Salon international de l'agriculture de Meknès

un résultat net en hausse malgré la guerre des prix

01 Avril 2006 À 01:00

Maghreb Oxygène a clôturé son exercice 2005 avec un résultat net de 3,3 milliards de dirhams contre 1,5 milliard de dirhams, en 2004. La filiale du groupe Akwa a pu, malgré une concurrence vive dans le secteur où elle opère, maintenir une part de marché de 45 %. Il lui aura fallu, toutefois, utiliser les leviers nécessaires pour y arriver. Et ces derniers ont impacté sur le résultat.

«Le marché a connu un bouleversement avec un concurrent qui a pratiqué une guerre des prix. Et comme les appels d'offres se basent très souvent sur le moins disant, nous avons été contraints de suivre la tendance à la baisse en préservant, néanmoins, la qualité de nos produits», explique M. Hamza président de Maghreb Oxygène.

«Le groupe Akwa a vécu, en 2005, un changement important avec l'acquisition à 100 % de Oismine Groupe», enchaîne, à son tour, Mme Merzouki, en charge de la direction stratégique et organisation. La société Tissir Prima Gaz qui est venue rejoindre Maghreb Oxygène y est pour beaucoup…

Bref, ce fut l'opportunité de modifier l'organisation du groupe. Guidée par les résultats de l'étude élaborée par le cabinet Mc Kinsey, la refonte organisationnelle s'est basée d'une part sur la centralisation de la partie support du groupe Akwa, et d'autre part sur le critère de mutualisation.

Dans la même logique, l'instauration d'une agressivité commerciale a été rendue possible par la mise en place de 7 directions régionales (Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Oujda, Tanger et Agadir).

Ce nouveau déploiement régional a conféré, aux équipes, relatives à chacune des régions, une meilleure visibilité de leur productivité. D'un autre côté, il a permis d'asseoir le positionnement de la société à travers ses divers métiers.

Sa principale activité est la fabrication d'oxygène et d'azote par distillation fractionnée de l'air. Sa large gamme de gaz (oxygène, azote, acétylène, gaz carbonique ou anhydride carbonique, protoxyde d'azote et hydrogène) se décline en fonction de la cible pour laquelle elle s'adresse.

La société intervient principalement au niveau de la santé et des industries dans le sens le plus large. Les produits destinés à la première catégorie de clientèle (santé) sont l'oxygène, le protoxyde d'azote et l'air comprimé. Et particulièrement dans l'activité soudage, la filiale du groupe Akwa se positionne par son offre en oxygène, en acétylène et en gaz carbonique.

C'est à travers trois sites de production que l'entreprise satisfait ses clients. Le site de Berrechid occupe une superficie de six hectares et abrite cinq unités de production et un ensemble d'unités de conditionnement. L'unité d'acétylène admet une capacité de 525.000 kg/an. Concernant la production de protoxyde d'azote, le site permet d'atteindre des niveaux de 237.000 kg/an.

Concernant le gaz carbonique, ce produit est assuré à travers deux sites. Le premier permet une capacité de production de 2.200.000 kg/an, le second de 1.600.000 kg/an. Enfin, l'unité, dédiée à la fabrication d'oxygène et d'azote n'est plus exploitée depuis 1997. Celle située sur le site de Had Soualem a assuré la relève. Inauguré en 1994, ce second outil de production s'étend sur une surface d'un hectare.

Il bénéficie d'une alimentation haute tension à proximité. Cet aménagement permet de réduire sensiblement les coûts de production d'oxygène et d'azote atteignant des capacités de 18 millions de m3/an (pour l'oxygène et l'azote) et de 640.000 m3/an (pour l'hydrogène).
Enfin, le troisième site concerne l'unité cryogénique de Jorf Lasfar et fournit l'aciérie électrique de Jorf Lasfar de la Société nationale de sidérurgie (Sonasid) en oxygène et azote.

Dans le domaine de la logistique, également, le rachat du groupe Oismine a eu une incidence sur l'organisation de ce pôle. Afriquia Logistique, qui en avait la charge à travers son positionnement dans le transport, la centralisation des approvisionnements et la maintenance, a cédé la place à Timlog, nouvelle entité, issue de la fusion des deux sociétés. Avec ses 200 camions, cette dernière devient la première société de transport au Maroc.

Il est clair qu'avec toutes ces mutations, les décideurs à la tête de Maghreb Oxygène comptent bien en faire une société leader. Toujours est-il que l'agressivité de la concurrence qui joue exclusivement sur le critère prix ne conforte guère la filiale du groupe Akwa dans ses positions.

Cerise sur le gâteau, la quasi-absence de réglementation sur le marché du gaz ne permet pas une réelle maîtrise de la qualité généralisée à tous les opérateurs du secteur. Or si Maghreb Oxygène a mis en place des procédures pour respecter les standards internationaux, il n'en demeure pas moins que le risque de trouver sur le marché des produits de mauvaise qualité à prix moindre subsiste.

Aujourd'hui, «seules la sécurité des établissements sensibles et l'utilisation des produits dangereux sont régies par des textes de loi à des fins préventives», signalent les responsables de Maghreb Oxygène. Le Dahir du 25 août 1914, modifié par des dahirs successifs, réglemente les établissements insalubres, incommodes et dangereux. Une législation encore vague, laissant la place aux risques d'accidents.
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