Naissance de SAR Lalla Khadija

Lydec ou l'exemple d'engagement français au Maroc

05 Juillet 2006 À 15:33

«Au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, nous vous faisons Officier de la Légion d'Honneur » ! La phrase est tombée de tout son poids, renvoyant à une mémoire, celle de Napoléon, et à un rite, la distinction élevée au rang d'hommage. Celui qui la prononce, ici, n'est autre que Yves-Thibault de Silguy, ancien membre du cabinet de Jacques Chirac, alors Premier ministre, ancien membre de la Commission européenne jusqu'à il y a quelques mois vice-président de Suez Environnement, aujourd'hui président du groupe Vinci (Suez). Le récipiendaire ?

Une figure connue de la France et du Maroc, Guy Canavy, ancien directeur et dirions-nous « cofondateur » de la Lydec, qui vient d'être décoré par décret du Président de la République, Jacques Chirac, sur proposition de Philippe Douste Blazy, ministre des Affaires étrangères.

Cette cérémonie que la résidence du Consul général français à Casablanca a abritée, avait valeur de symbole : outre la famille de Guy Canavy, ses amis et ses collaborateurs français, elle comprenait également des amis marocains – beaucoup – et des collègues, direction, syndicats, simples employés de la Lydec. Une fête de famille en quelque sorte, où l'émotion était manifestement partagée par les uns et les autres. Gilles Bienvenu, Consul général de France, a d'emblée bien situé les choses : « Guy Canavy, a-t-il souligné, est depuis bientôt huit années une figure si connue, si appréciée et si sympathique de la vie casablancaise que je ne le présenterais à ses amis ici rassemblés.

Nous ne lui devons pas le pain quotidien, mais pour une bonne part, et tout à fait littéralement, la régularité dans notre approvisionnement en eau et en énergie quotidiennes ». Dans le même esprit, il a évoqué cette grande figure qu'est Yves-Thibault de Silguy, « qui est ici chez lui, puisqu'il a effectué une partie de sa carrière au ministère des Affaires étrangères. Je relève que sa présence ce soir aux côtés de M. Canavy est en elle-même un magnifique hommage… »

L'allocution que M. de Silguy a prononcée, témoigne d'une grande force et n'est pas simplement un hommage de l'orateur, mais celui de la France à un homme, Guy Canavy, qui « doit tout à son travail au sein du groupe Suez, en France comme dans le monde entier ».

L'ancien diplomate n'a pas tari d'éloges, à juste titre d'ailleurs, à propos de sa rigueur professionnelle, son engagement vécu comme un apostolat et sa compétence reconnue : « Vous faites partie de ces Français qui peuvent être fiers d'être les pionniers, à travers le monde, de nos entreprises. (…) Comme un ambassadeur du savoir-faire et de la technologie française, vous êtes l'image vivante de notre société, de nos valeurs et de notre culture ».

Après avoir mis en exergue le parcours de Guy Canavy, qui a commencé sa carrière en tant que jeune ingénieur de la Lyonnaise des Eaux à Biarritz en 1967, à Carcassone, en Argentine et à Puerto Rico, souligné sa passion pour le rugby et le golf, M. de Silguy a décrit l'importance que signifie Casablanca dans cette marche en avant : «Casablanca, dit-il, est une vitrine aujourd'hui pour Suez, une fierté pour le groupe tout entier.

Huit ans après sa création, Lydec est une des sociétés phares de Suez, seule société au monde en charge de la gestion des services d'eau et d'assainissement et de l'électricité (…) Lydec n'est pas seulement une référence pour le groupe en terme de métiers, mais aussi en matière de responsabilité sociale, en tant que grande entreprise européenne dans un pays émergent».

Et l'orateur de conclure avec cette envolée : «Oui, c'est une entreprise exemplaire que vous avez laissée à votre successeur, M. Jean-Pierre Ermenault que je salue ici et à qui je souhaite le plus grand succès».
La gorge serrée, la parole à peine contenue, l'accent guttural et rocailleux, empreint d'une grande chaleur, Guy Canavy dissimulait difficilement sa grande émotion.

Chevalier de la Légion d'Honneur, il l'est depuis 1996 à Buenos Aires, mais aujourd'hui, la remise au Maroc des insignes d'Officier prend valeur de symbole. C'est lui-même qui en évoque la dimension : «Aujourd'hui, nous sommes ici, à Casablanca, sur cette terre du Maroc qui est un peu devenue la mienne, dans cette maison qui est aussi un petit morceau de la France…». Le portrait de la Lydec étant brossé avec talent, Guy Canavy s'est employé ensuite à décrire les engagements du groupe : «A fin 2005, a-t-il affirmé, plus de 5 milliards de dirhams ont été investis dans la gestion déléguée, dont plus de 3 milliards en fonds propres.

La priorité a été la lutte contre les inondations : le nombre de zones à risque est passé de 52 points à 10 actuellement ; pour la plupart nouveaux, dus à l'urbanisation rapide et non maîtrisée par endroits ». L'ancien directeur général de Lydec a rappelé ensuite que «toutes ces opérations ont eu de nombreuses retombées positives sur le quotidien des familles et sur la vie sociale de ces communautés, en terme de sécurité, de santé et même d'économie».

Guy Canavy a mis en exergue aussi l'engagement de Lydec, entreprise citoyenne s'il en est, dans le cadre de l'INDH, lancée le 18 mai 2005, par S.M. le Roi Mohammed VI en précisant qu'aussitôt, son groupe a finalisé une importante «convention qui permettra d'alimenter dans les quatre années à venir l'ensemble des populations de la wilaya qui étaient dépourvues de ces services.. »
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