La barbe ne fait pas l'imam…
>Fin de parcours pour un individu adultère, doublé de pédophile et d'escroc
LE MATIN
25 Mai 2007
À 16:24
L'histoire d'un individu ignoble qui vient d'être arrêté a de quoi laisser perplexe. Une série d'agissements de ce dernier lui a valu le statut d'hôte de la police judiciaire du district Al-Fida-Mers Sultan, qui a mis fin à son parcours sordide.
On appellera celui-ci Saleh. Vendeur ambulant, cet énergumène fait partie de ceux qui se laissent pousser une grosse barbe, se déguisent en Afghan sur le plan vestimentaire et se cachent derrière l'Islam pour inspirer confiance et sévir en douce.
L'Islam, ils n'en connaissent pas grand-chose en fait et ne représente qu'une vitrine qui cache bien des choses. Saleh, donc, vaquait à ses rondes autour des mosquées, principalement celles sises sur l'avenue 2 Mars à Casablanca. Sur la table montée sur deux roues qu'il poussait figuraient divers articles, notamment des livrets et cassettes audio traitant de l'Islam.
Il fréquentait régulièrement la mosquée Assalam dans le quartier «Polo». Au niveau de ce lieu de culte, une femme passait ses journées à mendier, implorant la bonté des fidèles qui venaient faire leur prière. Saâdia, du nom qu'on lui attribuera, était toujours accompagnée de son fils, alias Khalid, âgé de 6 ans.
A force de fréquenter les lieux, de se poster avec son étalage devant ladite mosquée, Saleh finit par faire connaissance de la dame.
De jour en jour, usant de courtoisie et de comportement empreint des valeurs de l'Islam, celui-ci apprendra que la bonne dame est sans domicile fixe.
La nuit tombée, en effet, Saâdia et son fils s'embusquent quelque part dans les alentours de la mosquée et passent la nuit dans un dénuement total.
Un beau jour, Saleh est venu avec une bonne nouvelle pour Saâdia. Celui-ci lui proposa de prendre en charge le loyer d'une chambre avec voisins, dans une maison à Derb Soltane, où elle pourra loger avec le petit Khalid. La bonne femme ne savait comment le remercier. Elle s'installa avec son enfant et tous deux commençaient à passer la nuit à l'abri, exercice auquel ils n'avaient pas goûté depuis fort longtemps. C'était en mai 2005. Saleh disposait d'une chambre dans la même baraque, à laquelle il ne venait que rarement.
Plusieurs mois sont passés et Saâdia ne fut jamais inquiétée par le propriétaire de la maison, signe que ce dernier touchait ses 500 DH de loyer à chaque échéance. L'homme et la femme se croisaient régulièrement. Le jour de l'Aïd Al-Adha de l'année suivante, Saleh rencontra Saâdia et lui fit une proposition étrange.
Ce dernier lui a tout bonnement proposé de se rendre chez elle, dans sa chambre. Peut-être que son bienfaiteur avait une surprise pour son enfant en ce jour de fête.
Une fois sur place, Saleh envoya le petit Khalid jouer dehors avec les enfants. C'est à ce moment qu'il fit sa proposition indécente à la femme. Saâdia ne savait plus à quel saint se vouer. Saleh lui mit davantage la pression, la menaçant de la mettre dehors si elle n'assouvissait pas ses désirs. Elle finit par céder. Au fil du temps, les rapports sexuels allaient devenir coutumiers pour ce couple singulier.
La mendiante et le barbu, ne peut-on s'empêcher de penser.
Le pire allait survenir quand Saâdia tomba enceinte. Saleh se montrait rassurant, promettant le mariage à «sa petite amie» qui était confiante en ce bon croyant. Le couple continuait à couler les jours le plus normalement du monde. Un beau jour, la femme accoucha d'une fillette, qui est âgée de 5 mois aujourd'hui. Toujours pas de mariage en vue, mais elle patientait.
Khalid, tout content de se retrouver avec une petite sœur sans comprendre de quoi il en retournait, passait plus ses journées avec Saleh qu'avec sa mère.
Le bonhomme raccompagnait l'enfant à Masjid Al-Houda où il le laissait apprendre le Coran. Un jour, de retour de ses cours coraniques, Khalid avait comme une sorte de traces rougeâtres sur le visage. Il a dû se disputer avec un autre môme, pensa sa mère. La chose se répétera plusieurs fois, sans éveiller les soupçons de Saâdia.
Il y a à peine quelques jours, Khalid est rentré à la maison avec des contusions sévères sur son petit visage.
Sa mère fut affolée, mais n'arrivera pas à tirer grand-chose de la bouche de l'enfant. Elle finira par emmener son fils à l'hôpital. Le toubib examinant l'enfant trouvera d'autres traces de violences sur le corps du petit, jusqu'à découvrir le pire. Khalid était victime de
violences sexuelles.
«C'est Saleh qui me fait ça…», répondra le petit, la peur au ventre. Un effroi inhérent aux menaces proférées par Saleh contre lui, au cas où il dira un mot à qui que ce soit.
L'enfant supportait les sévices sexuels dont il était victime de la part de cet ignoble criminel sans foi, car il avait un avant-goût de ce qu'il risquait.
Il était souvent battu avant d'être violé lorsqu'il osait opposer une quelconque résistance.
La police s'en est mêlée suite à la plainte appuyée par le certificat médical délivré par l'hôpital.
Saleh nia tout en bloc. L'intervention d'un témoin, qui a vu à maintes reprises l'enfant se tordre de douleur en sortant de la chambre de Saleh, allait pousser ce dernier à revoir ses déclarations.
La pression des enquêteurs fera le reste. Saleh a reconnu tout ce qui lui a été reproché, à l'exception de la fillette, dont il doute en être le père.
Il vient d'entamer une nouvelle aventure, celle d'un homme à l'ombre pour un bon bout de temps.
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Le «sexolâtre» menteur
Saleh le barbu est un énergumène qui suscite beaucoup de curiosité. Cet individu est marié, mais il n'a pas d'enfants, à part la petite née de sa relation illégale. Chose qu'il a niée tout en reconnaissant avoir eu des rapports sexuels avec Saâdia des mois durant. Mais cela n'est pas le plus abject de ses crimes. Les viols à répétition du petit Khalid escamotent le reste de ses forfaits. Il a ainsi hérité d'un chef d'accusation à la hauteur de l'avilissement qui le caractérise : pédophilie, viol sur mineur et adultère, entre autres.
Et pour la petite histoire, il n'avait jamais mis la main à la poche pour venir en aide à la bonne femme.
En effet, il avait convaincu les fidèles qui fréquentent la mosquée Assalam de l'indigence de Saâdia.
Certains mécènes l'avaient engagé à lui trouver une petite maison, dont ils financeront le loyer. Avec la somme que ces derniers lui remettaient à chaque fin de mois, il payait le loyer de Saâdia, le sien dans la même baraque, et le reste passait à sa poche. L'habit ne fait pas le moine, dit-on.