palestiniens de Jérusalem n'étaient pas autorisés par Israkl à y participer. Israël n'a en effet toujours pas fait connaître sa position définitive sur cette question sensible. Lundi, la police israélienne a dispersé une réunion électorale du Fatah à Jérusalem-est, considérant sa tenue «illégale».
Quelque 412 candidats sont en lice pour les élections dans les 16 circonscriptions que comptent la Cisjordanie et la bande de Gaza, ainsi que 314 autres figurant sur onze listes qui disputeront le scrutin au niveau national. Les rues des principales villes de Cisjordanie et de la bande de Gaza étaient tapissées mardi des portraits de candidats et d'affiches vantant les mérites des différentes listes. A Gaza, les banderoles électorales du Hamas étaient les plus nombreuses, insistant sur le credo «anti-corruption» du mouvement et son rôle au sein de la «résistance» contre l'occupation israélienne. Les différentes listes et de nombreux candidats, ont également fait publier des encarts dans les journaux palestiniens. «Le Fatah est le protecteur de notre projet national», peut-on lire à côté d'une photo d'Arafat, la mosquée al-Aqsa de Jérusalem en arrière-plan, dans un encart publié par le Fatah dans le quotidien Al-Quds. Baptisée la «Troisième Voie», la liste de Mme Achrawi, conduite par le ministre sortant des Finances Salam Fayyad a choisi le slogan «liberté pour la patrie, dignité pour le citoyen». «La Troisième Voie est le premier choix», clame l'annonce.
La campagne s'est ouverte quelques heures après la mort de trois activistes du Jihad islamique, dont un responsable militaire, dans une «opération de liquidation» aérienne israélien dans la bande de Gaza. Le groupe radical palestinien, qui ne participe pas aux élections, a menacé de venger leur mort.
Mardi matin, une dizaine de roquettes ont été tirées vers Israkl à partir de la bande de Gaza, sans faire de dommage ni de blessé, a annoncé un porte-parole militaire. Pour surveiller le déroulement de la campagne, une trentaine d'observateurs de l'Union européenne se sont déployés lundi dans les principales villes de Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Ils ont reçu «de strictes consignes de sécurité» de crainte notamment d'être enlevés, le rapt d'étrangers étant devenu monnaie courante ces dernières semaines dans la bande de Gaza.