Naissance de SAR Lalla Khadija

Le saint patron des marins casablancais

Dar El Beïda porte son nom en souvenir de Allal El Kairaouani et de Lalla Beïda.

24 Novembre 2006 À 15:47

Anfa en l'an 1340, un navire à destination du Sénégal fit naufrage au large de la métropole. Seul le « raïs » du voilier, Allal El Kairaouani, a pu rejoindre la terre à la nage. Recueilli par des pêcheurs Casablancais, le marin tunisien a décidé de s'installer face à l'actuel port de la ville.

Issu d'une grande famille de Kairaouan en Tunisie, El Kairaouani s'est très vite distingué par ses connaissances et son amour pour la mer.

C'est ainsi qu'il a gagné la sympathie et le respect des marins Casablancais qui venaient lui demander conseil.

Séduit par la beauté de la ville d'Anfa, il demanda à sa fille unique, Lalla Beïda, de le rejoindre. A son tour, elle fit naufrage et se noya à l'entrée du port. Sidi El Kairaouani l'inhuma face à la mer et demanda d'être enterré après sa mort près d'elle.

Sept siècles après, deux tombes recouvertes d'un tissu vert témoignent toujours de cette histoire de dévotion pour la Cité Blanche. D'ailleurs, la légende raconte que Dar El Beïda porte son nom en souvenir de Allal El Kairouani et de sa fille Lalla Beïda.

Ce nom a été donné à la ville en 1770 alors que le Sultan Moulay Mohammed Ben Abdallah entreprenait sa reconstruction. Aujourd'hui, les marins évoquent encore la protection et le savoir de leur saint patron.

En cas de tempête, ils se remémorent ses paroles : « La mer symbolise certes l'inconnu, l'inquiétant et l'étrange, mais c'est aussi une bénédiction quand elle est maîtrisée.

Alors courage mes fils, abordez l'océan sans peur ».
Installé derrière la Sqala, le sanctuaire des deux saints est aussi un lieu de rituels pour les femmes en quête de réussite et de bonheur.
Munies de henné et de bougies, elles viennent apporter le « barouk » à Lalla Beïda, connue par la blancheur de sa peau, qui représente le symbole de la pureté et de la fraîcheur féminine. Pour ces fidèles, tout est possible. Il suffit d'avoir la foie mais surtout d'accéder au sanctuaire par la porte de droite.

Moulay Tahar

Apparemment, la côte casablancaise avait plus d'un patron.
Une autre légende alimente le riche imaginaire de cette ville. Il s'agit, cette fois, de Moulay Tahar, un saint peu connu chez la majorité des Casablancais.
Descendant de Sidi Ahmed Ou Moussa, Moulay Tahar avait le don d'écrire avec son bâton le mot « Allah » en lettre d'or. Ce bâton miraculeux lui permettait de remplir les filets des pêcheurs. A chaque fois qu'il le plongeait dans l'eau, il ramena un gros poisson.
Emerveillés par le pouvoir de Moulay Tahar, les pêcheurs en firent leur patron et imploraient sa « baraka », chaque matin avant de prendre la mer.
Ce saint homme, connu pour sa simplicité d'esprit, continua à servir les Casablancais jusqu'à la fin de sa vie.
A sa mort, la corporation des pêcheurs l'enterra dans une ruelle de l'actuelle Médina.

Le Saint caché

Entre Hay Mohammadi et la route de Rabat, une autre tombe illustre la relation des pêcheurs casablancais avec les hommes du savoir.
Cette fois, la légende veut que ce soit l'homme saint qui choisit de venir s'enterrer dans la cité blanche. Un matin, les pêcheurs de la ville ont recueilli un cercueil en bois qui renferme un vieil homme à la barbe blanche enveloppé dans un tissu de soie et de laine. Après avoir consulté les astres, l'augure du village a décidé que c'est le cadavre d'un saint du Rif. Apparemment, déçu par le omportement de ses concitoyens, ce wali avait demandé à Dieu de le faire reposer dans une terre bénite. Honorés par ce choix, les pêcheurs ont décidé d'enterrer « Sidi El Mekhfi » (le saint caché) chez eux. Cependant, la population a toujours été prudente par rapport à l'histoire et même à la présence de ce saint.

Forum sur la vie scolaire
La section Zerktouni-Anfa organise, dimanche prochain à Casablanca, le premier Forum des acteurs dans la vie scolaire.
Initiée en partenariat avec l'école Al Idrissi, cette rencontre offrira un espace de dialogue à tous les intervenants dans les domaines de la pédagogie et de l'enseignement.
Les participants à cette rencontre, débatteront du thème "L'école marocaine et les enjeux du développement humain".
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