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Tony Blair à Bagdad

Deuxième visite depuis l'invasion de mars 2003

20 Mai 2007 À 14:01

Le Premier ministre britannique Tony Blair a effectué samedi à Bagdad une visite surprise, très probablement sa dernière en Irak avant de quitter ses fonctions fin juin, au cours de laquelle il a défendu l'engagement de la Grande-Bretagne dans ce pays.
Peu avant la confirmation officielle de cette visite, trois obus de mortier s'étaient abattus dans la Zone verte, un secteur fortifié de Bagdad abritant les institutions irakiennes et les ambassades américaine et britannique.

Au moins une personne a été blessée, selon un porte-parole de l'ambassade américaine. Dans l'est de l'Irak, 15 civils, des Kurdes chiites, ont été tués à l'aube dans une attaque menée par des hommes armés vêtus d'uniformes, selon les services de sécurité et les autorités locales.

L'attaque, qui a visé le village de Qara Lous, à 100 km de Bagdad, près de la frontière iranienne, a été menée au nom de "l'Etat islamique en Irak", une alliance de groupes sunnites extrémistes chapeautée par la branche irakienne d'Al-Qaïda.
Cinq autres personnes, dont quatre enfants, ont été tuées dans d'autres violences à travers le pays.

A Bagdad, Tony Blair, dont c'est la huitième visite en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, a reconnu que la situation demeurait "clairement très difficile", tout en soulignant des "signes clairs de progrès".
Lors d'une conférence de presse avec son homologue irakien Nouri al-Maliki et le président Jalal Talabani, il a dit avoir évoqué "à la fois les progrès accomplis et les défis" à relever. "L'avenir de l'Irak doit être déterminé par les Irakiens, selon leurs souhaits.

Il est important que tous les pays voisins le comprennent et le respectent", a ajouté M. Blair, faisant référence à l'Iran, accusé par Washington d'armer des groupes armés chiites en Irak.
"La situation sécuritaire n'est pas pire qu'avant.

Si vous regardez tout l'Irak, la situation s'améliore. Dans d'autres lieux, les gens coopèrent avec les forces de sécurité", a-t-il ajouté. "Le fait est que l'Irak a été libéré de la terrible dictature de Saddam (Hussein) et qu'il y a désormais des tentatives d'oppression différentes avec le terrorisme et la violence", a-t-il encore dit.
M. Blair s'est ensuite rendu à Bassorah, à 550 km au sud de Bagdad, où est stationnée la majeure partie de plus de 7.000 soldats britanniques encore déployés en Irak.

Ces soldats sont la cible d'attaques des milices chiites hostiles à leur présence. Le Premier ministre a félicité les militaires britanniques pour leur engagement et a rencontré des officiers, avant de quitter le pays, selon les médias britanniques.
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Des pertes sévères

Tony Blair va quitter ses fonctions le 27 juin, après dix ans au pouvoir.
Allié indéfectible du président américain George W. Bush, M. Blair, qui a engagé son pays aux côtés des troupes américaines dans l'invasion de l'Irak et le renversement du régime de Saddam Hussein en mars-avril 2003, continue de défendre la guerre en Irak.

Au Royaume-Uni, le soutien à l'intervention en Irak a chuté, de même que la côte de popularité de Tony Blair, alors que personne n'a trouvé trace des armes de destruction massives de Saddam Hussein, qui avaient été utilisées pour justifier l'invasion, et que les pertes se font plus sévères.

En avril, 12 soldats britanniques ont été tués en Irak, dans le mois le plus meurtrier depuis l'invasion. Au total, 148 soldats britanniques sont morts en Irak, dont 114 en opérations. Le contingent britannique devait être réduit de 1.600 hommes d'ici à la fin de l'année.

Par ailleurs, l'armée américaine a annoncé la mort de huit soldats dans des attaques vendredi et samedi à travers le pays. Ces décès portent à au moins 3.412 le nombre de soldats et personnels assimilés américains tués en Irak depuis mars 2003.

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