Spécial Marche verte

Le cardiologues en colère

Dès le 1er décembre, 50% du personnel du secteur libéral sera licencié

28 Novembre 2006 À 16:11

Les cardiologues privés, lésés par la tarification imposée par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (Cnops) dans le cadre de l'AMO, ont décidé de frapper fort.

Suite à la réunion du vendredi 24 novembre à Skhirat, organisée par leur Fédération nationale, l'ensemble des cardiologues privés du Maroc a décidé de mettre fin aux urgences.

Jusque-là et ce, depuis le 1er août, malgré la suspension de la convention de prise en charge cardiologique entre la Cnops et les cliniques privées, ces dernières ont maintenu les urgences même si elles y perdaient de l'argent. " On ne pouvait pas laisser les gens mourir. Nous étions tenus de les prendre.

Médico-légalement, nous sommes responsables", disaient-il en chœur. Mais là, selon eux, c'en est trop. Ils ont perdu quatre mois de chiffre d'affaires et ils ne peuvent assurer plus. Du coup, dès le 1er décembre prochain, près de 50 % du personnel du secteur libéral de la cardiologie sera licencié vu que les moyens financiers ne suivent plus.

Par ailleurs, lors de cette même réunion, les cardiologues privés ont annoncé la tenue d'un sit-in devant le siège de la Cnops à Rabat si d'ici là ils n'ont reçu aucune réponse de la part du Premier ministre à qui ils ont adressé une lettre en début de semaine.
" Nous ferons notre sit-in avec ou sans autorisation.

Nous ne pouvons plus tolérer cette situation. Et tant que nous ne serons pas reçus par le Premier ministre, nous ne prendrons en charge aucune urgence. Il est temps que la Cnops, l'ANAM et le gouvernement assument leurs responsabilités ", déclare un cardiologue.

Aujourd'hui, le seul recours des malades, qui continuent malgré cette bataille à payer leurs cotisations, est de s'orienter vers des structures étatiques, à savoir : les hôpitux Ibn Sina et Cheikh Zayed à Rabat et Ibnou Rochd à Casablanca. Des institutions qui, parfois, continuent à bénéficier des anciens tarifs, provoquant une colère noire et une incompréhension totale chez les cardiologues privés.

Quant à la Cnops, elle continue à faire la sourde oreille et refuse de négocier malgré les nombreuses sollicitations du secteur libéral de la cardiologie et les malades non soignés ! Affaire à suivre…
Copyright Groupe le Matin © 2025