LE MATIN
10 Octobre 2006
À 17:20
Trois candidats se sont présentés. Alors que l'on s'attendait à un triomphe, de Mustapha Ramid qui se prévalait d'une popularité sans égale, c'est Lahbib Choubani qui rafle les faveurs de ses collègues en remportant 19 voix lors du vote préalable. Ramid l'a talonné avec 16 voix alors que Abdallah Baha, préféré de la direction du parti, n'a eu que 13 votes.
Ce résultat est important parce que c'est la première fois où Mustapha Ramid mord la poussière lors d'un vote interne. L'homme a un statut à part au sein du PJD. Ayant pendant longtemps joué au harangueur de foule, il a fini par acquérir une aura qui dépasse celle de tous les autres membres du secrétariat général.
Fort de cette « légitimité» de base, il a multiplié les sorties médiatiques et les déclarations provocatrices, court-circuitant les positions officielles du parti qui, jusqu'à un passé récent, s'en accommodait. Il a fallu après les attentats du 16 mai que l'Etat rappelle le PJD à l'ordre. La direction du parti décide alors d'écarter Ramid de la présidence du groupe. Celui-ci n'en revient pas et accuse ses amis politiques de l'avoir lâché.
Commence alors, une guéguerre entre Ramid et le secrétariat général qui va durer pendant plus d'une année. En 2005, une tentative de réconciliation a lieu. Le PJD choisit Ramid pour présider la commission de la Justice au sein de la Chambre des représentants. Mais le député frondeur qui continue de bouder les réunions du parti tout en décochant des flèches empoisonnées vers la direction du PJD. Finalement, avec la désignation de Lahbib Choubani à la tête du groupe parlementaire, un épisode s'est fermé. Mustapha Ramid n'est plus le député préféré de ses collègues.