«Au-delà des équipements en PC, c'est le contenu qui m'interpelle»
La démocratisation de l'ordinateur marocain passera tout d'abord par le Projet Génie Education. Objectif : équiper 8.600 établissements scolaires.
>La société PC Tech vient de remporter un lot sur la première tranche de ce marché qui porte sur l'équipe
LE MATIN
22 Juillet 2006
À 01:00
Le Matin éco. : PC Tech vient d'être attributaire d'un lot sur la première tranche du marché se rapportant au projet Génie Education. Quels sont les moyens humains et techniques qui vous ont permis d'y parvenir?
Youssef Senhaji : En termes de moyens, la société PC Tech compte aujourd'hui 58 personnes permanentes. Deux directeurs de projets ont été recrutés spécialement pour la réalisation de ce marché. Le premier est déjà opérationnel et le second vient d'être embauché.
80 autres profils notamment de techniciens et d'ingénieurs vont rejoindre les équipes de la société à plein temps. Cet effectif ne comprend pas le personnel de l'unité industrielle. Pour le volet déploiement, formation et mise en service des salles multimédias, nous avons entrepris toutes les mesures nécessaires pour une bonne exécution.
A titre d'exemple, le déploiement a nécessité un découpage géographique qui a été mis en place par le biais de contrats de maintenance établis avec des partenaires régionaux. De plus, l'offre que nous avons proposée a été effectuée en partenariat avec une grande société spécialisée basée en Moyen-Orient. Notre partenariat avec cette entreprise se justifie pour assurer la logistique d'un marché aussi important. Parmi ses références, cet opérateur a livré 46.000 ordinateurs pour le compte du ministère de l'Education libyen. Sur le marché égyptien, ce sont pas moins de 26.000 ordinateurs que cette société a pu livrer pour le compte du même ministère.
Ce vaste projet constitue un levier pour l'évolution du marché des ordinateurs au Maroc. Selon vous, quel sera l'impact à court et moyen termes sur ce domaine justement?
Le projet Génie représente une partie d'un ensemble de chantiers qui ont trait au développement des nouvelles technologies au sein de l'Administration marocaine. A l'heure actuelle, nous aurons un nombre important d'élèves qui utiliseront des ordinateurs Msys.
Le second impact de cette opération est attendu au niveau de la population des enseignants. Estimée à quelque 300.000 personnes, celle-ci bénéficiera à l'accès à l'ordinateur du même tarif. Cette décision a d'ailleurs été prise au niveau de la Fondation Mohammed VI. Elle vise l'élargissement de la base des utilisateurs d'ordinateurs. Au-delà c'est le développement du contenu qui m'interpelle.
Car c'est le plus important et il représente un impact de taille. Concernant le projet e-gov, la plate-forme qu'il engage me semble très importante car elle se situe entre les ministères. Là aussi, c'est le système d'informations qui me semble l'enjeu crucial pour la bonne marche d'un tel processus.
D'une manière plus globale, le contenu et son suivi sont déterminants dans la réussite de tout projet de ce type.
Quelles seront alors les exigences auxquelles seront confrontés les principaux opérateurs du secteur ?
La principale exigence me paraît être la qualité et le service après-vente. Car le client marocain n'est plus aussi naïf. Il est même plus difficile à convaincre qu'avant.
Autre exigence, celle d'un prix compétitif. Auparavant et je dirais jusqu'en 2002, les opérateurs engrangeaient des marges importantes. Aujourd'hui, PC Tech veut faire bénéficier les utilisateurs des subventions accordées par le gouvernement et des efforts marketing déployés pour la démocratisation de l'ordinateur marocain.
PC Tech a justement entamé, dans ce sens, les changements qui s'imposent et qui se sont traduits, entre autres, par une nouvelle organisation, un nouveau président…Pouvez-vous nous citer les principaux chantiers que vous êtes en train de lancer aujourd'hui ?
C'est une organisation qui a été préparée depuis plusieurs mois. Elle se justifie par le fait que PC Tech s'est positionnée sur des créneaux bien précis. Nous sommes plus un intégrateur de solutions et prestataire de services à haute valeur ajoutée qu'un simple distributeur. Nous avons opté, en fait, pour ce changement d'orientation depuis plus d'une année.
Cette organisation vise à accompagner les principaux marchés sur lesquels nous sommes actifs. Parmi les plus importants, celui de la Conservation foncière et du Cadastre. Nous offrons, à cet effet, une solution complète comprenant le PC, le serveur et les solutions de sauvegarde. La mise en marche de notre usine justifie amplement une nouvelle organisation. Nous attendions, en fait, un vaste projet pour la rendre opérationnelle compte tenu de ses capacités de production estimées en moyenne à 400 ordinateurs par jour testés.
Nous sommes également en pleine prospection sur le marché de l'Afrique. Pour l'heure, trois demandes concrètes en ont déjà découlé. L'une d'entres elles concerne l'installation d'une usine sur ce continent. Notre prestation ira jusqu'à l'accompagnement de 9 mois après la mise en marche de l'usine, ce qui a représenté un point fort dans notre proposition.
Le débat du logiciel libre a démarré au Maroc depuis à peine quelques années. Certains sont contre, d'autres pour… Pouvons-nous connaître votre position sur ce point précisément ?
En tant que PC Tech, nous sommes fournisseurs de Hardware et nous livrons pour les deux sans préférence. D'ailleurs tous les constructeurs adoptent, je pense, cette position. Au client de faire son choix.