Spécial Elections 2007

Mehdi Tahiri, le triple champion national

21 Février 2006 À 15:26

Ce jeune Rbati fait partie du paysage tennistique depuis plus d'une quinzaine d'années quand il s'est lancé dans le circuit professionnel. Evidemment Mehdi Tahiri n'a jamais laissé indifférent. Il s'est toujours employé à donner le meilleur de lui-même tant avec son club le Riad qui l'a vu grandir qu'avec l'équipe nationale de Coupe Davis.

Qui aurait dit qu'un jour ce joueur qui a commencé très jeune à sillonner le Royaume portera les couleurs nationales ?
Mehdi a gardé un charisme qui lui a permis de se mettre en évidence dans les compétitions nationales et internationales. Dès son plus jeune âge, il truste les titres et s'attire la sympathie de nombreux observateurs qui l'ont suivi.

« Il était très doué et suivait les conseils de ses encadreurs qui se sont succédé au club, rappelle cet encadreur qui le connaît depuis pas mal de temps. Son club, le Riad, était satisfait d'avoir dans ses rangs un jeune d'une telle classe ».
Il est évident que son rêve a toujours été d'être parmi les grandes stars.
C'est la raison pour laquelle Mehdi a été très assidu aux entraînements, ne ratant aucune séance sous l'oeil bienveillant de son père.


Il fait partie d'une génération qui est venue tout juste après celle de Arafa Chekrouni, Khalid Outaleb, Mohamed Dlimi, Assouadi, Mohamed Ridaoui. Mais c'est surtout avec des jeunes de la trempe de Younés El Aynaoui, Hicham Arazi, Karim Alami, Mounir El Aarej, Larbi Rharnit qu'il va évoluer. Il est présent à toutes les compétitions et se met en tête de développer son meilleur tennis pour avoir droit à tous les égards de la part des capitaines d'équipes de Coupe Davis. Pour faire son entrée dans le classement mondial et gagner ses premiers points, il va sillonner les quatre coins du globe et ses pérénigrations vont le mener dans les cinq continents d'abord pour des tournois ITF puis des challengers et des futures.

Il a participé à tous les tournois de l'ATP-Tours au Maroc que ce soit le Grand Prix Hassan II ou l'ATP d'Agadir. Il a souvent bénéficié d'une Wild-Card qui lui a permis d'intégrer le tableau final et donc de gagner de précieux points le propulsant au classement mondial.

Il a beaucoup souffert de l'absence de sponsors tout comme la plupart de ses coéquipiers à l'exception de Younés Al Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami qui, eux, ont au début joui de soutiens, notamment de la RAM qui leur allouait les billet d'avion pour participer à un maximum de tournois.

Mehdi n'a pas eu cet avantage et cela l'a quelque peu handicapé. Seuls ses parents se sacrifiaient pour qu'il puisse en faire autant. Il s'installa en Espagne pendant quelques années où il peaufina son tennis. Il avait un terrible coup droit qui faisait trembler ses adversaires et attirait aussi l'admiration de ses coéquipiers. En 2001, il va se faire plaisir en remportant son premier titre national. Continuant sur sa lancée, il va récidiver en 2003 et en 2005.
Un triplé qui le consacre champion du Maroc senior et une place au tableau final du Grand Prix Hassan II. Il remporte également quelques étapes de futures, au Maroc et à l'étranger.

Il gagne plusieurs places au classement, pointant, au gré des tournois, parmi les 400 meilleurs joueurs mondiaux. Sur le plan international, il fait partie du quatuor de l'équipe de Coupe Davis. C'est une belle expérience pour lui mais les blessures se multiplient et il est souvent resté inactif, ce qui lui valut une descente aux enfers car il a perdu beaucoup de places. Quand la fédération décide de confier le capitanat de l'équipe nationale à Abderrahim Moundir, il devient joueur no1 devant Mounir El Aarej, Mehdi Ziadi, Anas Fettar Kamil Filali et Omar Laalej, la toute nouvelle génération nationale. Et nul doute que tout le monde, en particulier les passionnés de la petite balle jaune, se rappelleront de sa rencontre au Luxembourg face à Gilles Muller (70e mondial).

Pendant six heures, il a fait trembler celui qui avait sorti l'Espagnol Raphaël Nadal, au deuxième tour de Wimbledon. Ce dernier venait de remporter Rolland Garros. Une grosse surprise pour le « petit Marocain » qui a laissé une bonne impression au cours de ce match.

L'an dernier au Grand Prix Hassan II, il avait hérité au premier tour du Belge Rocchus qui a eu quelques difficultés à se défaire de Tahiri. Cette année à la veille d'un certain Maroc-République tchèque, il s'est préparé en Espagne et il est certain qu'il sera de nouveau le fer de lance de l'équipe nationale qui a un beau défi à relever.
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