Les absents prestigieux du Mondial 2006
Victimes des choix du sélectionneur, indisponibles pour cause de blessures, ou tout simplement pas qualifiées, plusieurs vedettes de la planète football manqueront à l'appel lors du Mondial-2006 en Allemagne (9 juin - 9 juillet).
Le Français Raymond Domenech et le Néerlandais Marco Van Basten ont été les plus sévères dans l'élaboration de leurs listes des 23.
Le patron des Bleus a fait un pari audacieux en se passant de trois milieux de terrain d'expérience, Johan Micoud, Robert Pires et Ludovic Giuly.
Micoud, maître à jouer du Werder Brême, et Pires, finaliste de la Ligue des champions avec Arsenal, payent sans doute en partie les critiques adressées au sélectionneur.
Les 79 sélections de Pires, champion du monde et d'Europe en 1998 et 2000, et le vécu de Micoud en bleu (17 sélections, champion d'Europe en 2000), n'ont pas pesé très lourd dans la balance malgré la nécessité de soulager Zinédine Zidane.
Giuly, double champion d'Espagne et tout frais vainqueur de la Ligue des champions avec Barcelone, n'a, lui, pas réussi à convaincre Domenech et s'est fait doubler in extremis par le néophyte Franck Ribéry.
Au même titre que Nicolas Anelka, pourtant rappelé lors des trois derniers matches amicaux de la France avant la publication de la liste des 23 mais qui manquera une nouvelle Coupe du monde après celles de 1998 et 2002.
Aux Pays-Bas, la «purge» a été tout aussi radicale. Clarence Seedorf, jamais convoqué par Van Basten, Edgar Davids, Roy Makaay et Klas-Jan Huntelaar, meilleur buteur du Championnat néerlandais avec l'Ajax Amsterdam (33 buts), font les frais de la volonté de rajeunissement du technicien des Oranje.
Patrick Kluivert, attaquant le plus prolifique de l'histoire de la sélection batave (40 buts en 79 sélections), ne sera pas non plus de la partie pour cause de blessure à un genou.
Le même souci de renouvellement a sans doute motivé l'Argentin José Pekerman, qui n'a retenu ni le milieu de terrain Juan Sebastian Veron, ni les défenseurs Walter Samuel et Javier Zanetti, au profit de la génération championne du monde des 20 ans en 2005.
Pekerman a aussi voulu trancher dans le vif le conflit larvé opposant l'ombrageux Veron à Juan Pablo Sorin, promu au poste de capitaine.
Les absences du champion du monde en titre brésilien Roque Junior et de l'Espagnol Fernando Morientes ne constituent pas, en revanche, de réelles surprises.
Morientes a fini par être dépassé par la nouvelle vague des attaquants ibériques (Luis Garcia, Reyes, Torres). Le défenseur auriverde a, de son côté, perdu de son aura depuis le sacre de 2002, ballotté de clubs en clubs en l'espace de quatre ans (AC Milan, Leeds, Sienne, Bayer Leverkusen) et victime de blessures à répétition.
Les pépins physiques, notamment une entorse au genou gauche, ont également eu raison de l'attaquant italien Christian Vieri, qui avait quitté l'AC Milan en janvier et rallié Monaco pour se relancer dans l'optique du Mondial.
Pour l'Allemand Sebastian Deisler, c'est une cinquième opération au genou droit qui a scellé son sort en mars, trois mois avant le grand rendez-vous organisé dans son pays.
Une fête qui aura lieu sans le Camerounais Samuel Eto'o, roi d'Espagne et d'Europe avec le FC Barcelone, mais devancé par les Eléphants ivoiriens dans son groupe de qualification.