Naissance de SAR Lalla Khadija

Maison des personnes âgées Aïn Chok

15 Mai 2006 À 15:40

Dans une société comme la nôtre, l'existence d'une maison de retraite semble quelque peu étonnante dans le sens où la tradition veut que les gens âgés soient respectés et protégés par la cellule familiale.
Pourtant, les transformations des modes de vie en milieu urbain génèrent un changement dans le rapport entre les générations.

Cette réalité fait que des structures d'accueil de ce type s'avèrent nécessaires pour prendre en charge toutes sortes de cas sociaux. Suite au scandale qui a fait couler beaucoup d'encre à propos de l'Association caritative islamique de Aïn Chok, il semble que les choses sont en train de bouger dans le bon sens.

En effet, la maison des gens âgés se fait une peau neuve, que ce soit au niveau des bâtiments ou au niveau de la gestion quotidienne. Nous assistons réellement à une approche différente dans la conception de ces espaces de vie qui, dans un passé proche, ressemblaient plus à des asiles pour aliénés et laissés-pour-compte.

Outre les travaux de réfection et d'équipement qui vont bon train, ce centre d'accueil est entré dans un processus d'humanisation et d'ouverture sur le monde extérieur.

En effet, et dans le cadre de l'application des consignes de l'INDH, de nouvelles dynamiques sont enclenchées pour impliquer les différentes composantes de la société civile dans le suivi de ce processus de changement.

A cet égard, le comité de soutien de l'association a entamé des programmes d'accompagnement des pensionnaires avec des jeunes des réseaux associatifs et des élèves des établissements scolaires du quartier. Il est question d'établir des liens humains entre les pensionnaires et le monde extérieur et ce, par une programmation de sorties, d'animation socioculturelle, voire de colonie de vacances.

De plus, le changement se manifeste d'une manière plus concrète au niveau de la gestion interne de l'établissement. Pour ce qui est des dons, l'administration procède désormais à un affichage des besoins afin de rationaliser l'approvisionnement en nourriture, en vêtements et couvertures, etc.

Concernant l'assistance médicale, le centre bénéficie de la présence permanente d'une infirmière professionnelle et de visites médicales hebdomadaires assurées par des médecins bénévoles qui assurent aussi bien le suivi médical clinique que psychiatrique.

Cependant, et malgré les efforts des intervenants, le centre est confronté à une pénurie en terme de personnel spécialisé dans l'assistance sociale car, au Maroc, un seul centre de formation spécialisé existe et n'offre qu'une cinquantaine de diplômés par promotion, un nombre en deçà des besoins dans ce domaine.

A ce propos, il est à noter que l'Université Hassan II de Aïn Chok a ouvert une section de formation en assistanat social pour contribuer à combler le besoin pressant en personnel spécialisé. En définitive, plusieurs efforts restent à faire pur améliorer les conditions de vie afin de reconstruire la dignité des personnes qui ont autant de droits que tous les citoyens et qui, malheureusement, n'étaient pas perçus comme tels jusqu'ici.
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