La Suisse et l'Autriche veulent faire aussi bien que l'Allemagne
AFP
07 Juillet 2006
À 15:50
Pour l'Euro-2008 de football qu'ils accueilleront ensemble dans deux ans, l'Autriche et la Suisse veulent faire "au moins aussi bien" que le Mondial allemand, dont ils décortiquent déjà l'organisation.
"Nous voulons évidemment réussir un bel Euro. Notre objectif, c'est de faire au moins aussi bien que nos voisins allemands", affirme Christian Schmölzer, le directeur du comité d'organisation autrichien de l'Euro-2008 (7-29 juin). "C'est à nous de relever le défi de la prochaine compétition majeure : faire aussi bien", lui répond en écho le Suisse Martin Kallen, directeur général du prochain tournoi européen.
Quatre secteurs sont particulièrement examinés par le comité d'organisation austro-suisse : le logement et les infrastructures mis à la disposition des équipes participantes, l'organisation des rencontres, les activités connexes dans les villes-hôtes et les mesures de sécurité. "Ce qui se passe autour des stades, notamment les retransmissions sur écrans vidéo géants, prennent toujours davantage d'importance", estime M. Schmölzer. Pour lui, "ces retransmissions ont assuré le succès du Mondial".
Pas de nouvelles pelouses. "Nous ne pourrons pas rivaliser avec les stades allemands, tous magnifiques. Mais peut-être aurons-nous de meilleures pelouses", ajoute-t-il.
En Allemagne, de nombreux joueurs ont critiqué l'état des pelouses, trop sèches selon eux.
"Pour cette raison, il n'est pas prévu d'installer un nouveau gazon" juste avant la compétition dans les huit stades d'accueil (Vienne, Salzbourg, Innsbrück et Klagenfurt en Autriche, Berne, Bâle, Zürich et Genève en Suisse), affirme-t-il.
Pour la sécurité, Autrichiens et Suisses on retenu trois lignes-force, explique encore le responsable autrichien. "Communiquer pour prévenir les incidents violents, calmer le jeu s'ils sont sur le point de se produire et intervenir s'ils ont lieu".
Pour cela, la police autrichienne a envoyé en Allemagne 25 observateurs.
"Chez nos voisins, les forces de l'ordre ne sont pratiquement jamais intervenues parce qu'un travail énorme avait été fait en amont", indique Günther Marek, porte-parole du ministère autrichien de l'Intérieur.
"Pour créer cette ambiance de kermesse qui restera la marque du Mondial allemand, nous coopérons déjà avec les 'grandes' nations de football pour empêcher l'arrivée de fauteurs de troubles", poursuit M. Marek. "Avec l'Angleterre, cela fonctionne plutôt bien. Avec d'autres pays, un peu moins".
A Vienne, où seront joués sept matches de la compétition dont la finale, 1.300 policiers établiront un "cordon sanitaire" de 500 m autour du stade Ernst-Happel qu'aucun supporteur ne sera autorisé à franchir, a indiqué mercredi la ministre autrichienne de l'Intérieur, Lise Prokop.
Prévoir l'imprévu. "Nous nous inspirons des mesures de sécurité instaurées lors du Mondial et de l'Euro-2004 au Portugal. Quelque 150 personnes de mon ministère y travaillent", a-t-elle ajouté.
Pour l'Euro-2008, "la billetterie sera plus simple et moins tatillonne qu'en Allemagne même si, comme au Mondial, les tickets seront nominatifs", indique encore M. Schmölzer. "J'ai également noté que les Allemands ont affectés beaucoup de gens à l'accueil des supporteurs. Je ne suis pas convaincu que cela soit nécessaire".
Le président de la Fédération autrichienne de football (ÍFB), Friedrich Stickler, insiste pour que "les jeunes talents (du football autrichien) soient titulaires dans leurs clubs respectifs pour qu'ils puissent s'aguerrir" au cours des deux prochaines années. "Pour arriver en demi-finale, Klinsmann (l'entraîneur allemand) a sélectionné des joueurs qui étaient des inconnus il y a encore un ou deux ans", remarque-t-il.
Interrogé par l'agence APA sur le conseil qu'il souhaitait donner aux organisateurs autrichiens et suisses, 702 jours avant le coup d'envoi de l'Euro-2008, le coordinateur du Mondial, Heinz Palme, leur a enjoint de "retrousser leurs manches et de travailler". "Et de se dire que quelque chose d'imprévu risque toujours de se produire".