L'humain au centre de l'action future

Concert Ravenna ce soir à Meknès sur la place Lahdim rénovée

Sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI et du Président de la République italienne, Giorgio Napolitano, le Festival Ravenna sera lancé ce soir à Meknès avec un grand concert de musique classique. Dirigé de bout en bout par le grand maestro Ricca

16 Juillet 2006 À 15:37

L'orchestre philharmonique qui se déploiera ce soir sous les remparts de la ville impériale, notamment à Bab al Mansour, est celui du "Maggio musicale Fiorentino”. Il est constitué notamment de Piero Monti, maître de chœur, Barbara Frittoli en soprano, Sonia Ganassi en mezzo-soprano et Ferruccio Furlanetto en basse.

Un orchestre international, un maestro universellement connu et respecté, une troupe de musiciens hors-pair et un moment de bonheur et de grâce pour la ville impériale, transformée depuis quelques mois, rénovée et assumant pleinement, comme l'a suggéré Riccardo Muti, son destin de "première ville impériale”. Il y a mieux, cependant : le Festival Ravenna constitue un moment privilégié pour mettre en exergue et renforcer l'amitié fraternelle entre le Maroc et l'Italie.

En témoigne l'organisation et la mise en œuvre du festival le plus prisé en Italie, entre le gouvernement italien représenté par Giorgio Napolitano et la wilaya de Meknès-Tafilalet.

Que le choix ait été porté sur la capitale ismaïlienne, berceau pendant longtemps de la dynastie alaouite, avant-poste aussi du Tafilalet, signifie que la culture n'a pas de limites dans l'espace et que plus ce dernier est profond, plus elle transcende les contingences et rapproche les peuples.
C'est la première manifestation culturelle d'envergure que l'Italie organise au Maroc.

Notre pays non seulement peut et doit s'en prévaloir, mais la région de Meknès devrait également revendiquer à la fois un tel privilège et se positionner à juste titre comme un sanctuaire de la culture et du patrimoine.
Elle a été choisie parce qu'elle incarne une continuité historique du Royaume et ses monuments, silencieux pendant des siècles, une manière de témoins à charge sur son ancrage dans la civilisation universelle.

La ville est devenue depuis quelques mois, comme on l'a dit, un chantier permanent. Sous l'impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI qui s'y rend de manière régulière, d'immenses travaux d'aménagement et de rénovation sont lancés et entrepris.

Elle se transforme et renoue avec son histoire, elle est aujourd'hui le miroir de la grande réforme urbaine, spatiale, environnementale, esthétique voire humaine. Cette grande " révolution" intra muros, n'a pas empêché non plus la ville de s'ouvrir aux apports culturels étrangers, aujourd'hui celui de l'Italie ouvrant de larges et nouvelles perspectives.

Riccardo Muti dirigera, ce soir, son orchestre avec une ferveur d'autant plus particulière qu'à l'ombre de Bab Al Mansour, c'est l'histoire qui se déploie toujours : cette passion commune qu'est la culture de la Méditerranée qui s'invite à Lahdim, sous les lumières et les sons, à un moment où les deux peuples, marocain et italien, cultivent une relation d'amitié exemplaire.

Le symbole grandiose de cette passion qui est aussi un partage, ce sont la musique immortalisée de Verdi, jouée par un grand maître, la ville de Meknès qui ne s'est jamais aussi mieux sentie jumelée de facto avec Florentina et la Toscana verdoyante, enfin les hommes de la Méditerranée que tous nous sommes et tous revendiquons au nom d'un idéal inaltérable, la paix et la fraternité.

On en mesurera ce soir la dimension universelle, on en mesurera également l'émotion partagée par les centaines de personnalités conviées à cette grande cérémonie, dont plus de 400 viendront en vol spécial sous l'égide du gouvernement italien et de Marco Tronchetti Provera, véritable mécène et soutien infatigable du festival.
Meknès sera ce soir une sorte d'Agora, tant la place Lahdim s'y prête et s'y conforme.

La culture et le dialogue interculturel sont à l'honneur et Riccardo Muti le maître d'œuvre, lui qui par sa musique a su réconcilier les cœurs entre autres à Sarajevo, dans ce Liban qui est aujourd'hui sous l'assaut de la folie meurtrière et ailleurs.

Hassan Aourid, wali de Meknès et infatigable défenseur de cet événement, n'a pas tort de souligner " qu'il n'est de devenir de l'humanité que par une interaction entre l'Orient et l'Occident…"
Copyright Groupe le Matin © 2025