Mahjoubi Aherdane présente ses toiles à Las Palmas

Le peintre Mahjoubi Aherdane a présenté, vendredi à Las Palmas, son exposition: «Retour vers le futur, Mémoire de la vie et des rêves», qui rassemble les oeuvres récentes et une sélection de la collection privée de l'artiste, très célèbre chez la classe culturelle et politique de l'Archipel canarien.
Lors d'une rencontre, initiée par la vice-ministre canarienne de la culture, Dulce Xerach Pérez Lopez, dans le cadre du programme «Culture de la rencontre.

Dialogues avec l'Afrique», Mahjoubi Aherdane a tenu à exprimer «ses vifs remerciements» pour le gouvernement régional pour l'avoir invité à exposer ses chefs d'œuvre aux Iles Canaries, confiant que l idée de l exposition en terre canarienne a germé lors de la visite qu'avait effectuée Mme Dulce au Maroc.
La responsable canarienne s'était dite, quand elle avait visité l'atelier de Aherdane à Rabat, «conquise» par la peinture de cet artiste universel, ce grand poète et grand politique.

La peinture s'est imposée à moi. C'était «spontané», a confié le peintre marocain. «Un jour, il y avait une exposition de peintres modernes à Rabat», se rappelle Mahjoubi Aherdane, «j'ai apporté alors mon dessin et puis un artiste roumain a demandé de me voir. Il m'a ensuite encouragé à continuer à dessiner», ajoute-t-il pour expliquer son parcours artistique, rappelant que sa première exposition avait eu lieu à Paris .

«La deuxième, qui avait été organisée à Londres, a été un grand succès ce qui m a poussé à me plonger dans la peinture», se remémore encore Mahjoubi Aherdane.

C'est une peinture authentique inspirée par la nature dans laquelle on vit et par des réminiscences du passé. C'est ma culture qui ressort, avoue-t-il.
Le célèbre critique d'art Antonio Zaya et Commissaire de cette exposition, qui sera inaugurée vendredi soir à la Galerie «Gabinete literario» à Las Palmas et qui fait suite à celle organisée l'été dernier à Santa Cruz de Tenerife, estime que cette manifestation se veut «un pont culturel africain entre le Maroc et l archipel canarien et un acte culturel d ouverture».

Elle vise à «raviver des dynamiques de diverses natures capables de surmonter les omissions et les oublis antérieurs», dit-il. L exposition de Mahjoubi Aherdane, souligne Zaya, entend ainsi contribuer au renouveau de cette relation culturelle et «s'inscrit dans la volonté de compréhension de notre affinité culturelle et identitaire».

Pour lui, la présence de l artiste marocain et de ses oeuvres est plus qu'«une simple opération, c est un événement profondément significatif et important».
Mahjoubi Aherdane, en plus d être un ''Grand poète et un peintre exceptionnel, est un politique né et surtout un personnage incontournable de la culture millénaire amazigh, comme l ont reconnu le grand poète, Leopold Sedar Senghor, le fameux critique Pierre Rouve et d autres écrivains africains et européens qui se sont intéressés à sa pensée et à son travail.

«Pour mieux comprendre et appréhender son oeuvre, il faut contempler la pensée de Mahjoubi Aherdane qui se fonde sur trois piliers: l'identité, la liberté et la Monarchie. Ce triangle symbolique et ancestral prend ses sources dans les traditions: la langue, la religion et l histoire», souligne Antonyo Zaya, qui classe les peintures métaphysiques de ce peintre surréaliste, parmi les oeuvres de peintres célèbres, tels que le Canarien Juan Ismaël, le poète et peintre belge Henri Michaux, ou encore le syncrétique cubain Wilfredo Lam.

Il y a quelques années, le poète algérien, Rachid Boujedra, a dans un article intitulé «la peinture : une recherche et un égarement», éclairé la peinture de Mahjoubi Aherdane, soulignant que «pour pénétrer dans le monde de ce peintre, il faut lui tourner autour d une manière particulière, parce que sa peinture représente un monde intérieur profond, un côté mystique que seul les poètes détectent».