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La Slovaquie replace la France face à ses doutes

03 Mars 2006 À 16:11

La volonté affichée des Français de se rendre en Allemagne pour remporter la prochaine Coupe du monde de football a été mise à mal mercredi soir par leur défaite 2-1 contre la Slovaquie, au Stade de France.

Après leur qualification laborieuse pour le Mondial, les Bleus ont échoué, en match amical, face à une équipe qui n'a même pas réussi à arracher son billet pour l'Allemagne.

Ce revers est le premier de l'équipe de France sous l'ère Raymond Domenech. Après 17 rencontres sans défaite, le sélectionneur a immédiatement tenu à dédramatiser son premier échec à la tête des Bleus, qui intervient pourtant à un mauvais moment.

Le match contre la Slovaquie est en effet le seul que la France aura l'occasion de disputer en 2006 avant d'entrer dans la phase finale de sa préparation à la Coupe du monde. Raymond Domenech a certes reconnu n'être «pas content d'avoir perdu».

«Quand on fait le bilan des matches, on ne regarde pas le résultat sec, surtout lorsqu'il s'agit de matches amicaux», a-t-il toutefois rappelé.

A défaut de la victoire, le sélectionneur des Bleus s'est contenté de la manière.
Devant son public, la France a dominé l'essentiel de la rencontre face à une équipe regroupée en défense et attendant patiemment de placer des contres.

Son échec est avant tout celui de ses attaquants. David Trezeguet, Nicolas Anelka et Thierry Henry ont tour à tour soit manqué le cadre, soit buté sur le gardien slovaque. Ce dernier, Lubos Hajduch, ne s'est incliné que sur un pénalty de Sylvain Wiltord.

«Ce qui m'a plu, c'est cette animation offensive», a souligné Raymond Domenech. «On a eu des occasions à la pelle. On retrouve ce qu'on a voulu mettre en place.» Les Bleus ont disputé les deux mi-temps dans deux configurations distinctes - milieu à quatre derrière deux attaquants, puis deux ailiers en soutien d'une pointe - et se sont créés des occasions de but dans les deux cas.

«Les joueurs se sont bien adaptés», a ainsi jugé Domenech.
A l'image de leur sélectionneur ou de leur capitaine Zinedine Zidane, les Français croient d'autant plus fermement à leurs chances de sacre mondial en Allemagne qu'ils sont persuadés qu'une compétition comme la Coupe du monde se gagne autant par la volonté que par le talent.

Sur ce plan, «il y a quelque chose qui s'est passé ce (mercredi) soir», a assuré Raymond Domenech. «J'ai vu une équipe qui avait envie», a-t-il insisté. Ce désir de forger un groupe uni par une même volonté de victoire va toutefois rapidement se heurter au choix du gardien titulaire.

Ce débat a d'ores et déjà mis le Stade de France en émoi, puisqu'une partie du public a vigoureusement soutenu Fabien Barthez quand d'autres spectateurs sifflaient le Marseillais pour manifester leur préférence envers Grégory Coupet. «C'est pire que tout, c'est pire que la défaite», a réagi Domenech. «Je ne comprends pas qu'on ait aussi peu de mémoire», a-t-il déclaré.

Cette allusion à la Coupe du monde victorieuse de 1998 n'est probablement pas anodine. L'équipe d'Aimé Jacquet était elle aussi critiquée, le sélectionneur n'avait désigné qu'au dernier moment son gardien titulaire et nombre de ses choix étaient contestés.
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