Spécial Elections 2007

Maroc-Namibie : Pas du tout convaincant !

Le onze du Maroc se cherche encore
>Tous ceux qui ont reproché à Henri Michel d'avoir décliné l'offre de la Pologne et lui avoir préféré la «modeste» équipe de Namibie pour jouer un match amical, auront certainement compris pourquoi.

18 Octobre 2007 À 13:47

Le coach 110nal ne pouvait courir le risque d'encaisser un second coup douloureux à un moment où tout le monde espérait un résultat qui nous ferait oublier la déroute devant le Ghana (2-0), encore fraîche dans les esprits. Et comme nous l'avons constaté, nous avons eu droit à un team marocain qui n'est plus que l'ombre de la grande formation qui avait fait sensation à la CAN tunisienne de 2004.

On ne pouvait s'attendre à une prestation digne du bon vieux temps, mais on ne pouvait imaginer non plus que nos lions nous réserveraient un si triste spectacle. Cette vérité était si frappante qu'Henri Michel ne l'a pas niée lors de la conférence de presse d'après match. Il a reconnu que ses poulains ont péché par manque de réalisme à tel point qu'il s'était senti sur le banc de touche comme s'il était en sa première communion, dit-il.

En effet, les coéquipiers de Youssef Safri ont fait montre d'un team désarticulé, mal inspiré, trop lent jusqu'à friser le laxisme. Un match trop amical de part et d'autre au point qu'on crut à un certain moment que les deux protagonistes livraient une séance d'entraînement. Les visiteurs se retranchèrent derrière une double muraille croyant qu'ils allaient subir le raz-de-marée marocain, expliquera plus tard l'entraîneur namibien. Mais il s'était rendu compte que l'ogre d'en face n'était en réalité qu'un épouvantail inoffensif. Les signes de faiblesses ont été très évidents, matérialisés par les maladresses récurrentes à la pelle, les imprécisions et la déambulation de certains joueurs de renom comme Chamakh et Youssef Hajji.

En plus, la mauvaise occupation du terrain ne pouvait échapper à personne comme par exemple ce vide horrible sur le flanc gauche déserté par Boukhari et qui oblige le latéral gauche, Badr Kadouri, à se livrer à des courses de sprint pour combler le poste d'ailier en cas d'attaque. La bataille s'est alors circonscrite au milieu du terrain, là justement où Youssef Safri, Houcine Kharja et Nabil Baha se disputaient le rôle de chef d'orchestre.

Le plat était devenu si indigeste qu'il imposa le silence parmi les 20.000 spectateurs. La formation marocaine se tenait sur une seule jambe, le flanc droit où l'adversaire a fini par y décréter le couvre-feu.
Il a fallu attendre près d'une demi-heure de jeu avant que les lions ne s'offrent l'occasion du but ratée incroyablement par Nabil Baha. Le but aurait certainement évité la riposte du public jusque-là très patient. La situation aurait été plus pénible encore si l'arbitre avait accordé le penalty en faveur de la Namibie. Et comme si ce n'était pas suffisant, Houcine Kharja cracha sur le caviar offert par le gardien Attiel Mbaha. Le même joueur fera plus tard preuve d'un manque d'altruisme criard en tentant le tir au lieu de servir Merouane Chamakh idéalement démarqué (40e).

Impardonnable à ce niveau de la hiérarchie. Aussi, et à défaut de pouvoir approcher le gardien namibien, les Marocains se contenteront de tirs lointains, pour être cueillis par les visiteurs qui ont failli mettre le feu dans notre baraque alors qu'on avait entamé la dernière minute du premier half. Nadir Lamyaghri a été suppléé par la barre transversale.

On s'attendait alors à ce qu'Henri Michel procède, pendant le repos, aux réglages idoines. Non, le match gardera sa physionomie, avec des Namibiens cloîtrés en défense, procédant par des contres éclair, et des Marocains cherchant le but désespérément sous les sifflements sporadiques des spectateurs. C'est alors qu'Henri Michel commença sa série de changements de joueurs, à partir de la 60e minute. C'était plus que nécessaire car on ne pouvait s'attendre à grand-chose des acteurs présents sur l'aire du jeu. La rentrée d'Abou Cherouane, puis Alloudi et Lombarki, allait donner du tonus à la machine. Le Maroc se retrouve ainsi avec quatre attaquants de métier, seul moyen d'ailleurs pour espérer forcer le béton d'en face. Ils y parviendront par Soufiane Alloudi servi par Abou Cherouane. Le portier namibien ne pourra rien contre le tir des 25 mètres de l'ex rajaoui (71e).

C'était le début de l'insurrection des nôtres qui présageait d'une addition assez lourde. Mais ce ne sera que chimère. Le rythme baissa crescendo, le match s'installa dans la monotonie jusqu'à ce que Talal Karkouri ait double la mise.

C'était au temps mort. Deux à zéro, un score qui ne reflète nullement la physionomie d'un match qui n'a fait que maintenir le doute sur la possibilité de pouvoir d'un commando capable de nous faire oublier la mésaventure à la CAN égyptienne de 2006. Seul Henri Michel paraît optimiste du moment qu'il compte récupérer d'autres joueurs en baisse de forme actuellement et laisse la porte ouverte à tous ceux qui se seraient illustrés d'ici la CAN ghanéenne. Si on ne doute pas sur la capacité d'Henri de pouvoir bâtir un team compétitif, on se demande toutefois si le temps imparti (2 mois) serait suffisant pour atteindre cet objectif. Attendons le 18 novembre prochain pour voir plus clair à l'occasion du match France-Maroc.

Fiche technique
Formations :

Maroc : N. Lamyaghri, M. Basser,
A. Ouaddou (Allioui), T. Karkouri,
Badr El Kaddouri, Y. Safri (A.
Kissi), H. Kharja (A. Erbati),
Y. Hadji (S. Alloudi), N.
Boukhari (H. Abou Cherouane),
M. Chamakh, N. Baha
(B. Lombarki)
Entr. : Henri Michel
Namibie : A. Mbaha, M. Pienaar, F.
April, G. Nakuta, J. Baisako,
J. Ngatjizeko,
Q. Jacobs, B. Brendeli (E.
Semanda), R. Bester, H. Botes (N.
Katupose), H. Toromba.
Entr. : Ben Bamfuchile
Avertissements : Maroc : Y.Safri
Namibie : J. Ngatjizeko,
H. Toromba
Arbitrage : correct de Saâdallah
Yosr assisté par Melouchi Yamen
et Saâdallah Chokri (Tunisie)
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