Salon international de l'agriculture de Meknès

Les IMME dopent l'activité secondaire

La valeur ajoutée des industries manufacturières serait de l'ordre de 4,4% en 2007

04 Janvier 2007 À 17:02

L'activité industrielle semble encore bien orientée. Cette évolution est le résultat de dynamiques positives, mais différenciées, qui ont caractérisé toutes les branches d'activité.

Pour 2007, la valeur ajoutée des industries manufacturières serait de l'ordre de 4,4% en 2007. En terme de pourcentage de PIB, elle serait de 17,3%. Sa contribution à la croissance économique est estimée, de ce fait, à 0,8 point du PIB, soit 23%.

Ce comportement s'expliquerait essentiellement par les bonnes performances que pourraient réaliser les IMME (Industries mécaniques, métallurgiques, électriques) et chimiques et para-chimiques en raison de conditions des marchés porteuses. Ces résultats tiennent compte de la reprise du secteur du textile-habillement après avoir subi en 2005 les effets négatifs occasionnés par la fin de l'accord multifibre.

Une tendance qui ne se démarque pas de celle de 2006 et au terme de laquelle les rythmes de croissance ont été particulièrement rapides pour les industries métalliques, métallurgiques, électriques et électroniques (de 3,1% à 12,1%) et celles du textile et du cuir (de - 3% à +3,3%), confortées par une demande extérieure vigoureuse.

L'activité des industries métalliques, métallurgiques et électroniques a tiré profit en partie de l'amélioration et de l'accélération de la demande adressée à ces branches. A fin septembre, les exportations des composants électroniques se sont appréciées de 10,4% en valeur en 2006 après une baisse de 2,1% en 2005. De son côté, le rythme ascendant de l'activité des industries du textile et du cuir, entamé au début de l'année 2006, semble encore se poursuivre, ce qui s'est
répercuté sur leurs activités exportatrices.

En effet, les ventes à l'étranger des vêtements confectionnés et les articles de bonneterie ont progressé, à fin octobre 2006, respectivement de 17,8% et 3,4% en valeur.

Le secteur a pu bénéficier du retour de grandes enseignes au Maroc et de la réinstauration des quotas par l'Union européenne pour dix catégories de produits d'origine chinoise. Les autres branches d'activité ont progressé à des rythmes moins soutenus. Ainsi, les branches des industries agroalimentaires et de la chimie et parachimie ont ralenti, à fin juin, respectivement de 1,7% et 6% à 0,8% et 1,2% entre 2005 et 2006.

Compte tenu de ces évolutions et des dernières estimations relatives à l'évolution de l'activité dans le secteur au second semestre, les trois premiers trimestres de l'année 2006 connaîtraient une progression de la production industrielle autour de 4,5%, selon les estimations de la DEPF.

Vu son importance dans l'accélération de la croissance et la création d'emplois, le secteur industriel est appelé à croître plus fortement dans le cadre d'un environnement économique mondialisé et caractérisé par une nouvelle organisation du travail liée à l'introduction des NTIC.

Il est également confronté à un ensemble de contraintes, à savoir la forte concurrence (accords de libre-échange, élargissement de l'UE aux pays de l'Est, montée en puissance de la Chine après son adhésion à l'OMC depuis la fin 2001, démantèlement de l'accord multifibre en janvier 2005...), la prolifération de l'économie informelle, l'étroitesse du marché intérieur, la forte dépendance énergétique
ainsi que le coût élevé de la logistique.

Pour pallier à ces insuffisances, la nouvelle stratégie industrielle qui se veut volontariste et ciblée, a pour finalité le renforcement et l'accélération de la modernisation compétitive du tissu productif.
Elle se propose de développer des mesures transversales pour le tissu existant des entreprises et des mesures spécifiques identifiées dans le cadre des plans de relance sectoriels.

En fait, le programme Emergence vise le développement de nouveaux métiers de délocalisations de services (offshoring), la création de zones de sous-traitance industrielle (automobile, électronique et aéronautique), et la modernisation et la relance des branches existantes (textile, agroalimentaire produits de la mer).

Cette approche s'appuie également sur l'encouragement de l'innovation et sur la mise en œuvre d'un dispositif de promotion en vue d'atteindre ses objectifs en matière d'export et d'attraction des IDE.

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Des zones de sous-traitance industrielle


L'objectif est de développer la sous-traitance au niveau de nouveaux métiers pour le tissu industriel national. C'est le cas par exemple de la sous-traitance automobile, où la stratégie menée par les pouvoirs publics s'appuiera sur la présence de plusieurs sites d'assemblage majeurs en France, en Espagne et au Portugal, accessibles en moins de trois jours de transport par camion depuis Tanger.

Ces sites, actuellement au nombre de 28, produisent chaque année près de 7 millions de véhicules et absorbent plus de 54 milliards d'euros de matières premières et d'équipements. L'industrie automobile marocaine se trouve ainsi bien positionnée pour capter la fabrication locale de 250 à 300 équipements, pour lesquels les facteurs de production et de logistique du Maroc sont adaptés.

A travers cette démarche, le Maroc vise un marché accessible de 14 milliards d'euros en première monte sur les 54 milliards d'euros consommés en France, en Espagne et au Portugal. Le chiffre d'affaires additionnel à réaliser à l'intérieur du Maroc est estimé à 7 milliards de dirhams et les emplois à créer sont évalués à 40.000 emplois à l'horizon 2015.
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