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Bush accueille prudemment le plan israélien de retrait unilatéral de Cisjordanie

24 Mai 2006 À 15:48

George Bush, qui recevait mardi le Premier ministre israélien Ehud Olmert, a accueilli avec prudence les propositions «audacieuses» de son hôte sur la Cisjordanie qui, a-t-il dit, «pourraient constituer une étape importante vers la paix».
Le plan Olmert prévoit l'évacuation de dizaines de colonies isolées, le renforcement des implantations les plus importantes et la fixation par Israël des frontières définitives avec la Cisjordanie d'ici 2010 si les négociations avec les Palestiniens ne reprennent pas entre-temps.

«Si tout accord définitif ne peut être obtenu que sur la base de changements mutuellement acceptés (....), les idées du Premier ministre pourraient être une étape importante vers la paix que nous soutenons», a dit le Président des Etats-Unis lors d'une conférence de presse commune avec Olmert.

Mais, a-t-il ajouté, «je crois que le Premier ministre Olmert convient qu'un accord définitif négocié sert au mieux les Israéliens, les Palestiniens et la cause de la paix».
Arrivé dimanche à Washington, Olmert effectuait sa première visite officielle aux Etats-Unis en tant que chef du gouvernement.

Il a indiqué lors de la conférence de presse qu'il rencontrerait «dans un proche avenir» le Président palestinien Mahmoud Abbas, dont le Fatah a cédé la place au gouvernement au Hamas, grand vainqueur des législatives du 25 janvier dernier.

«Nous espérons qu'il (Abbas) aura le pouvoir de promouvoir les conditions nécessaires à des négociations entre nous et les Palestiniens. Quand cela adviendra-t-il ? Le plus tôt sera le mieux», a dit Olmert.

Interrogé par Reuters en Cisjordanie, Saëb Erekat, chef des négociateurs palestiniens, a assuré que «Le Président Abbas est absolument prêt à entamer des négociations sur le statut définitif, pour appliquer la feuille de route (vers la paix)».
Le plan de «convergence» du Premier ministre israélien pour la Cisjordanie a suscité la colère dans les pays arabes et l'inquiétude du côté des Européens, qui redoutent qu'il ne ruine tout espoir de négociations ultérieures pour aboutir à la création d'un Etat palestinien aux côtés d'un Etat juif.

«Nous souhaitons nous assurer qu'il (Olmert) entame des discussions sérieuses avec son homologue palestinien», avait déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow, avant le début de la rencontre, ajoutant qu'Abbas était un «interlocuteur logique».

Olmert, tout en acceptant de rencontrer le Président de l'Autorité palestinienne, estime que celui-ci est actuellement «impuissant» à s'exprimer au nom des Palestiniens.
«Il est impuissant. Il est désarmé. Il est même incapable de faire cesser ne serait-ce que les actes terroristes perpétrés entre Palestiniens», a-t-il déclaré dimanche lors d'une interview sur CNN.

L'entretien de la Maison-Blanche a permis aux Etats-Unis et à Israël de réaffirmer que le Hamas devait renoncer à la violence, reconnaître Israël et accepter les accords conclus dans le cadre du processus d'Oslo s'il veut être traité en partenaire de négociations.
«J'ai garanti au Premier ministre que notre position est constante et forte: le Hamas doit changer», a dit Bush.

Avant l'entretien, on soulignait au sein de la délégation israélienne que personne ne s'attendait à ce que l'administration Bush entérine rapidement le plan Olmert pour la Cisjordanie.

L'objectif, à long terme, est de «convaincre les Etats-Unis que nous avons tout tenté et qu'il n'y a pas d'alternative, et nous devons opter pour le désengagement unilatéral», déclarait un responsable israélien.

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