Salon international de l'agriculture de Meknès

Imperial Tobacco se paye Altadis

Une opération qui va donner naissance à un géant européen du tabac

19 Juillet 2007 À 14:52

Fin de l'épopée Altadis/Imperial Tobacco. Après deux refus successifs, le "cigarettier" franco-espagnol Altadis accepte finalement l'offre de son concurrent britannique, qui consolidera ainsi sa position de quatrième acteur mondial. Selon Imperial Tobacco, cette offre, à 50 euros par action, lui donnera une valeur totale de 16,2 milliards d'euros.

Altadis avait repoussé en mars, puis en avril, deux premières offres d'Imperial Tobacco à 45 puis 47 euros par action.
Les deux groupes, n°4 et 5 mondiaux actuellement, espèrent obtenir des synergies de 300 millions d'euros par an. Le conseil d'administration d'Altadis juge l'offre "attractive", mais il ne la recommandera cependant aux actionnaires qu'en l'absence d'offre plus élevée.

La tendance est actuellement au resserrement du nombre de grands groupes de tabac, qui, confrontés à la multiplication des lois restreignant l'usage de la cigarette, cherchent en effet à s'allier pour faire des économies. La stratégie d'acquisition du géant britannique reflète le mouvement de consolidation en cours dans le secteur du tabac.

Ces huit derniers mois, les entreprises du secteur ont dépensé 30 milliards d'euros pour fusionner avec leurs concurrentes afin d'éliminer des rivaux, de réduire les coûts, de réaliser des économies d'échelle et de faire face à l'évolution de la demande et des nouvelles lois antitabac. Pour rappel, les premières spéculations autour d'un mariage entre Imperial et Altadis remontent à décembre 2004.

En rachetant Altadis, né lui-même du mariage de la Française Seita et de l'Espagnole Tabaccalera, Imperial se rapproche du trio de tête constitué par l'Américain Altria, le Britannique British American Tobacco et le Japonais Japan Tobacco, qui a pris le contrôle du Britannique Gallaher début 2007. Une opération qui conforterait la place de quatrième d'Imperial.

Dans le cas d'Imperial et Altadis, l'économie annuelle serait de 300 millions d'euros par an au bout de deux ans, avec néanmoins des coûts de restructuration initiaux de 470 millions d'euros. Altadis (Gauloises, Gitanes, cigares cubains) a enregistré en 2006 un chiffre d'affaires hors taxes de 3,97 milliards d'euros et Imperial Tobacco (JPS, cigarettes Davidoff, papier à rouler Rizla) de 4,7 milliards d'euros.

Depuis juillet dernier, le groupe Altadis détient 100 % de la régie des tabacs du Maroc. Une croissance très importante a été réalisée depuis que le groupe Altadis est à la tête de la régie. Une loi a été récemment voté et qui permet de prolonger le monopole d'Altadis Maroc jusqu'en 2010.
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Un morceau de choix

Les deux groupes emploient un total d'environ 42.000 personnes, dont pas loin des deux tiers pour Altadis.

Fort de cette acquisition, Imperial récupérerait un portefeuille de marques très complémentaires qui vont des Britanniques Lambert & Butler aux Allemandes West et Davidoff, en passant par les Franco-espagnoles Gauloises, Gitanes, Fortuna et Montecristo. Surtout, Imperial hériterait des actifs d'Altadis dans le cigare, ce qui lui permettrait de se hisser au premier rang mondial sur ce segment.

Un morceau de choix quand on sait que les ventes de cigares explosent et permettent de compenser partiellement la baisse des ventes de cigarettes dans les pays occidentaux.
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