Le courant passe avec l'Afrique

Pour le cas du Maroc, avec sa position stratégique entre l'Europe et l'Afrique, les possibilités de l'interconnexion énergétique régionale sont multiples et les avantages aussi.

Pour mettre à profit cet important potentiel, le Royaume s'est déjà engagé dans une coopération avec ses voisins, aussi bien du Nord que du Sud, pour asseoir une intégration régionale dans le domaine de l'énergie. Mais, paradoxalement, ce partenariat semble être orienté plutôt vers le Nord, au moment même où le slogan de la coopération Sud-Sud revient dans toutes les bouches.

Cette réalité a encore été mise en évidence lors du premier forum sur le secteur électrique en Afrique du nord, centrale et de l'ouest, organisé à Marrakech les 5 et 6 juillet et qui a réuni près de 450 participants parmi les représentants gouvernementaux, investisseurs, opérateurs, équipementiers, financiers et consultants.


Pour dépasser ce manque de coopération dans le domaine de l'énergie au niveau africain, le ministre de l'énergie et des mines, Mohammed Boutaleb, a appelé, à cette occasion, à la création d'un comité de réflexion sur des projets d'interconnexion des réseaux électriques et gaziers des pays d'Afrique du nord, centrale et de l'ouest.
"La concrétisation de tels projets aura sans nul doute des retombées positives sur les économies des pays de la région", a-t-il insisté.

Cette coopération est d'autant plus souhaitable que le continent africain dispose de près de 9% des réserves mondiales connues de pétrole et de gaz et que les ressources "qui restent à découvrir" sont sous-exploitées, déplore le ministre.

Surtout que, ajoute-t-il, "le continent est confronté à des problèmes de déficit en matière d'accès à l'énergie et de prépondérance des énergies non commerciales". Ce qui pose avec acuité le problème de l'investissement. En effet, selon M. Boutaleb, les besoins en investissement dans le domaine électrique en Afrique sont "considérables" pour pouvoir, au cours des prochaines années, alimenter plusieurs millions de nouveaux abonnés et satisfaire la demande croissante des secteurs industriels.

Ces besoins sont donc autant d'opportunités d'investissement, comme c'est le cas pour le Maroc. «Ces opportunités se reflètent à travers la maturité et la croissance du secteur électrique national, l'existence d'infrastructures de transit énergétique importantes et la longue expérience du Maroc dans les échanges électriques régionaux», selon le directeur général de l'Office national de l'électricité (ONE), Younès Maamar, qui a également pris part à cette rencontre.

En effet, le Royaume, qui est un pays de transit énergétique depuis 1997, s'est engagé dans le grand projet d'intégration énergétique euro-méditerranéenne et dans lequel il constitue avec l'Espagne un couple de référence.
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Repositionnement de l'ONE

Selon Younès Maamar, l'ONE œuvre pour le développement des échanges électriques régionaux, par le renforcement du réseau de transport électrique, y compris vers l'Afrique de l'Ouest, la création d'une salle de marchés au sein de l'Office et la promotion de l'investissement dans la production de l'énergie destinée à l'export.

Ainsi, précise-t-il, l'on a créé ONE International, qui «entend se positionner comme partenaire de référence dans le secteur énergétique à l'échelle africaine et régionale». Cette orientation se base notamment, explique-t-il, sur la mise en place des contrats commerciaux (Enchanged management contrat, production en concession ou prise de participation dans des schémas de privatisation).

Par ailleurs, dans le cadre de son partenariat avec les pays africains, l'ONE a signé le 4 juillet avec la société nigérienne d'électricité deux conventions portant sur les domaines du système d'information, de la formation et de la gestion des RH.

Par ailleurs, l'ONE organisera du 23 au 25 janvier 2008 à Marrakech une conférence internationale sur l'électrification rurale, sur le thème «Electrification et développement». Cette rencontre devra attirer près de 300 participants, en provenance d'une trentaine de pays.