Bras de fer entre le Conseil de la ville et l'Agence urbaine
LE MATIN
30 Septembre 2006
À 15:08
Entre le Conseil de la ville de Casablanca et l'Agence urbaine, c'est la crise ouverte. Le refus de Mme Fouzia Imanssar, gouverneur de l'agence, d'émettre la mention « avis conforme » à l'autorisation de lotir du projet Casashore et la décision de Mohamed Sajid, président du Conseil de la commune urbaine, de délivrer le permis de construire sans l'«Avis conforme » ont jeté définitivement un coup de froid sur les relations entre les deux parties. Selon une source préférant garder l'anonymat, le problème est, semble-t-il, lié au refus de Imansar d'octroyer une dérogation pour réaliser la façade du projet en R+6. Elle a insisté à ce que l'ensemble du projet soit réalisé en R+3.
Toutes les démarches entreprises auprès du gouverneur de l'agence pour assouplir un peu sa position étaient sans résultats même si le dossier présenté à l'agence répond à tous les critères et n'enfreint, en aucun cas, les plans d'orientation de l'urbanisme.
A la mairie, on justifie cette décision par le fait que le Royaume a pris des engagements pour délivrer les premiers bureaux en juillet 2007. « Le Maroc a déjà commercialisé une grande partie de cette zone. Tout retard dans les travaux de construction risquerait d'hypothéquer les chances de sa réussite qui devrait créer jusqu'à 35.000 emplois», précise la même source.
Conformément au Code de l'urbanisme : « L'autorisation de lotir est délivrée par le président du Conseil communal "après approbation de l'Agence d'urbanisme" ou, le cas échéant, de l'administration compétente et ce, selon «les conditions et modalités prévues par voie réglementaire». Le code précise également que : « L'autorisation de lotir est délivrée lorsque le lotissement projeté est reconnu satisfaire aux "dispositions législatives et réglementaires en vigueur», notamment aux dispositions des plans de zonage, des plans «d'aménagement, des plans d'orientation de l'urbanisme» et à celles des règlements de construction».
Ce problème a duré plus de trois mois. « Les responsables du projet Casashore faisaient des allers-retours pendant trois mois à l'Agence urbaine dans l'espoir de voir la situation se débloquer, mais sans succès ». Un problème similaire a déjà éclaté, il y a un an, entre l'Agence urbaine et le groupe Accor à propos du projet de Casa City Center. Ce différend n'a été réglé qu'après une intervention au plus haut niveau.
Reste la version de la direction de l'Agence ? Pas moyen d'en savoir quoi que ce soit. En effet, plusieurs tentatives auprès de Fouziya Imenssar se sont soldées par une fin de non recevoir. Visiblement " surbookée ", elle nous orientera vers l'un de ses collaborateurs. En vain ! A croire qu'on préfère le silence radio.
Casashore est une nouvelle zone dédiée aux activités d'offshoring et aux services d'accompagnement.
Il sera réalisé, dans le cadre du programme «Emergence », en partenariat avec le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, la wilaya et la ville de Casablanca et la CDG à travers sa filiale MHV. D'une superficie totale de 55 ha, le parc est localisé dans une forêt à 5 km
de Casablanca et à 20 km de l'aéroport international Mohammed V.
Environ, 250.000 m2 seront réservés aux espaces construits. Plusieurs services seront fournis sur place, notamment des « services critiques », tels les télécommunications et le haut débit, les services bancaires, la poste, les installations de sport en plus d'un centre commercial. Casashore aura son centre d'affaires, de plateau de bureaux, l'installation d'IT et un conseil au recrutement.