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Talabani demande l'aide de Téhéran

Annan estime que le pays est au bord de la guerre civile

28 Novembre 2006 À 16:25

Au moins 35 personnes ont été tuées dans des attaques en Irak et les corps de 40 personnes assassinées retrouvés à Bagdad, alors que le Président irakien Jalal Talabani a demandé l'aide de l'Iran pour stopper les violences dans son pays.

Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a estimé que l'Irak était "presque" dans une situation de guerre civile et y serait à coup sûr si rien n'était fait rapidement pour redresser la situation.
Le Président américain George W. Bush retrouve mercredi et jeudi à Amman le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki pour discuter des moyens de réconcilier sunnites et chiites alors que les violences confessionnelles ensanglantent l'Irak.

Après la levée du couvre-feu exceptionnel instauré jeudi à Bagdad après un attentat antichiite qui a fait 202 morts, neuf policiers et 7 civils ont péri dans des attaques dans le sud et l'ouest de la capitale, a-t-on indiqué de sources sécuritaires.

Les corps d'au moins 40 personnes "assassinées et portant des traces de torture ont été découverts à Bagdad", selon une source policière. Les corps de quatre personnes, le visage masqué et les mains liées dans le dos, tuées d'une balle dans la tête, ont été retrouvés à Haswa, au sud de la capitale.

Ailleurs en Irak, les violences ont coûté la vie à 14 personnes à Khalès, au nord de Bagdad, à quatre à Moqdadidyah, plus au nord et à un membre d'un parti sunnite à Samarra, à 120 km au nord de Bagdad, selon des sources policières.

A Kirkouk (nord), un important complexe pétrolier a été atteint par deux obus qui ont provoqué un incendie, selon une source pétrolière.
La chaîne américaine NBC a annoncé qu'elle qualifierait désormais de "guerre civile" le conflit irakien, suivant ainsi de près plusieurs autres médias américains, au grand dam de la Maison-Blanche.

A Paris, le ministère de la Défense a annoncé qu'un sous-officier des services de renseignements (DGSE) a été abattu le 21 novembre par des miliciens à un barrage à Bassorah, dans le sud de l'Irak, devenant ainsi le premier militaire français tué dans ce pays depuis l'invasion américaine en 2003. Pour sa part, l'armée américaine a annoncé avoir perdu un avion de chasse F-16, "engagé en soutien de troupes au sol" qui s'est écrasé au nord-ouest de Bagdad et le sort du pilote, seule personne à bord, n'a pas été communiqué.

M. Talabani, accompagné de plusieurs ministres, s'est rendu à Téhéran où il a demandé l'aide de l'Iran pour stopper la violence. Son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad a promis de "fournir toute l'aide que nous pourrons apporter aux frères irakiens".
M. Talabani devait rencontrer hier le guide suprême Ali Khamenei dont le pays est accusé par Washington et Londres d'attiser la violence en Irak.

Cependant le Groupe d'études sur l'Irak, coprésidé par l'ancien secrétaire d'Etat James Baker, serait favorable à des discussions directes avec l'Iran et la Syrie, les deux bêtes noires des Etats-Unis dans la région, selon une première mouture de son rapport citée par le "New York Times".
Le ministre de la Défense britannique Des Browne a relancé les accusations contre l'Iran menacé d'"isolement croissant", et a en outre dit s'attendre à une "réduction de plusieurs milliers" du contingent britannique (près de 7.100 soldats) en Irak d'ici fin 2007.
La Pologne a aussi annoncé le départ de ses 880 soldats vers fin 2007 et l'Italie a indiqué que ses derniers soldats quitteraient le pays avant le 2 décembre.

Parallèlement, le procès du Président déchu Saddam Hussein accusé de génocide des Kurdes dans les années 1980 a repris avec l'audition d'un témoin, âgé de 12 ans lors des faits, qui a raconté comment il a survécu à l'exécution sommaire d'habitants de son village. Le procès s'est poursuivi hier.
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