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Le rapprochement avec l'Iran contrarie Bush

Mise en garde claire et nette à Al-Maliki
>Le président américain George W. Bush a adressé jeudi une sévère mise en garde au Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki lui enjoignant de ne pas se montrer trop conciliant avec Téhéran. Lors d'une con

10 Août 2007 À 17:22

"Si le signal qu'il veut lancer est que le rôle de l'Iran est constructif, il va falloir que nous ayons une franche discussion avec mon ami le Premier ministre parce que je ne crois pas que ce soit le cas", a prévenu le président américain.
L'Iran est accusé par les Etats-Unis de fomenter une partie de l'insurrection irakienne en soutenant la majorité chiite à laquelle appartient M. Maliki.

Auparavant, Téhéran avait assuré le Premier ministre irakien de son plein soutien à sa politique de retour à la sécurité en Irak, mais aussi souligné qu'un retrait de l'armée américaine était le seul moyen de retrouver la stabilité en Irak.

"L'Iran veut un Irak indépendant, sûr, stable et développé. Nous pensons que le départ des forces d'occupation (américaines) permettra d'assurer la sécurité et la stabilité en Irak", a ainsi affirmé le vice-président iranien, Parviz Davoudi, lors des cérémonies de départ de M. Maliki, selon l'agence iranienne Irna.

"Mon message est que si on vous attrape à jouer un rôle non constructif, il y aura un prix à payer", a poursuivi M. Bush.
Le porte-parole de la Maison-Blanche à la sécurité nationale, Gordon Johndroe, s'est hâté d'expliquer que "le prix à payer" évoqué par M. Bush s'adressait en fait à l'Iran.

"Le président a dit cela maintes fois. Nous avons arrêté et détenu des agents iraniens à l'intérieur de l'Irak (...) Le message concernait l'Iran", a-t-il insisté. Le président américain a affirmé par ailleurs qu'il y aurait des "conséquences" si Téhéran envoyait des armes en Irak et a ajouté que ce message avait été transmis aux Iraniens par le biais de l'ambassadeur américain en Irak, Ryan Crocker. "L'une des principales raisons pour lesquelles j'ai demandé à l'ambassadeur Crocker de rencontrer la partie iranienne, c'est pour dire qu'il y aurait des conséquences pour les gens qui transportent et livrent des EFP (bombes perçant le blindage ndlr), des IED (engins explosifs, ndlr), pour tuer des Américains en Irak", a déclaré le président lors d'une conférence de presse. "Envoyer des armes en Irak a un effet déstabilisateur", a souligné M. Bush. L'armée américaine a fait état ces derniers mois de l'apparition en Irak de bombes sophistiquées qui arrivent à percer le blindage de nombre de véhicules militaires américains.

Lors de la conférence de presse, le président américain a également demandé au président du Pakistan Pervez Musharraf, confronté à une contestation politique sans précédent, d'organiser des élections "libres et justes". Il a également indiqué qu'il attendait une coopération totale du Pakistan dans la lutte contre les extrémistes.
Enfin, le président américain s'est voulu rassurant sur le front de l'économie américaine, estimant jeudi qu'il y avait "assez de liquidités" pour permettre un ajustement des marchés, chahutés par les répercussions du retournement de l'immobilier et par les craintes d'une crise du crédit.
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Rafsandjani critique

L'ex-président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani s'est dit hier déçu par les récentes discussions entamées par Téhéran avec les Etats-Unis pour restaurer la paix en Irak, estimant que Washington n'avait pas envoyé de "bons signaux".
"Des pourparlers peu efficaces ont débuté, nous espérons que les réalités seront prises en compte (...) Jusque-là, les Américains n'ont pas envoyé de bons signaux en disant à chaque réunion que nous interférons là-bas", a déclaré Hachemi Rafsandjani dans un sermon lors de la prière du vendredi.

L'ancien président faisait référence aux trois réunions américano-iraniennes ayant eu lieu à Bagdad depuis la fin mai. Les deux pays, opposés par de nombreux contentieux, ont créé à l'issue de ces réunions un comité tripartite (avec l'Irak) chargé de traiter du problème de la sécurité en Irak. "Si nous ne critiquons pas l'occupation (américaine) de l'Irak, ces discussions n'auront pas beaucoup de résultats", a ajouté M. Rafsandjani, un religieux pragmatique qui dirige le Conseil de discernement, la plus haute autorité arbitrale du pays.
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