Hausse des prix à la consommation en janvier

Bien que revigorées par une demande interne un tant soit peu vigoureuse, les pressions inflationnistes ont été largement contenues. Selon le Haut commissariat au Plan (HCP), au terme du mois de janvier 2006, l'Indice du coût de la vie (ICV), tiré vers le haut par la hausse de 0,9% des prix des produits alimentaires, a enregistré une progression de 0,5% par rapport au mois précédent.

Dans ce même sillage, l'indice des produits non alimentaires a marqué une légère hausse de 0,1% par rapport au mois dernier. Par ville, les taux d'accroissement les plus importants ont été enregistrés à Tanger, avec une hausse de 1,0% et Tétouan, avec plus de 0,9%. En revanche, Agadir, Oujda et Meknès n'ont pratiquement pas été touchés par cette spirale haussière, enregistrant des variations presque nulles (+0,1%). Au total, et comparé à son niveau au même mois de l'exercice passé, l'ICV aura ainsi grimpé de 2,3%.

Au chapitre du comportement des prix, les perspectives de l'économie marocaine pressenties pour 2006 devraient se situer dans un contexte légèrement inflationniste. L'inflation devrait se raviver avec l'augmentation, entre autre, des cours du pétrole et son effet sur les prix des produits importés. L'ICV, estiment certains centres de prévision, devrait continuer sur sa tendance relativement vive pour clôturer l'année 2006 sur un taux d'inflation supérieur à celui attendu pour 2005.

Bien des prémices sous-tendent une inflexion. Il faut dire que la tendance des prix en janvier dernier se démarque de celle enregistrée un mois auparavant, puisque l'ICV avait régressé de 0,4% par rapport au mois précédent. Cette variation est le résultat de la baisse de l'indice des produits alimentaires à hauteur de 1,1%. L'indice des produits non alimentaires avait alors marqué une hausse de 0,2% par rapport au mois dernier. Reste que si l'on se réfère au même mois de 2004, on constate que cet indice a caracolé de 2,1%.

Au passage, à signaler que dans un exposé sur la situation économique et financière, fait devant le Conseil de Gouvernement, réuni jeudi dernier à Rabat, le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a indiqué que, pour l'année 2006, le taux d'inflation se maintiendrait à 2%. Au terme de l'année 2005, l'ICV moyen annuel a ainsi atteint le niveau de 168,7 contre 167,1 en 2004, enregistrant une progression de 1,0%. Les prix des produits alimentaires ont accusé une variation nulle avec seulement 0,3%.

Quant à ceux des produits non alimentaires, la hausse a été de l'ordre de 1,5%. A ce niveau, l'augmentation a concerné pour l'essentiel le groupe « transport et communication» (+4,5%). Pour les autres sous-groupes, les variations ont été comme suit : « habitation » (+1,3%), «soins médicaux » (+1,1%), « équipements ménagers » (+1,0%), « loisirs et culture » (+0,9%), « autres biens et services » (+0,9%) et « habillement » (+0,7%). S'agissant des indices annuels par ville, ils ont connu des variations allant de +0,5% à +1,5% ; les taux d'accroissement annuels les plus importants ayant été enregistrés à Agadir (+1,5%), Marrakech (+1,4%), Tanger (+1,2%), Oujda, Tétouan et Laâyoune (+1,1%) , Casablanca et Rabat (+1,0%), et les moins importants à Meknès (+0,7%), Kénitra (+0,6%) et Fès (+0,5%).

Comparé à son niveau du même mois de l'année précédente, l'indice du coût de la vie du mois de janvier 2006 a progressé de 2,3%. Les taux d'accroissement les plus importants ont été enregistrés à Fès (+3,6%), Agadir, Meknès et Tanger (+2,7%), et les moins importants à Laâyoune (+1,3%) et Marrakech (+1,6%).

Concernant les prix à la production industrielle, énergétique et minière, l'indice des prix à la production a enregistré une progression de 0,8% dans le secteur des «industries manufacturières». Selon l'enquête menée par le HCP, cette tendance est imputable pour l'essentiel aux variations positives enregistrées dans les branches du « Raffinage de pétrole » avec une hausse de 2,2%, des «Industries alimentaires » et de « l'industrie chimique » dont les prix ont progressé de 0,8% et 0,4% respectivement. Pour leur part, les industries extractives et de la production d'électricité et d'eau ont vu leurs prix stagner.