Le président de BMCE Bank prend part au Forum économique international de Saint-Pétersbourg sur le développement >Quarante-huit heures à peine après qu'il ait été porté, à l'unanimité, à la présidence de l'Union des Banques du Maghreb, à l'occasi
LE MATIN
17 Juin 2007
À 13:32
Il a pris activement part, à Saint Pétersbourg, au XIe Forum économique international organisé sous la présidence de M. Vladimir Poutine du 8 au 10 juin et qui réunit le gotha de la finance mondiale, les présidents des banques, les chefs des grandes entreprises, les experts financiers et les représentants des institutions financières internationales.
Cette manifestation a coïncidé avec la célébration par le peuple de Russie de sa Fête nationale et a revêtu une dimension d'autant plus symbolique que le pays enregistre, à la grande surprise de tous, une croissance qui défie tous les pronostics.
La présence de Othman Benjelloun à la session de Saint-Pétersbourg - ville natale de Vladimir Poutine -, côtoyant les grandes figures de la finance mondiale, est aussi celle du Maroc à un moment où les problématiques de développement, de lutte contre la pauvreté, de mondialisation et de coopération avec les pays du Sud, dominent la réflexion des gouvernements, des Etats, des experts et des peuples.
La Russie a décidé, en effet, de relever le défi sur tous les plans. Elle a invité ainsi des personnalités triées sur le volet et s'est présentée sous le visage d'un Etat dont l'ambition affichée pour la modernisation de ses institutions économiques et financières n'a d'égale que son enracinement dans une longue histoire, celle de Saint-Pétersbourg offrant la vitrine d'une légende croisée : la tradition alliée à la modernité la plus aiguë.
L'ouverture du Forum économique de Saint-Pétersbourg sous des lumières scintillantes à l'image d'un cosmopolitisme que la Russie de Vladimir Poutine entend incarner, a donné lieu à un flot d'hommages. Celui de James D. Wolfensohn, ancien président de la Banque mondiale (World Bank) en constitue la vivante illustration : «Je voulais, dit-il, faire un compliment à la Russie en la séparant du G7 (au lieu du G8).
J'ai indiqué que la Russie a un rythme de croissance économique plus élevé que chacun des sept pays les plus industrialisés. La Russie a un rôle particulier, celui d'un pont entre les pays du G7 et l'Asie». Ce n'est pas seulement un hommage, mais un une profession de foi de celui qui a présidé aux destinées de la Banque mondiale et qui, plus d'une fois, fut interpellé par la situation économique de la Russie d'il y a dix et quinze ans…Les temps changent et les hommes aussi, le principe étant une inclinaison naturelle vers l'amélioration et la croissance que la Russie actuelle réalise tant bien que mal, sous les yeux approbateurs – voire admiratifs – d'un parterre de personnalités venues des quatre coins de la planète.
Soit quelque 6.000 invités dont 300 chefs d'entreprises, conviés à voir de visu les performances d'un pays connu pour avoir vécu dans l'autarcie jusqu'à il y a quinze ans, affichant à présent un taux de croissance insolent de plus de 7%, porté par la hausse des prix des hydrocarbures bien sûr, des matières premières mais offrant aux 142 millions de Russes un pouvoir d'achat et de consommation qui dépasse celui de l'Europe… C'est si vrai que sur la même lancée, John Lipsky, premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international estime que «depuis six ans, l'économie mondiale se développe à un rythme assez élevé et les perspectives pour 2008 se présentent sous de bons auspices.
Si notre prévision se réalise, ce sera la plus longue période de croissance stable depuis quarante ans». Et, ne dérogeant pas à la ligne prise lors du Forum de Saint-Pétersbourg, John Lipsky d'annoncer solennellement : «Les derniers résultats attestent que la Russie a tous les atouts nécessaires pour obtenir le succès économique et être à la tête de la croissance économique mondiale.
Si la croissance économique continue à ce rythme, son potentiel économique doublera et elle a toutes les chances de prendre la tête des efforts visant à rapprocher cet avenir heureux». Ce florilège d'hommages solennels, lâchés du haut de la tribune, a ses raisons d'être : l'opiniâtreté de l'économie russe, la nouvelle gestion des ressources naturelles - gaz et pétrole - la croissance de secteurs prioritaires, l'économie et, aujourd'hui, – comme un pain béni – la création d'un secteur financier moderne.
Sur fond d'une nouvelle réalité économique et politique, caractérisée par la flexibilité et le mouvement de capitaux et la «centralisation gérée» par l'Etat, les participants au forum de Saint-Pétersbourg découvrent une autre Russie à travers le prisme de la modernisation qui fait dire à un Dmitri Medvedev, premier vice-Premier ministre que le «Forum de Saint- Pétersbourg ne le cède en rien à celui de Davos, car il devient un terrain pour débattre de toutes les questions économiques sans exception qui existent entre la Russie et les autres pays». Et de rappeler, non sans une pointe de fierté, que les « contrats signés entre groupes privés ont porté sur 7,5 milliards de dollars et entre sociétés privées et organismes publics sur 6 milliards de dollars, tous ces marchés totalisant 13,5 milliards de dollars étant réalisés dans le cadre du Forum de Saint-Pétersbourg».
Vladimir Poutine, tout à sa placide satisfaction peut enchaîner, en effet, et dire que cette année «le gouvernement russe a adopté une loi dispensant d'impôts les dividendes rapportés par les investissements stratégiques tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Russie. Nous espérons que les groupes étrangers profiteront de cette facilité fiscale pour s'implanter en Russie».
Ce n'est pas un appel du pied convaincant et argumenté mais une exhortation véhémente qui donne une autre image de la Russie. Tant et si bien que le Maroc se réjouit, depuis longtemps, de la bonne perspective que la coopération ave la Russie lui offre. Les contacts que le président de BMCE Bank a noués à Saint- Pétersbourg, les entretiens qu'il a eus avec ses homologues russes et étrangers présents ouvrent à son groupe et, au-delà, à tout le Maroc de nouvelles perspectives.
BMCE Bank et la banque de développement la plus importante en Russie, Vnesheconombank, sont liées par un partenariat stratégique, suite à l'accord signé en septembre dernier par Othman Benjelloun et son homologue russe Vladimir Dmitriev sous la présidence de S.M. le Roi Mohammed VI et le président Vladimir Poutine.
Ce partenariat porte sur l'élargissement des politiques de crédits destinés à renforcer les échanges commerciaux, à développer des programmes de financement pour l'export et le Project Finance, bref à mieux asseoir la coopération économique, commerciale et financière entre les deux pays, le Maroc et la Russie, les secteurs privés des deux Etats et les diverses activités entre les deux peuples.
La visite officielle du président Vladimir Poutine au Maroc en septembre dernier, marquée par une série d'entretiens avec S.M. le Roi Mohammed VI, a conforté le cadre des échanges, devenu stratégique, multidimensionnel, ouvert à toutes les opportunités. Partenaire traditionnel de la Russie depuis les années cinquante - en dépit des différences de régimes -, le Maroc est aujourd'hui son incontournable voie de passage économique et financière pour l'Afrique et le monde arabe.
La présence de Othman Benjelloun au Forum de Saint-Pétersbourg, ville marquée du sceau de l'histoire, qui célèbre le 800e anniversaire de sa création, témoigne que le secteur privé marocain s'inspire plus que jamais des traditions et des valeurs d'ouverture, de perspicacité et de pragmatisme. C'est l'image fugace d'un idéalisme - mâtiné de patriotisme chevillé au corps - qui fait voyager le président du groupe BMCE Bank d'un continent à l'autre.