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Les chiites et les sunnites d'Irak tentent de se réconcilierà La Mecque

Des religieux chiites et sunnites irakiens doivent se rencontrer vendredi à La Mecque pour signer un document prônant un arrêt de la violence confessionnelle qui sévit en Irak. Le grand ayatollah Ali Sistani, figure emblématique des chiites, majoritaires

20 Octobre 2006 À 15:06

L'ayatollah Sistani, dont les avis sont, généralement, respectés au sein de la communauté chiite en Irak, a, toutefois, fait parvenir à l'Organisation de la conférence islamique (OCI) "un message qui sera lu en son nom lors de la cérémonie de signature", a affirmé hier un responsable de l'OCI. La cérémonie de signature est prévue à partir de 19h30 GMT, après la dernière prière du soir, en ce dernier du Ramadan, le mois de jeûne musulman, dans un palais royal donnant sur l'esplanade de la Grande mosquée à La Mecque, a indiqué dans un communiqué l'OCI, à l'initiative du projet.

Les dignitaires irakiens invités à la cérémonie sont arrivés jeudi à bord d'un avion mis à leur disposition par l'Arabie Saoudite, a indiqué l'OCI sans préciser leur nombre. Au moins 25 dignitaires religieux irakiens seront présents à la cérémonie à La Mecque, où est arrivé jeudi le vice-président sunnite irakien Tarek Al-Hachémi, officiellement pour le petit pèlerinage (Omra), selon le quotidien saoudien «Al-Watan».

Les participants doivent signer un document baptisé "Document de La Mecque" et appelant, selon un porte-parole de l'OCI, à mettre fin à "cette fratricide guerre confessionnelle" en Irak. Le document comporte dix points arrêtés lors d'une réunion préparatoire tenue par quatre ouléma chiites et sunnites irakiens début octobre au siège de l'Académie islamique de jurisprudence, un organe de l'OCI, à Djeddah, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite.

Il stipule notamment "l'interdiction d'effusion de sang musulman", "la préservation des lieux de culte" chiites et sunnites, "la défense de l'unité de l'Irak et de son intégrité territoriale" et "la libération de tous les détenus innocents", selon le texte de ce document auquel l'AFP a eu accès. Mais consciente du caractère aléatoire de son initiative, l'OCI a prévenu que son succès dépendait de la collaboration des plus hautes autorités religieuses d'Irak.

"Si le niveau de participation n'est pas à la hauteur, cette rencontre ne sera d'aucune utilité", a averti récemment un porte-parole de l'OCI. Outre l'absence d'un délégué de l'ayatollah Sistani, le dirigeant radical chiite, Moqtada Sadr, boude aussi la rencontre. "Sadr ne se fait pas représenter à La Mecque", a-t-on assuré dans son entourage.

"Cette initiative vise à éteindre le conflit confessionnel et ne prétend pas en réconcilier les protagonistes. Ce n'est ni une conférence, ni un forum, ni des négociations.

C'est une rencontre de «Marjaiya» (autorités religieuses suprêmes pour les chiites) et d'oulémas sunnites pour bénir le document qui sera distribué aux Irakiens et diffusé à travers les médias", avait déclaré un responsable de l'OCI sous couvert d'anonymat. Malgré la mise en place de différents plans de sécurité américano-irakiens, la violence, souvent à caractère confessionnel, continue de faire rage en Irak à la faveur d'une prolifération des milices.

Ces groupes, chiites ou sunnites, se livrent de plus en plus fréquemment à des exactions contre les membres de l'autre communauté.
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