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Massacre et exode des Libanais

17 Juillet 2006 À 16:14

Un important mouvement d'exode des villages libanais proches de la frontière avec Israël vers le nord se poursuivait hier, malgré des bombardements intensifs visant le Liban Sud, a indiqué la police.

Les civils de la plupart des villages de la bande frontalière tentaient de quitter la région à pied, à bord d'ambulances ou d'autres véhicules, empruntant des routes devenues difficilement praticables en raison des bombardements israéliens, selon la police qui ne pouvait pas évaluer le nombre des réfugiés.

La ville côtière de Tyr (83 km au sud de Beyrouth) abrite à elle seule 25.000 réfugiés, dont 10.000 sont arrivés entre dimanche soir et lundi matin, selon les responsables de la municipalité.

Les réfugiés sont hébergés dans les écoles, les mosquées et les églises.
Pour sa part, l'aviation israélienne menait depuis l'aube des raids intensifs sur les villages situés au sud de Tyr, dont Houla, Chaqra et Talloussé, selon la police qui n'était pas en mesure de préciser s'ils avaient fait des victimes en raison de l'intensité des bombardements. Toujours selon la police, l'aviation israélienne lance des bombes au phosphore sur les zones boisées entre les différents villages, déclenchant des incendies, pour isoler les localités.

Des véhicules de l'armée israélienne avaient longé dimanche la frontière avec le Liban, appelant à l'aide de mégaphones les habitants à abandonner leurs villages et évacuer les lieux, ont raconté plusieurs réfugiés.
Le commandement de la région militaire nord d'Israël avait annoncé avoir appelé la population du sud du Liban à partir vers le nord après la chute massive de roquettes meurtrières du Hezbollah sur Haïfa, à une quarantaine de km de la frontière.

Le ministre israélien de la Sécurité intérieure Avi Dichter a déclaré qu'Israël souhaitait que la fuite des dizaines de milliers d'habitants du Liban Sud vers le nord puisse faire pression sur le Hezbollah. Les bombardements israéliens ont fait en six jours 170 tués civils au Liban.

D'autre part, Israël a estimé hier qu'il était trop tôt pour parler du déploiement d'une nouvelle force militaire internationale dans le sud du Liban pour surveiller la région frontalière.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que, dans le cadre des efforts visant à mettre fin aux violents affrontements entre Israël et le Hezbollah, les dirigeants du Groupe des huit pays industrialisés proposaient une nouvelle force d'observation au Liban.

«Je ne pense pas que nous en soyons déjà à ce stade. Nous sommes au stade où nous voulons être certains que le Hezbollah n'est pas déployé à notre frontière nord», a dit Miri Eisin, porte-parole du gouvernement israélien.
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