La Juventus favorite mais handicapée
08 Septembre 2006
À 16:17
La Juventus, reléguée en raison de son implication dans le scandale du Calcio, démarre samedi la 1re saison de son histoire dans une Série B (2e div. de football) qu'elle devrait en théorie dominer de la tête et des épaules mais que 17 points de pénalité vont sérieusement handicaper.
Albinoleffe, Crotone, Frosinone ou Spezia plutôt que l'AC Milan, l'Inter, la Fiorentina ou l'AS Rome : le quotidien du club turinois va changer ! A des lieues de San Siro ou du Stade Olympique de Rome, c'est sur des terrains inconnus ou presque que la Juve va devoir réaliser une saison parfaite pour, comme elle en a l'ambition, remonter immédiatement en Série A.
Sur le papier, la qualité de l'effectif piémontais ne laisse aucune chance aux adversaires, avec, notamment, trois champions du monde italiens (Buffon, Camoranesi, Del Piero), un ancien Ballon d'or (Nedved), un ancien meilleur buteur de Série A (Trezeguet) et plusieurs internationaux (Kovac, Bousmong...). Pour retrouver trace de vedettes internationales en Série B, il faut remonter à la saison 1993-94 avec l'Argentin Batistuta (Fiorentina) puis, plus loin, au début des années 80 avec le défenseur italien Baresi (AC Milan).
Mais, à moins que la Cour d'arbitrage du Comité national olympique (Coni) -dernier degré de juridiction sportive en Italie - ne réduise prochainement la sanction, les 17 points de pénalité infligés en sus de la relégation transforment l'échappée solitaire annoncée en sprint au coude à coude. Parmi les 21 adversaires à venir, Bologne, Genoa et, surtout, Naples avec ses 17.000 supporteurs abonnés, ont eux aussi quelques arguments à faire valoir pour l'accession parmi l'élite.
Pour être certaine de remonter en Série A, la Juve doit terminer à l'une des deux premières places (ensuite, selon le nombre de points, les équipes classées de la 3e à la 6e place peuvent disputer des barrages). Il faut récolter environ 80 points en 42 journées pour être sûr de terminer en tête. Aussi, pour la «Vieille Dame», c'est près de 100 points (sur 126 possibles) qu'il faudrait marquer pour être certain de ne passer qu'une seule saison en Série B. C'est dire l'ampleur de la tâche, et pourquoi, plus raisonnablement, l'équipe de Didier Deschamps, qui débute à Rimini (centre-est) ce samedi, peut viser une place de barragiste.
«Nous avons espéré jusqu'au dernier moment pouvoir jouer en Série A, reconnaît le milieu de la Juve, Cristiano Zanetti. Maintenant, il est temps de jouer et de tout faire pour retrouver au plus vite l'élite». «Il n'y pas de drame, a-t-il poursuivi. Nous avons travaillé dur et nous sommes plus que prêts. Même avec 17 points de pénalité, l'objectif, c'est toujours de gagner tous nos matches et de remonter au plus vite. C'est un sacré défi, mais nous pouvons le relever».
Encore plus qu'avant, la Juve sera très attendue partout - ce qui a déjà provoqué une ruée sur les billets de la rencontre à Rimini -, mais elle pourra aussi compter sur ses fidèles tifosi, disséminés dans toute la Péninsule. «La qualité du football pratiqué en Serie B n'est pas si différente de celle de la Série A, poursuit Zanetti. Cela doit juste être un peu plus agressif et physique». Le premier match, ce samedi, devrait donner le ton.