Auchan cède sa participation dans Acima et Marjane

Dans un communiqué commun, Auchan et Ona précisent qu'ils ont mis fin à leur partenariat d'un commun accord et qu'Auchan honorera ses engagements d'assistance et d'approvisionnement dans les mois qui viennent. Suite à cette opération, Auchan devrait continuer à faire bénéficier Marjane et Acima de son assistance technique et du sourcing. Pour sa part, ONA sera chargé d'assurer la gestion et le développement des deux enseignes.

A ce titre et ce retrait d'Auchan ainsi officialisé, le holding devrait intensifier le rythme d'expansion de ses surfaces via l'ouverture d'un hypermarché tous les trimestres et d'un supermarché tous les mois. « Prévisible, cet évènement devrait permettre à l'ONA de disposer de davantage de flexibilité quant à la détermination de sa stratégie à venir dans la grande distribution», avait estimé récemment BMCE Capital.

Pour rappel et dans un communiqué rendu public, l'ONA avait précisé «qu'il est désormais urgent de reprendre la marche, puisque le partenariat (entre les deux groupes Ndlr) freine l'effort d'investissement, alors qu'il est indispensable d'accélérer la création de supermarchés et d'hypermarchés au Maroc où s'exerce une forte demande». L'ONA, précisait le même communiqué, qui disposait de six hypermarchés avant l'arrivée d'Auchan en 2001, exploite à ce jour 14 grandes surfaces, alors que «le tableau de marche, établi en commun, en prévoyait davantage». L'ONA avait tenu à préciser que «pour l'avenir, les objectifs restent ambitieux et compte poursuivre sa collaboration avec Auchan pour autant que le partenariat respecte les ambitions légitimes en matière de développement du Holding privé du Royaume, et ce, dans «l'intérêt bien compris des clients, des salariés et des partenaies».
Fin 2006, les 22 supermarchés d'Acima et les 13 hypermarchés Marjane développaient ensemble un chiffre d'affaires hors taxes de 6,9 MMDH et comptaient 5.200 salariés.

Contactée en France, une porte-parole d'Auchan a expliqué à l'AFP que cette cession faisait suite au différend qui opposait le groupe français à l'ONA depuis 2006. «Auchan aurait préféré une autre issue, mais nous avons fait le constat qu'on ne pouvait plus travailler ensemble», a indiqué la porte-parole du groupe, numéro 10 mondial de la distribution. Selon l'agence de presse française, la porte parole du groupe français a affirmé que « la logique d'Auchan est de gérer ou de co-gérer ses activités. Dans la mesure où ce n'était plus possible, il n'y avait plus aucune raison de rester.

Au cours de ces derniers mois, nous avons fait toutes les tentatives pour régler ce conflit, mais sans résultat ». Elle a précisé que la cession a été réalisée «à un prix satisfaisant, qui générerait une plus-value sur le compte d'Auchan en 2007», sans en préciser le montant. Saâd Bendidi, président de l'ONA, avait souligné que les grandes surfaces Marjane et Acima continuaient à se développer. "Cela se fera mieux si Auchan y adhère, mais cela se fera quand même si le partenaire n'y adhère pas", avait-il ajouté.
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Collège arbitral

Lors du conseil de surveillance, l'ONA avait fait voter, à une majorité simple, contre l'avis d'Auchan, une résolution prévoyant le passage de 2 à 3 du nombre des membres du directoire de Marjane et d'Acima, soit deux membres ONA et un
d'Auchan.

Selon l'AFP, les deux parties étaient allées vers un collège arbitral qui avait tranché fin janvier 2007 en faveur de l'ONA. Cette décision avait tendu encore plus leurs relations et le ton était devenu aigre. L'ONA avait affirmé que le dialogue avec son partenaire français était rendu "plus difficile par les termes forts déplaisants" d'Auchan après la décision d'arbitrage. Pour sa part, le groupe français avait parlé de "coup de force" de l'ONA.