Diffculté pour le Maroc de contrôler seul l'immigration clandestine
Il est difficile pour le Maroc de gérer seul la question de l'immigration clandestine, ont souligné les participants à l'émission hebdomadaire "Kiosque" diffusée dimanche par la télévision francophone "TV5".
Lors de cette émission consacrée à la question de l'immigration, les participants invoquent, pour expliquer cet état de fait, tout autant les moyens économiques que l'étendue des frontières, appelant à une coopération étroite entre les pays du nord et ceux du sud pour trouver une solution favorisant surtout le développement des pays émetteurs des flux migratoires.
Les participants à cette émission, réalisée en partenariat avec la commission européenne sous le titre "Tanger Spéciale", ont insisté sur le fait que les difficultés économiques dans les pays d'origine sont dans la plupart des cas à l'origine du départ des candidats à l'immigration vers les pays européens.
Les journalistes participant à cette émission ont, en outre, mis l'accent sur les difficultés pour l'Union européenne de mettre en place une politique commune pour gérer la question migratoire.
Dans un reportage diffusé dans le cadre de l'émission, des responsables européens à Bruxelles affirment que l'Europe aura certainement besoin d'immigrés, mais surtout de chercheurs et d'hommes de sciences, faisant observer que le vieux continent "va perdre d'ici 2030, quelque 20 millions de travailleurs".
Intervenant lors de la même émission, le directeur d'"Afrique Magazine", Zyad Limam, a fait remarquer que la tendance actuelle des Européens est de favoriser l'immigration d'une catégorie de personnes, à savoir "les diplômés, les ingénieurs, les chercheurs, les hommes de sciences sans se préoccuper des autres".
Evoquant la situation en Espagne, Fernando Linares, directeur du bureau de l'agence de presse espagnole "EFE" à Rabat, a relevé que son pays est confronté au problème de l'immigration clandestine d'où l'appel à l'aide à l'Union européenne pour la soutenir notamment sur le plan économique. "L'immigration est un phénomène nouveau pour l'Espagne.
Les Espagnols étaient, eux-mêmes, jusqu'à une date récente, des immigrés", a fait observer M. Linares, ajoutant que "les immigrés qui entrent illégalement en Espagne à partir du Maroc ne représentent que 5% des clandestins, mais les images des Pateras et des morts sur les plages créent un effet sur l'opinion publique dur à digérer".
Au début, l'animateur de l'émission avait souligné que le port de Tanger, c'est "tout à la fois la porte économique des entreprises européennes qui veulent commercialiser avec les pays du Maghreb et l'Afrique et la porte du rêve et de l'espoir et parfois du drame pour les candidats du sud qui veulent émigrer vers cette Europe toute proche qui n'est qu'à une dizaine de kilomètres".