Spécial Elections 2007

Les Brésiliens, toujours, les plus forts

02 Juin 2006 À 17:05

Les «Magiciens» seront cueillis a froid sur un but à la 15e minute de Masopust. Mais Amarildo, le jeune remplaçant de Pelé égalise presque aussitôt.
Apres la pause, Zito et Vava concrétisent la domination des leurs (3-1). Les Brésiliens sont champions du monde comme en 1958, mais avec moins de panache.
Avec un deuxième titre, le Brésil rejoint l'Uruguay et l'Italie au palmarès du championnat du monde.

-1966 : le ballon rond retrouve ses sources. Le football retrouvera ses terres d'origine 103 ans après sa création. C'est en 1863 que le football contemporain a vu le jour dans les vertes prairies d'Angleterre avec la création de la «Football Association». Dès lors, et contrairement au football-rugby, l'usage des mains dans le jeu était interdit, sauf pour le gardien de but et les rentrées en touche. Ce retour aux sources fera de cette édition un énorme succès populaire.

Et avec la première couverture télévisée d'envergure, la Coupe du monde prend une nouvelle dimension. En guise de protestation contre le nouveau règlement de la FIFA, qui stipulait que le vainqueur de la zone Afrique devait ensuite se rendre en Asie ou en Océanie afin de gagner sa place pour ce Mondial-1966, les pays africains,au nombre de 15, déclarent forfait avant même le début des phases éliminatoires.

Pour eux, le vainqueur devait être qualifié directement pour la Coupe du monde.
Refusée en 1964, la position africaine fut finalement ratifiée quatre ans plus tard.
Sur les autres continents, devant l'afflux d'engagement (70 pays - nouveau record), la FIFA décida que l'Europe compterait dix représentants, l'Amérique du Sud, quatre, et l'Amérique centrale et du Nord, un.
Les huitièmes de finale sont marqués par l'élimination de deux géants, le Brésil, tenant du titre, et l'Italie. L'équipe brésilienne, quelque peu vieillissante, s'incline par
(1-3) successivement face à la Hongrie et au Portugal, qualifié pour la première fois aux phases finales malgré la présence dans son groupe de la Tchécoslovaquie, finaliste quatre ans auparavant.

Le match contre le Portugal fut entaché par l'agression de Pelé par le défenseur portugais Morais. Quant à l'Italie, elle a subi une défaite totalement imprévisible face à la Corée du nord (0-1), qui lui barre la route pour les quarts de finale, où l'on trouve l'Angleterre, l'URSS, la RFA, la Hongrie, l'Uruguay, l'Argentine, et le Portugal.

Les deux derniers représentants de l'Amérique du Sud sont à leur tour éliminés : l'Argentine par l'Angleterre (0-1) et l'Uruguay par la RFA (0-4).

Les Soviétiques doublent eux aussi le cap des quarts de finale, en battant la Hongrie (2-1). Le match phare de ces quarts de finale mettra aux prises le Portugal et la Corée du nord. Les Asiatiques mèneront 3-0, avant de s'incliner finalement 5-3, dont 4 buts inscrits par Eusebio.

En demi-finales, la RFA et l'Angleterre, qui avaient bénéficié de conditions très favorables tout au long de la compétition (aucun déplacement par exemple), dominent respectivement l'URSS et le Portugal sur un score identique (2-1) et se qualifient pour la finale.

Les Allemands, qui comptent dans leur rang des joueurs talentueux à l'image du libero Schnellinger, des jeunes Beckenbauer et Overath et de l'attaquant Uwe Seeler, vont prendre l'avantage par Haller (13è), mais l'anglais Hurst égalise peu après (18è). A la 78è minute, l'ailier gauche Peters marque le but de la victoire, le match est plié. Mais c'était sans compter sur le réalisme et la rigueur des Allemands qui vont remettre les pendules à l'heure à la dernière seconde de la partie grâce à un but de Weber.

Lors des prolongations, les Anglais prennent l'avantage à la 100è minute sur un tir de Hurst qui percute la barre transversale. A l'intérieur ou à l'extérieur ? Nul ne le sait, mais l'arbitre suisse, Dienst, décide d'accorder ce but après avoir consulté son juge de touche. Un but qui restera le plus controversé de toute l'histoire du championnat du monde. Les Allemands, déconcentrés et démoralisés, encaisseront un quatrième et dernier but, marqué à nouveau par Hurst (120è), premier joueur auteur d'un hat-trick au cours d'une finale.

L'Angleterre est sacrée, mais cette victoire a laissé un goût amer à ses adversaires. Et c'est sur cette image un peu trouble que s'est terminée la première Coupe du monde de l'ère de la télévision.
- 1970 : Le Brésil dans la légende.

Grâce à la télévision, le Mondial fait la Une de l'actualité. Son audience est plus que jamais universelle. Son plateau également, puisque l'Afrique est représentée pour la première fois depuis 1934, grâce au Maroc.

Emmené par un Pelé au sommet de son art, le Brésil devient triple champion du monde, au cours d'un Mexico 70 sensationnel. Le plus marquant et flamboyant de l'histoire du football. Le trophée Jules Rimet glorifie à jamais la Selecao, vainqueur du Mondial pour la troisième fois (après 1958 et 1962).
Les révélations du premier tour sont le Maroc, qui malgré son élimination, a fait trembler l'Allemagne (1-2) et la Bulgarie (1-1), le Pérou, entraîné par le Brésilien Didi et superbement inspiré par son attaquant Cubillas, et le Mexique, qui devant son public termine premier de son groupe, devant l'URSS, la Belgique et le Salvador.

Les quarts de finale proposent des matches équilibrés et attrayants. Les Péruviens s'inclinent avec les honneurs devant les grands frères brésiliens (4-2), le Mexique s'effondre devant l'Italie (1-4), l'Uruguay élimine difficilement l'URSS (1-0 après prolongations), grâce à un but très controversé d'Esparrago. Le match le plus palpitant a lieu à Leon entre l'Allemagne et l'Angleterre, pour ce qui constitue la revanche de la finale de 1966.

Après une heure de jeu, les Anglais, pourtant privés de leur gardien de but Gordon Banks (malade), remplacé par Bonetti, mènent 2-0. Bobby Charlton est remplacé – les remplacements sont enfin autorisés – les Allemands vont trouver les ressources pour revenir au score grâce à des buts de Beckenbauer et Seeler.
Place alors aux prolongations. A douze minutes de la fin, le bombardier Gerd Muller force la décision et offre la qualification à la Mannschaft.

Les demi-finales mettent aux prises deux équipes européennes d'un côté (Italie -
Allemagne) et sud-américaines de l'autre (Brésil - Uruguay).
A Mexico, Italiens et Allemands s'offrent un match indécis, palpitant, avec beaucoup d'émotions. Menés
(0-1) jusqu'aux arrêts de jeu, les Allemands égalisent à l'arrachée par Schnellinger, sociétaire de l'A.C Milan. Les deux équipes jouent des prolongations de légende.

Beckenbauer, victime d'une luxation, termine le match courageusement le bras en écharpe collé au corps. Muller, son coéquipier du Bayern de Munich, donne l'avantage à la RFA, puis Bergnicha égalise (2-2). L'Italie mène à son tour grâce à Riva, mais Muller rétablit l'équilibre (3-3). Une minute plus tard, Rivera bat Maier et offre le billet de la finale à l'Italie.

Au stade Jalisco de Guadalajara, le Brésil ne trouve pas de grandes difficultés pour venir à bout de l'Uruguay (3-1). Bien que menés à la marque (1-0), Pelé et ses partenaires égalisent grâce à Clodoalo, puis Jairzinho et Rivelino portent le coup de grâce (3-1). Ce match a été marqué par quelques gestes de légende du roi Pelé. An match de classement, l'Allemagne dispose de l'Uruguay par un but à zéro (1-0).

En finale, la Squadra Azzura ne parviendra pas à stopper le Brésil. Pelé inaugure la partie à sa manière en inscrivant le premier but de la tête (17è), mais Boninsegna égalise après avoir mis à profit une erreur de la défense brésilienne (37è). Après la pause, le Brésil jouera sa partition favorite et tire un véritable feu d'artifice pour s'imposer sur le score sans appel de 4-1, grâce à des buts de Gerson, Jairzinho et Carlos Alberto, le capitaine qui recevra la coupe Jules Rimet, devenue définitivement une propriété brésilienne.

Pelé, en larmes, est porté en triomphe par ses coéquipiers. Il vient non seulement de remporter sa troisième Coupe du Monde, mais également de disputer son dernier match de championnat du monde.
-1974: la RFA, 20 ans après...

A l'occasion de cette 10è édition, la Coupe du Monde, confiée à la République Fédérale d'Allemagne, entre dans une ère nouvelle, celle de la télévision en couleurs. Deux changements d'envergure interviennent : Le système de poule puis d'élimination directe a été abandonnée au profit d'une compétition par poules à deux tours, et la coupe Jules Rimet, définitivement acquise par le Brésil quatre ans plus tôt, a été remplacée par une statuette en or massif, Baptisée «FIFA World Cup».

Ce nouveau trophée, œuvre du sculpteur italien Silvio Gazzaniga, attise toutes les convoitises puisque 98 pays se présentent au départ des éliminatoires.
Le premier tour, où sont présents pour la première fois l'Afrique noire avec le Zaïre, et l'Océanie avec l'Australie, sera marqué par le choc RFA-RDA. Les Allemands de l'Est l'emportent à la surprise générale par un but a zéro, signé Sparwasser.

Un résultat qui évite aux coéquipiers de Beckenbauer d'affronter au 2è tour le Brésil ou les Pays-Bas d'un Johan Cruyff étincelant. Cette défaite entraînera une mini révolution au sein du groupe du sélectionneur Melmut Schoen, appelé à réviser ses schémas tactiques et collectifs. Les Pays-Bas, eux, vont survoler leur groupe de qualification au premier comme au deuxième tour.

L'Argentine (4-0), la RDA (2-0) et le Brésil (2-0), devenu ordinaire avec le retrait de Pelé, ne parviennent pas à stopper la machine orange, orchestrée par Cruyff, Neeskens, Rep, Rensenbrink. La Pologne, révélation de cette coupe, réalise un parcours sans faute, en venant à bout de l'Argentine (3-2), de Haiti (7-0), de l'Italie (2-1) au premier tour, de la Suède (1-0), de la Yougoslavie (2-1), avant de succomber face à la RFA (1-0). Cette génération d'exception, emmenée par Grzegorz Lato, meilleur buteur de cette édition avec
7 réalisations, aura le mérite de terminer sur une troisième marche du podium aux dépens du Brésil (1-0).

Les Hollandais débutent la finale par un coup de théâtre. Après 60 secondes de jeu, Cruyff est fauché en pleine surface de réparation par l'Allemand Berti Vogts. Le penalty transformé par Neeskens laisse à penser que la sélection orange va continuer son festival.C'était sans compter avec la détermination et le courage de la machine allemande. Piqués au vif, les Allemands ne tarderont pas à égaliser sur un penalty, transformé par le spécialiste maison Paul Breitner.

Muller renversera la vapeur plus tard, Cruyff est muselé par Vogts, et c'est au gardien Sepp Maier, triple vainqueur de la Coupe d'Europe des clubs champions avec le Bayern Munich (1974, 1975 et 1976), que revient la tâche de préserver cet avantage aux prix de belles parades et d'interventions spectaculaires.

L'Allemagne embrasse finalement le prestigieux trophée et inscrit son nom pour la deuxième fois au palmarès de cette compétition, après l'exploit de 1954 en Suisse. La volonté et le réalisme allemands ont ainsi pris le dessus sur l'élégance et la classe de Cruyff et compagnie.

MAP ( A suivre…)
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